Rêves d'Espace

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Les femmes et l’exploration de l’espace

Vaste sujet ou pas ! En effet, les femmes scientifiques sont souvent peu mises à l’honneur dans n’importe quel domaine et l’espace ne fait pas exception.

Les femmes pionnières

La première femme à avoir été mis sur le devant de la “scène spatiale” a été Valentina Terechkova : le 16 juin 1963, elle s’envole dans l’espace.

Valentina Terechkova le 16 juin 1963
Valentina Terechkova le 16 juin 1963

Les raisons étaient bien évidemment tout d’abord politiques : réaliser une nouvelle première face aux Américains mais aussi symboliser l’égalité homme-femme de l’idéal communiste [article ” 50e Anniversaire de la première femme dans l’espace : Valentina Terechkova“].

Sally Ride, première astronaute américaine dans l'espace en juin 1983 (source NASA)
Sally Ride, première astronaute américaine dans l’espace en juin 1983 (source NASA)

C’est seulement en Juin 1983 que la première astronaute américaine, Sally Ride, connait les joies du vol spatial. Presque 20 ans après la première femme, et presque 1 an après la seconde soviétique, Svetlana Savitskaya, le 19 août 1982. Sally Ride a laissé une empreinte indélébile dans l’exploration spatiale. Astrophysicienne de formation, elle a contribué au travers d’une fondation à encourager les jeunes, et surtout les jeunes filles à se diriger vers les sciences [article ” 30e anniversaire de la première américaine dans l’Espace : Sally Ride “].

Claudie Haigneré dans le vaisseau Soyouz de retour sur Terre en 2001 après sa seconde mission (Credit ESA/CNES)
Claudie Haigneré dans le vaisseau Soyouz de retour sur Terre en 2001 après sa seconde mission (Credit ESA/CNES)

La première astronaute européenne est une française : Claudie Haigneré. En 1996, elle s’envole pour la station Mir, puis dans l’ISS en 2001 [article de ma rencontre avec Claudie Haigneré en 2003 : ici].

Les femmes aux records

Samantha Cristoforetti dans la Cupola de l'ISS (credit NASA/ESA)
Samantha Cristoforetti dans la Cupola de l’ISS (credit NASA/ESA)

Il faudra attendre le 24 novembre 2014 pour qu’une seconde européenne prenne le chemin des étoiles : Samantha Cristoforetti [voir article ISS : équipage au complet dont 1 européenne, Samantha Cristoforetti]. Elle vient juste de rentrer de ses 6 mois à bord de la Station Spatiale Internationale [voir article Soyouz TMA-15M : Bienvenue sur Terre Samantha, Anton et Terry !].

L'astronaute Sunita Williams, Expedition 32 ingénieur de vol et le commandant de la mission Expedition 33 dans l'ISS avec son scaphandre spatial (credit NASA)
L’astronaute Sunita Williams, Expedition 32 ingénieur de vol et le commandant de la mission Expedition 33 dans l’ISS avec son scaphandre spatial (credit NASA)

Samantha a battu le record de durée en vol spatial en une mission de Sunita Williams, une astronaute américaine qui a volé en 2007 et 2012.

Le 25 octobre 2007, pour la première fois, deux femmes qui commandent une mission spatiale se retrouvent dans l’espace : Pamela Melroy (à gauche), commandante du vol STS-120 de la navette Discovery est accueillie par Peggy Whitson, commandante de l’Expédition 16 de la Station Spatiale Internationale. (Source Enjoy Space, Crédit : NASA)
Le 25 octobre 2007, pour la première fois, deux femmes qui commandent une mission spatiale se retrouvent dans l’espace : Pamela Melroy (à gauche), commandante du vol STS-120 de la navette Discovery est accueillie par Peggy Whitson, commandante de l’Expédition 16 de la Station Spatiale Internationale. (Source Enjoy Space, Crédit : NASA)

L’Américaine Peggy Whitson détient le record féminin du cumul de jours sur orbite en plusieurs missions avec 376 jours. Elle fut aussi la première femme à commander la Station Spatiale Internationale d’octobre 2007 à avril 2008. Elle devrait conforter son record car il est prévu qu’elle s’envole à nouveau en 2016 à bord de l’ISS, avec le français Thomas Pesquet [article ” Affectation des prochains équipages de l’ISS, avec Thomas Pesquet “]

Et d’autres femmes “spatiales”

On peut citer également Mae Carol Jamison la première femme astronaute afro-américaine en 1992, ou bien Elena Serova, la troisième femme russe qui a séjourné 6 mois dans l’ISS entre septembre 2014 et mars 2015 [article Première femme russe à bord de l’ISS : Elena Serova ! #exp41]. Sans oublier la première chinoise taïkonaute, Liu Yang, qui s’envola le 16 juin 2012.

Il y a eu bien sûr d’autres femmes astro/cosmonautes, mais à ce jour, seulement 59 femmes sur les 538 êtres humains à avoir été dans l’espace (soit 11%), et la plupart au cours des vols en Navettes Spatiales pour de courtes durées.

Des femmes qui restent anonymes

Mais l’exploration spatiale et les recherches scientifiques dans le domaine spatial (astrophysique, astrobiologie, géologie planétaire, recherche médicale en environnement spatial, astronomie,…), c’est aussi des femmes ingénieures, techniciennes, scientifiques, souvent anonymes.

Les scientifiques de l'ISRO célèbrent le succès  de la mise en orbite martienne de  Mars Orbiter Mission (Photo : Shailendra Bhojak)
Les scientifiques de l’ISRO célèbrent le succès de la mise en orbite martienne de Mars Orbiter Mission (Photo : Shailendra Bhojak)

Une exposition “Space Girls Space Women” leur rend hommage

A l’occasion du cinquantenaire de l’Europe spatiale, une exposition photographiqueSpace Girls Space Women” au Musée des arts et métiers et sur les grilles du jardin de l’Observatoire de Paris, du 18 juin au 1er novembre 2015, présente, à travers 18 reportages inédits, trois générations de femmes des quatre coins du monde passionnées par l’Espace.

 ESO astronomer Koraljka Music in front of one of the four auxiliary telescopes of the Very Large Telescope (VLT).  On top of Cerro Paranal, Chile, the Very Large Telescope array (VLT) is the flagship facility for European ground-based astronomy. It is the worldÕs most advanced optical instrument, consisting of four unit telescopes with main mirrors of 8.2m diameter and four movable 1.8m diameter auxiliary telescopes.
L’astronome de l’Observatoire européen austral Koraljka Music devant l’un des quatre télescopes auxiliaires du VLT. Situé au sommet du Cerro Paranal, le Very Large Telescope array est l’équipement phare de l’astronomie européenne au sol. C’est l’instrument optique le plus avancé au monde. Il est composé de quatre télescopes principaux avec des miroirs de 8,2 mètres de diamètre et de quatre télescopes auxiliaires mobiles de 1,8 mètre de diamètre. PARANAL OBSERVATORY – ESO – ATACAMA DESERT, CHILE / CHILI
(Credit : Mariana Eliano Sipa Press)

Sipa Press et l’Agence Spatiale Européenne (ESA) à l’origine du projet

De Nairobi à Moscou, de Bangalore à Munich, du désert d’Atacama aux faubourgs d’Izmir, une équipe de femmes reporters a rencontré des filles ados qui rêvent d’étoiles et qui vont dans des Space Camp (10-18 ans), des étudiantes passionnées par l’espace et qui font une carrière scientifique, et des femmes qui sont aujourd’hui au cœur de l’aventure spatiale (astronautes, astronomes, ingénieures, ou chefs de projets satellite).

Marie-Bertille, 16, at C'Space event in Biscarosse, France, is preparing the launch of her own rocket.
Marie-Bertille, 16 ans, à Biscarosse, prépare le lancement de sa propre fusée.
(photo LAURENCE GEAI / SIPA PRESS – C’SPACE – BISCARROSSE, FRANCE)

Retrouvez également cet hommage sur un site Internet dédié http://www.spacewomen.org/ et à une application multimédia pour smartphones et tablettes disponible à partir du 22 juin.

Mais si comme moi, vous n’habitez pas Paris, on espère retrouver cette exposition en itinérance dans toute la France !

 

Samantha Cristoforetti , ESA astronaut, seats in a model of Soyuz vehicle during training preparing her for flight into space. A European Space Agency (ESA) astronaut of Italian nationality, Samantha Cristoforetti is a Flight Engineer for Expedition 42 and 43 between December 2014 and May 2015. Samantha is a Captain in the Italian Air Force.
Samantha Cristoforetti, astronaute de l’ESA, assise a bord d’une maquette de vaisseau Soyouz, lors d’un entrainement de préparation à son vol spatial. Samantha Cristoforetti, astronaute de l’Agence spatiale européenne de nationalité italienne, est ingénieure de vol pour les Expeditions 42 et 43 (décembre 2014-juin 2015). Samantha est capitaine dans l’armée de l’air
italienne. (Credit : Magda Rakita Sipa Press)

Pour compléter :

  • A revoir, cette vidéo de 2013 sur Enjoy Space :

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7 réflexions sur “Les femmes et l’exploration de l’espace

  • Valentina V. Tereshkova ne fut pas du tout “le deuxième être humain à s’envoler dans l’espace” !

    Elle ne fut que le 14e (tous vols spatiaux confondus, c.a.d. y compris les vols suborbitaux effectués à plus de 50 miles ou 80 km selon les critères américains de l’époque, ceux de l’USAF) après Yuriy A. Gagarin, Alan B. Shepard, Virgil I. Grissom, Gherman S. Titov, John H. Glenn, Jr., M. Scott Carpenter, Robert M. White, Andriyan G. Nikolayev, Pavel R. Popovich, Walter M. Schirra, Joseph A. Walker, L. Gordon Cooper, Jr. et Valeriy F. Bykovskiy.

    Si l’on ne prend en compte que les vols orbitaux, elle fut le 10e après Yuriy A. Gagarin, Gherman S. Titov, John H. Glenn, Jr., M. Scott Carpenter, Andriyan G. Nikolayev, Pavel R. Popovich, Walter M. Schirra, L. Gordon Cooper, Jr. et Valeriy F. Bykovskiy.

    Je m’étonne beaucoup que personne ne vous l’ait signalé ! comme quoi il faut toujours se relire…

    Amitiés,

    Michel

    Répondre
    • idariane

      Vous avez tout à fait raison. Je supprime cette phrase sur la “2e être humain à s’envoler dans l’espace”. Merci pour vos précisions.

      Répondre
  • Suite – Par ailleurs, à noter que Valentina V. Tereshkova n’était pas du tout, loin s’en faut, la meilleure des 5 jeunes femmes qui furent sélectionnées en 62 ; elle était tout simplement la plus “politiquement correcte”… Les deux meilleures étaient, sans nul doute, Valentina L. Ponomaryova et Irina B. Solov’yeva… mais voilà, elles ne l’étaient ni l’une ni l’autre, elles, “politiquement correctes”…

    Valentina V. Tereshkova s’illustra particulièrement un jour où elle déclara, à propos des prisonniers du GuLag, que c’était bien fait pour leur gueule !… Elle avait donc tout pour être l’icône d’un parti dont l’un des adages bien connu est : “Donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure.”

    Adage qui pourrait se traduire par : “Laisse-moi prendre la moitié orientale de la Pologne, je t’en laisserai prendre la moitié occidentale” (le 23 août 1939) ou bien, sous une forme actualisée, par : “Donne-moi la Crimée, je te prendrai le Donbass.” C’est ce qu’on appelle le “win-win”, autrement dit le “gagnant-gagnant” (“Pile je gagne et face tu perds.”)…

    Amitiés,

    Michel

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  • 1) Svetlana Ye. Savitskaya (qui était déjà fort connue !…), a effectué 2 vols spatiaux : Soyuz T-7 / Salyut-7 / Soyuz T-5 et Soyuz T-12 / Salyut-7 (marqué par la première EVA d’une femme). Elle fut donc, 20 ans après “la mouette”” (“Chayka”), la seconde femme à aller dans l’espace, la 3e étant Sally K. Ride.

    Elles furent respectivement les 118e et 128e “hommes” de l’espace, tous vols spatiaux confondus (y compris les vols suborbitaux à plus de 50 miles), les 111e et 121e, vols orbitaux seuls.

    2) Mae Carol Jemison est allée dans l’espace en 1992 lors de la mission STS-47 / Endeavour F-2, en compagnie, entre autres, de Nancy Jan Davis (la femme de Mark C. Lee).

    A cette occasion, N. Jan Davis et Mae C. Jemison devinrent respectivement les 19e et 20e femmes de l’espace, les 287e et 288e “hommes” de l’espace, tous vols spatiaux confondus, les 280e et 281e, vols orbitaux seuls.

    3) A ce jour, 59 femmes sont allées dans l’espace, soit 11 % des 538 cosmonautes, astronautes, spationautes ou autres taïkonautes qui ont effectué des vols orbitaux. La 60e devait être Sarah Brightman, ce sera finalement – en principe – Kathleen Rubins.

    Amitiés,
    Michel

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    • idariane

      Merci pour ces précisions.
      J’ai corrigé quelques erreurs de date, et mis à jour les chiffres du nombre de femmes dans l’espace (3)

      Répondre
  • suite… (décidément !…)

    Elle s’appelait Elena Olegovna Kuznetsova (trouvé sur “astronaute.ru”, le site le plus complet que je connaisse… mais évidemment pas toujours facile à comprendre)

    Amitiés,

    Michel

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