Rêves d'Espace

Un site sur l'actualité spatiale : les vols habités, les lancements, l'exploration de l'espace, les grandes missions actuelles et futures

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Les événements spatiaux à ne pas manquer en 2016

Après une année 2015 très remplie côté spatial [lire Rétrospective spatiale 2015], la tendance ne va pas s’inverser en 2016 avec des missions passionnantes, des lancements toujours nombreux et des avancées technologiques sans aucun doute. Voici ma sélection :

L’exploration lointaine continue

Rosetta : fin de mission en septembre

La sonde européenne va s’approcher régulièrement de la surface de la comète 67P pour se retrouver à environ 10 kilomètres d’altitude au début du mois d’août. À partir de là, elle décrira des orbites elliptiques qui vont la faire descendre petit à petit vers le sol de la comète jusqu’à la frôler. L’objectif étant de parvenir, fin septembre, à la poser avec une vitesse relative à la comète, c’est-à-dire une vitesse d’impact, la plus faible possible. L’ESA et les scientifiques espèrent que Rosetta survivra à cet atterrissage, mais la sonde n’ayant pas été conçue pour cela (par exemple, elle n’a pas de parachute, et ses grands panneaux solaires et son antenne de communication avec la Terre sont fragiles), elle se crashera sans doute sur la comète. Ce scénario permettra toutefois de faire des images d’une résolution sans précédent et aussi de procéder à l’analyse chimique de poussières récupérées à très faible altitude. De nouvelles données qui apporteront sans aucun doute encore beaucoup à la science.

Position de la comète 67P et de Rosetta à fin septembre 2016 (au bout de la ligne rouge)(credit ESA)
Position de la comète 67P et de Rosetta à fin septembre 2016 (au bout de la ligne rouge)(credit ESA)

Toujours plus d’images et de données sur Céres, Vénus et Saturne

Les 3 missions Dawn, en orbite autour de Céres, Akatsukienfin mise en orbite autour de Vénus, et Cassini, autour de Saturne, devraient continuer à nous envoyer leurs données et leurs images de ces corps de notre système solaire.

Dawn devrait cependant finir sa mission courant septembre faute de carburant.

Juno en orbite de Jupiter en juillet

Juno est une sonde spatiale de la NASA lancée en 2011. Le 5 juillet prochain (en UTC), elle sera mise en orbite autour de Jupiter pour une mission d’un an au minimum. Son objectif principal est de déterminer la proportion d’eau dans l’atmosphère et les caractéristiques de la gravité et du champ magnétique de la planète gazeuse.

Concept d'artiste de l'arrivée de la sonde Juno en orbite autour de Jupiter. (Crédit: NASA / JPL / SwRI)
Concept d’artiste de l’arrivée de la sonde Juno en orbite autour de Jupiter. (Crédit: NASA / JPL / SwRI)

 

La sonde New Horizons quant à elle continuera sa route vers 2014 MU69, un objet de la Ceinture de Kuiper.

Destination Mars avec ExoMars

ExoMars pour exobiologie. Cette mission de coopération entre l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et l’agence russe Roscosmos a pour objectif d’étudier l’atmosphère de Mars. Détecter les gaz présents à l’état de traces dans l’atmosphère martienne tels que le méthane ou d’autres hydrocarbures permettraient de vérifier l’existence passée ou actuelle d’une vie microbienne par exemple.

La mission est composée d’un satellite en orbite Trace Gas Orbiter (TGO) et d’un module démonstrateur d’entrée atmosphérique et de descente sous parachute, Schiaparelli, d’après le nom d’un astronome italien, qui atterrira sur la planète. TGO servira de relais de télécommunications entre l’atterrisseur et et la Terre. Schiaparelli est prévu de fonctionner seulement 4 jours à la surface car dépourvu de panneaux solaires. Si c’est un succès, l’Europe deviendra alors la troisième entité après les Etats-Unis et la Russie à atterrir sur Mars [Beagle 2 n’est pas considéré comme un succès malgré la découverte de 2015].

Le décollage d’ExoMars 2016 est fixé à ce jour au 14 mars, pendant une fenêtre de lancement de 12 jours, à bord d’une fusée Proton. Une deuxième mission ExoMars est prévue pour 2018.

Concept d'artiste de l'atterrisseur Schiaparelli se séparant de Trace Gas Orbiter trois jours avant l'arrivée sur Mars en octobre 2016 (Crédit: ESA / ATG medialab)
Concept d’artiste de l’atterrisseur Schiaparelli se séparant de Trace Gas Orbiter trois jours avant l’arrivée sur Mars en octobre 2016 (Crédit: ESA / ATG medialab)

2016, propice aux missions martiennes

En 2016, la Terre et Mars atteignent leur point le plus proche, en opposition. Au 22 Mai 2016, elles seront éloignées de 75 300 000 km et l’opposition suivante sera en 2018 (le 27 juillet avec une distance de 57 600 000 km). C’est donc le moment idéal pour lancer une mission vers la planète rouge.

Malheureusement, il y aurait pu avoir une autre mission vers Mars: Insight. Mais à cause d’une anomalie découverte lors des derniers tests avant sa préparation finale pour le lancement, la mission est décalée en 2018, à la période d’opposition suivante (lire le lancement d’Insight annulé pour 2016 sur le site du CNES).

Les autres missions martiennes

Les orbiteurs Mars Odyssey, Mars Reconnaissance Orbiter, MAVEN, Mars Express et Mars Orbiter, et les rovers Opportunity et Curiosity, devraient continuer leurs missions respectives afin de nous permettre d’en savoir toujours un peu plus sur Mars et donc sur notre Terre.

Lancement d’Osiris-Rex à destination d’un astéroïde

A la fin de l’année (date inconnue à ce jour), la mission Osiris-Rex de la NASA va être lancée à destination de l’astéroïde 1999 RQ36, ou appelé Bennu.

Vue d'artiste de la mission OSIRIS-REX (Credits: NASA's Goddard Space Flight Center)
Vue d’artiste de la mission OSIRIS-REX (Credits: NASA’s Goddard Space Flight Center)

De son vrai nom “Origins Spectral Interpretation Resource Identification Security – Regolith Explorer”, la sonde a pour objectif de rejoindre en 2018 l’astéroïde Bennu, étant assez proche de la Terre, et rapporter au moins un échantillon sur Terre en 2023 pour étude. La mission aidera les scientifiques à étudier comment les planètes se sont formées et comment la vie a commencé, ainsi que d’améliorer notre compréhension des astéroïdes qui pourraient influer sur la Terre.

Vols habités et tourisme spatial

A bord de l’ISS, les équipages vont continuer à se succéder au rythme d’un changement d’équipage de 3 personnes tous les 6 mois. En Mars, ce sera la fin de la mission de presque 1 an de Scott Kelly et Mikhaïl Kornienko. Le retour sur Terre de l’astronaute européen Tim Peake est prévu début Juin.

Le français Thomas Pesquet en novembre !

Près de 9 ans après Léopold Eyharts, ce sera le retour d’un astronaute français dans l’espace : Thomas Pesquet. Il s’envolera le 30 novembre avec Oleg Novitskiy et Peggy Whitson, une femme très expérimentée, détenant le record de séjour féminin dans l’espace avec 376 jours en 2 missions (les expéditions ISS-5 et 16).

Thomas Pesquet au salon du Bourget en juin 2015 (photo FD)
Thomas Pesquet au salon du Bourget en juin 2015 (photo FD)

Les prochains équipages de l’ISS (dates à ce jour) :

  • Expedition 47/48, du 18/03/16 au 06/09/16 :  Jeff Williams, Oleg Skriprochka, Alexey Ovchinin
  • Expedition 48/49, du 21/05/16 au 31/10/16 : Anatoly Ivanishin, Kate Rubins, Takuya Onishi
  • Expedition 49/50, du 22/09/16 au 15/03/17 : Shane Kimbrough, Andrey Borisenko, Sergey Ryzhikov
  • Expedition 50/51 du 15/11/16 au 15/05/17 : Peggy Whitson, Oleg Novitskiy, Thomas Pesquet

Vous noterez qu’il n’y aura que 2 femmes…

Le module gonflable Beam enfin en 2016 sur l’ISS ?

Le démonstrateur de module gonflable de l’entreprise Bigelow Aerospace, “Beam” pour Bigelow Expandable Activity Module, était prévu initialement pour 2015 à l’ISS. Ce prototype d’un habitable d’un nouveau type pourrait faire partie d’une future station spatiale ou d’un habitat martien ou lunaire. Ce démonstrateur permettra de tester son comportement en orbite mais aussi sa résistance aux conditions spatiales, notamment vis-à-vis du rayonnement spatial et aux collisions avec les micrométéorites.

Patch de la mission Beam vers l'ISS (credit Bigelow Aerospace)
Patch de la mission Beam vers l’ISS (credit Bigelow Aerospace)

Son lancement est prévu à ce jour à bord du cargo Dragon CRS-8 de SpaceX, planifié actuellement au 7 février.

1 vol chinois habité et une nouvelle station en 2016

Méthodiquement la Chine prépare son programme spatial dans l’objectif d’avoir une présence permanente dans l’espace. Alors que le module Tiangong 1 est toujours en orbite terrestre, la Chine devrait envoyer son 2e laboratoire spatial Tiangong 2 au premier semestre de cette année. L’agence spatiale chinoise a annoncé que ce lancement servira à “tester les technologies de support de la vie et du rendez-vous dans l’espace pour l’avenir de la station spatiale du pays”.

Puis, 3 taïkonautes devraient s’envoler à bord du vaisseau Shenzhou XI pour rejoindre ces prémisses de station pour une mission de plusieurs semaines, peut être 1 mois. Les 3 sélectionnés pourraient être Liu Boming (qui a volé en 2008 avec Shenzhou 7), Pan Zhanchun et Deng Qingming (tous deux sélectionnés en 1998).

Le laboratoire spatial Tiangong 2 en cours de fabrication (via Space.com)
Le laboratoire spatial Tiangong 2 en cours de fabrication (via Space.com)

Le retour de Virgin Galactic ?

Plus d’un an après l’accident du SpaceShipTwo , Virgin Galactic fera sans doute son retour en 2016. L’entreprise privée a déjà annoncé un roulage du second exemplaire de l’avion spatial le 19 février, avec la présence du célèbre physicien Stephen Hawking (si son état de santé le permet), car son nom sera donné à ce nouveau vaisseau. C’est aussi la seule personne qui a un billet offert pour l’un des vols commerciaux.

Le second avion-spatial SpaceShipTwo en cours de fabrication (credit Virgin Galactic)
Le second avion-spatial SpaceShipTwo en cours de fabrication (credit Virgin Galactic)

Orion

Le futur vaisseau spatial pour les missions habitées lunaires ou martiennes est en cours de développement pour un premier lancement d’essai en 2018 si tout va bien.

Les essais et les étapes de ce développement vont s’accélérer en 2016. Pour les suivre, rendez-vous sur ce blog : developpement-orion.over-blog.com

Les lancements de 2016

Russie

Le champion du nombre de lancements par an depuis plusieurs années ne se laissera sans doute pas détrôner en 2016. Plus d’une vingtaine de lancements sont planifiés à ce jour avec ses fusées Proton, Soyouz (plusieurs versions), Rockot et Dnepr. Le lanceur Angara qui a fait son vol d’essai en décembre 2014 fera-t-il enfin un nouveau lancement ?

Coté vol habité, les vaisseaux russes resteront les seuls en 2016 à visiter la Station Spatiale Internationale. On devrait voir l’évolution Soyouz MS faire son entrée avec l’Expedition 48/49.

La mise en service du cosmodrome de Vostochny ?

Construction du site de lancement russe Vostochny (source Russianspaceweb)
Construction du site de lancement russe Vostochny (source Russianspaceweb)

Le nouveau cosmodrome Vostochny dans l’est de la Russie doit permettre à Moscou de ne plus dépendre du cosmodrome de Baïkonour, situé au Kazakhstan, que la Russie loue au prix fort depuis la chute de l’URSS. Mais des retards successifs et des problèmes de corruption n’ont fait que retarder le démarrage des lancements. Selon forum-conquete-spatiale.fr, le premier lancement pourrait avoir lieu en avril.

Etats Unis

Pas moins de 15 vols de fusées prévus par United Launch Alliance en 2016, l’année des 10 ans de la société commune de lancement entre Boeing et Lockheed Martin : 11 Atlas 5 (9 de Cap Canaveral et 2 de Vandenberg) et 4 Delta 4 (3 du Cap et 2 de Vandenberg).

Annoncé initialement pour 2015, SpaceX fera probablement un vol de démonstration de sa Falcon Heavy, un lanceur qui pourrait mettre sur orbite géostationnaire 21200 kg, ce qui en ferait l’un des plus puissants au monde.

SpaceX fera son retour avec le cargo Dragon pour l’ISS avec le lancement du CRS-8 prévu à ce jour le 7 février.

Et Blue Origin nous fera peut être une nouvelle surprise avec son lanceur New Shepard comme en novembre dernier [lire Blue Origin : premier atterrissage réussi d’une fusée !

Chine

La Chine a annoncé qu’elle procédera à une vingtaine de lancements en 2016, y compris celui d’un vaisseau spatial habité (lire ci-dessus). mais aussi deux satellites pour son système de navigation Beidou.

Il y aura aussi les premiers vols de 2 nouveaux lanceurs : Long March 5, fusée lourde capable d’emporter une charge utile de 25 tonnes en orbite terrestre basse, ou 14 tonnes en orbite de transfert géostationnaire, et Long March 7, une fusée de taille moyenne pouvant transporter jusqu’à 13,5 tonnes en orbite basse ou 5,5 tonnes en orbite héliosynchrone à une altitude de 700 km.  D’ailleurs cette dernière est prévue d’assurer le transport des cargos à destination de la station spatiale chinoise. Quant à Long March 5, elle emportera probablement en 2017 la sonde lunaire Chang’e-5 qui effectuera un alunissage et un retour d’échantillon lunaire.

Europe

2016 verra la poursuite des programmes européens Copernicus avec l’envoi de Sentinel 5P, Sentinel 1B et Sentinel 2B, et également de 4 satellites de navigation Galileo supplémentaires.

Fin janvier, c’est aussi l’envol de EDRS, un nouveau système de télécommunication par satellite qui, plus rapide que les liaisons par radiofréquences, permettra la transmission quasi instantanée d’un flux d’images en haute définition d’un satellite en orbite basse via un satellite géostationnaire.

Arianespace a planifié 11 lancements : 8 seront réalisés par Ariane 5, 1 seul lancement Soyouz et 2 lancements Vega.

Inde

Vue d'artiste du démonstrateur indien RLV-TD (credit ISRO)
Vue d’artiste du démonstrateur indien RLV-TD (credit ISRO)

L’Inde devrait faire le vol d’essai de sa “mini-navette” RLV-TD,  Reusable Launch Vehicle-Technology Demonstrator (Véhicule de lancement réutilisable – démonstrateur technologique). Très semblable à l’IXV européen, le RLV-TD est un prototype du futur vaisseau Avatar, conçu pour réduire considérablement le coût de lancement de charges utiles en orbite grâce à un atterrissage contrôlé comme un avion conventionnel. Le RLV-TD est un démonstrateur technologique qui permet de tester les systèmes de vol et de propulsion.

Un nouveau pas de l’Inde vers les vols habités aussi ?

Et bien d’autres surprise à venir…

Sans oublier, une annonce importante en 2016 qui me tient particulièrement à coeur : la publication du premier catalogue d’étoiles cartographiées par Gaia

Retrouvez les missions et les lancements de 2016 dans les articles à venir. Restez connecté ! (aussi sur Facebook, Twitter, Google+)

Pour compléter :

5 réflexions sur “Les événements spatiaux à ne pas manquer en 2016

    • Oui petite erreur. Trop tournée vers le futur ? Merci c’est corrigé

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  • Kamel Nassri

    merci je suis tres ravis de vos emails je veut bien savoir et recevoir d autres messages de vous je suis un fan de la sciences de l espace et de notre globe ainsi des dernieres informations des voyages dans l espace merci a vous

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    • Je publie des articles pendant mon temps libre, donc malheureusement pas aussi souvent que je le voudrai. Merci pour vos encouragements

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  • clarisse

    A noter que “Juno” fut également – entre autres – le nom d’une fusée US dérivée de “Jupiter” et celui de la mission sovieto-britannique Soyuz TM-12 / Mir de mai 1991 (Anatoliy P. Artsebarskiy – Sergey K. Krikalev – Helen P. Sharman, dite “Miss Mars”). Cette dernière est revenue sur Terre à bord de Soyuz TM-11, Artsebarskiy à bord de Soyuz TM-12 et Krikalev à bord de Soyuz TM-13.

    NB : Léopold Eyharts, qui fut le 8e spationaute français, a effectué 2 vols spatiaux : Soyuz TM-27 / Mir / Soyuz TM-26 en 1998 et, dix ans plus tard, STS-122 (Atlantis F-29) / ISS (expédition 16A), du 7 février au 27 mars 2008 (avec pour “doublure” Frank De Winne) ; cela fera donc près de 9 ans d’attente pour avoir enfin à nouveau un Français dans l’espace, le 10e (après Jean-Loup Chrétien – devenu américain et donc binational… mais pas terroriste pour autant car il n’est pas déséquilibré mental… -, Patrick Baudry, Michel Tognini, Jean-Pierre Haigneré, Jean-François Clervoy, Jean-Jacques Favier, Claudie André-Deshays devenue Claudie Haigneré, Léopold Eyharts et Philippe Perrin).

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