Rêves d'Espace

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L’actualité spatiale de juin en bref

Comme tous les mois, voici mon résumé de l’actualité spatiale. Elle est toujours très riche avec pas moins de 4 sorties spatiales à l’ISS, l’arrivée de taïkonautes dans la station spatiale chinoise et toujours des lancements américains, chinois ou russes, et l’exploration spatiale et son lot de surprises et d’annonces !


Vols habités

Station Spatiale Internationale (ISS), Station spatiale chinoise (CSS), tourisme spatial

Quatre sorties spatiales à l’ISS

Les astronautes de la Station Spatiale Internationale ont mené 4 sorties spatiales en juin : 1 côté segment russe et 3 côté segment américain.

EVA 48

Le 2 juin, Oleg Novitskiy et Pyotr Dubrov ont effectué la VKD 48 (VKD pour ВКД = Внекорабельная деятельность = activité hors-vaisseau). Les 2 cosmonautes sont sortis 7 heures et 19 minutes à l’extérieur de la Station pour principalement préparer le départ du module Pirs en vue de l’arrivée du module Nauka prévu à ce jour durant l’été.

Pour la deuxième fois dans l’histoire des sorties russes de l’ISS, l’EVA (Extra Vehicular Activity) a été effectuée depuis le compartiment d’amarrage du module Poisk. Le module a été lancé en 2009, mais jusqu’au 18 novembre 2020, les cosmonautes utilisaient le module Pirs pour les sorties dans l’espace.

Pyotr Dubrov photographié par Oleg Novitskyi lors de l’EVA 48 du 02/06/21 (crédit Roscosmos)

Oleg Novitsky et Pyotr Dubrov ont remplacé le panneau amovible d’un régulateur de débit de fluide du module Zarya et ont jeté l’ancien panneau dans l’espace. Celui-ci a brûlé dans l’atmosphère terrestre dans les 2 à 3 jours.

crédit NASA TV

Ils ont supprimé toutes les connexions externes entre Pirs et l’ISS : ils ont effectué de nouvelles connexions des antennes du système de rendez-vous Kurs et retiré le système de main courante entre les modules russes Pirs et Zvezda. Oleg Novitskiy et Pyotr Dubrov ont également installé de nouveaux équipements pour les expériences scientifiques russes « Test » et « Vynoslivost » afin d’étudier l’effet des conditions spatiales sur divers micro-organismes et matériaux.

Il s’agissait de la 55e EVA russe à l’ISS, la première en 2021 et la première pour les 2 cosmonautes de leur carrière.

Autoportrait d’Oleg Novitskyi durant l’EVA 48 (crédit Roscosmos)

EVA 74, 75 et 76

Thomas Pesquet et Shane Kimbrough ont réalisé 3 sorties spatiales les 16, 20 et 25 juin pour l’installation de nouveaux panneaux solaires.

Les détails dans l’article dédié :


Un nouveau cargo : Dragon CRS-22

Les sorties spatiales américaines du mois de juin (voir plus haut) n’auraient pu avoir lieu sans l’arrivée du cargo de ravitaillement Dragon CRS-22.

Il a décollé le 3 juin à bord d’une Falcon 9. Le premier étage effectuait son 1er vol et a réussi son atterrissage retour.

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Décollage Falcon 9 / Dragon CRS-22 le 03/06/21 (crédit NASA)

Lancement et atterrissage du premier étage à revoir sur la chaîne :

L’amarrage automatique à l’ISS a eu lieu le 5 juin.

Le cargo a amené en complément des 2 paires de panneaux solaires montés lors des sorties spatiales EVA 74 à 76, près d’une tonne de matériel pour la maintenance de la Station, de la nourriture fraiche pour l’équipage et des expériences scientifiques parmi lesquelles :

  • Des recherches qui pourraient aider à développer des variétés de coton qui nécessitent moins d’eau et de pesticides
  • Une expérience sur la survie des tardigrades dans l’espace, qui pourrait faire progresser la compréhension des facteurs de stress affectant les humains en microgravité. Les scientifiques ont déjà montré que les tardigrades peuvent survivre à des températures, des pressions, des radiations extrêmes et même dans le vide de l’espace. Les tardigrades aideront les scientifiques à identifier les gènes impliqués dans leur adaptation et leur survie dans des environnements à haut stress, selon la NASA. Les animaux résilients reviendront sur Terre pour que les scientifiques les étudient.
  • Un appareil à ultrasons portable
  • Une nouvelle façon de fournir un retour tactile et visuel aux astronautes lors d’opérations robotiques
  • L’expérience, nommée UMAMI, examinera la relation entre les jeunes spécimens de calamars Euprymna scolopes et les bactéries symbiotiques, qui seront introduites dans le calzmar une fois dans l’espace afin d’étudier les interactions entre les microbes biologiquement bénéfiques et leurs hôtes animaux. « Les microbes bénéfiques jouent un rôle important dans le développement normal des tissus animaux et dans le maintien de la santé humaine, mais le rôle de la gravité dans la formation de ces interactions n’est pas bien compris« , a déclaré la NASA. « Cette expérience pourrait soutenir le développement de mesures pour préserver la santé des astronautes et identifier des moyens de protéger et d’améliorer ces relations pour un meilleur bien-être sur Terre. »
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Photo de l’arrivée du cargo DRAGON CRS-22 le 5 juin par Thomas Pesquet (crédit ESA/NASA)

3 taïkonautes dans la station spatiale chinoise

Le 17 juin, le vaisseau chinois Shenzhou-12 a décollé vers la station spatiale chinoise avec à son bord 3 taïkonautes : Nie Haisheng, Liu Boming et Tang Hongbo. Ils sont arrivés dans la station quelques heures plus tard. Ce vol marque le retour des astronautes chinois dans l’espace depuis 2016 avec l’intention d’avoir désormais des vols de longue durée.

A (re)lire dans l’article dédié :


Rehausse de l’orbite de l’ISS

Le 24 juin, le cargo Progress MS-16 a allumé ses moteurs pendant 466 secondes et augmentant ainsi la vitesse de l’ISS de + 0,5 m/s. Cette correction d’orbite de l’ISS permet des conditions balistiques idéales pour le lancement des vaisseaux Starliner OFT2 et du Soyouz MS-19. La hauteur moyenne de l’ISS est désormais de 420,28 km/

Cette accélération de l’ISS vu depuis l’intérieur par les astronautes :


Cygnus s’en va et Progress arrive

Le 29 juin, le cargo Cygnus NG 15 S.S. Katherine Johnson a quitté l’ISS, détaché puis largué par le bras robotique Canadarm2. Avant de se désintégrer dans l’atmosphère le 1er juillet, le cargo a largué 5 cubesats. Le NG-15 était arrivé à l’ISS le 22 février avec 3,8 tonnes de fret.

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Départ du cargo Cygnus NG-15 le 29/06/21

Le 29 juin (heure UTC), c’est au tour d’un cargo Progress, le MS-17, de décoller à destination de l’ISS. Pour l’occasion, le lanceur Soyouz était décoré en hommage à la république de Tchouvachie et à son plus célèbre cosmonaute Andrian Nikolaïev.

L’amarrage automatique à la Station Spatiale Internationale a été réalisé le 2 juillet.

Décollage Soyouz / Progress MS-17 le 29/06/21 (crédit Roscosmos)

Artemis : le SLS prend forme

En juin, l’étage central du lanceur lourd SLS a été installé verticalement au milieu des boosters à poudre au centre spatial Kennedy de la NASA en Floride.

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L’étage central du SLS est vu au sommet du lanceur mobile à l’intérieur de High Bay 3 du bâtiment d’assemblage de véhicules au Kennedy Space Center de la NASA en Floride le 12 juin 2021 (crédit NASA)

Un article détaillé sur ce lanceur destiné aux prochaines missions habitées vers la Lune va arriver d’ici quelques jours/semaines !


En juin, le remplissage en carburant du vaisseau Starliner OFT2 est en cours au Centre Spatial Kennedy. Le lancement sans équipage à destination de l’ISS est prévu le 30 juillet à 18h53 UTC.

Le Starliner OFT2 en préparation en Floride (crédit Boeing Space)

Sélection 2022 d’astronautes européens

L’appel à candidatures pour devenir astronautes à l’ESA est désormais terminé. L’ESA a publié les premiers chiffres et désormais la sélection commence.


Lancements orbitaux / satellites

(en dehors de ceux vers l’ISS ou la CSS)

Un nouveau satellite météorologique chinois

Le 2 juin, une Long March 3B a placé sur orbite le satellite météorologique chinois Fengyun-4B (FY-4B) sur orbite de transfert géostationnaire. Lors de ce lancement, la Chine a déclaré avoir testé un nouveau système de parachutes pour la descente contrôlée des boosters du lanceur pour mieux éviter les zones habitées lors de leur chute vers le sol après séparation du lanceur.

Décollage Long March 3B / Fengyun-4B du 02/06/21 (crédit Xinhua)

Fengyun-4B de 5,3 tonnes, rejoindra Fengyun 4A, lancé en 2016, pour former un « réseau à double satellite » collectant des données en temps réel sur l’atmosphère et les nuages, la couverture de glace et de neige, la température de surface de la mer, les aérosols et l’ozone, et la végétation, selon l’Administration météorologique chinoise. Fengyun 4B ajoute de nouveaux canaux de détection de vapeur d’eau, des capacités de détection de spectre améliorées et est capable de fournir des profils de rayonnement atmosphérique et de température et d’humidité plus précis. La CMA a déclaré que Fengyun 4B dispose également d’un « imageur rapide nouvellement équipé » avec une résolution d’environ 250 mètres, pour mieux surveiller les typhons, les tempêtes de pluie et d’autres événements météorologiques extrêmes.

Le 1er juillet, la première image obtenue en lumière visible de haute précision et à haute efficacité temporelle a été publiée par l’Administration météorologique chinoise :

Première image prise par le satellite météo FY4B le 01/07/21 (crédit CMA)

Falcon 9 lance autre chose que des Starlink en juin

En juin, SpaceX a réalisé des lancements de charges utiles commerciales autres que ses propres satellites Starlink.

  • Le 3 juin, il y a eu le lancement du cargo Dragon CRS-22 [voir plus haut].
  • Le 6 juin, une Falcon 9 a lancé le satellite de télécommunications Sirius SXM8 sur orbite de transfert géostationnaire.
SXM-8 Mission
Décollage Falcon 9 / SXM8 le 06/06/21 (crédit SpaceX)

Le premier étage a réalisé son 3e vol avec succès et son 3e atterrissage.

Le satellite de près de 7 tonnes, construit par Maxar Technologies, va probablement remplacer le satellite SXM 7 lancé en décembre 2020 sur une fusée Falcon 9, mais qui a subi une panne de charge utile avant d’entrer en service.

  • Le 17 juin, c’est le satellite GPSIIISV05 qui a été placé sur une orbite moyenne.
Le GPSIIISV05 avant mise sous coiffe (crédit SpaceX)

C’est un satellite de navigation de 3e génération, de 4,3 tonnes au décollage, qui va circulariser son orbite à 20 200 kilomètres d’altitude. Il devrait remplacer un satellite lancé en 2004 par une Delta 2.

Image prise par le second étage de la Falcon 9 avant séparation du satellite (crédit SpaceX)

Le booster du premier étage qui réalisait ici son 2e vol a effectué un atterrissage retour sans faute. C’est la 88e récupération réussie d’un booster Falcon 9.

Atterrissage du booster du premier étage du lancement Falcon 9 sur une barge le 17/06/21 (crédit SpaceX)
  • Le 30 juin, la mission Transporter-2 de Falcon 9 a vu le lancement de 88 satellites.
Transporter-2 mission
Décollage de Falcon 9 « Transporter-2 » le 29/06/21 (crédit SpaceX)

Après Transporter-1 en janvier, la Falcon 9 a déployé sur une orbite polaire héliosynchrone à 550 km d’altitude, une nouvelle série de différents satellites, soit directement ou via des systèmes de déploiement embarqués. 41 des 88 satellites seront déployés par 3 « remorqueurs » qui effectueront leurs propres manœuvres dans les prochians jours suivants le lancement : SHERPA-FX (déjà utilisé sur Transporter-1) et SHERPA-LTE muni d’un système de propulsion (vol inaugural) de Spaceflight Inc. et ION SCV de D-Orbit. Il y avait aussi 3 satellites Starlink.

Liste des 88 charges utiles de la mission Transporter-2 (crédit Nasaspaceflight)

La masse totale des charges utiles et la puissance demandée au premier étage étant suffisamment basse, le booster, dont c’était le 8e vol, a effectué un atterrissage retour sur le sol, et non sur une barge. Il s’agissait du 20e atterrissage d’un booster Falcon 9 à Cap Canaveral.

Atterrissage en Landing Zone à Cap Canaveral pour le premier étage Falcon 9 de la mission « Transporter-2 » (crédit SpaceX)

De nouveaux satellites civils et militaires chinois

  • Le 11 juin, une Long March 2D a placé sur orbite basse 4 satellites dont le satellite Beijing-3 pour de l’observation de la Terre.
Lancement Long March 2D du 11/06/2021 (image via Twitter)
  • Le 18 juin, 3 satellites militaires Yaogan-30 09 ont été placés par une Long March 2C sur une orbite à environ 600 kilomètres d’altitude. Selon la communication officielle de la CASC, ils seront principalement utilisés pour la détection de l’environnement électromagnétique. Il y a désormais 27 satellites similaires déployés depuis 2017. Certains analystes suggérant que la famille de satellites Yaogan 30 pourrait tester de nouveaux équipements d’écoute électronique ou aider l’armée chinoise à suivre les déploiements navals américains et étrangers.

Il y avait également à bord Tianqi 14, un petit satellite commercial de relais de données.

Décollage Long March 2C le 18/06/21 (crédit Guo Wenbin/Xinhua)

Un lancement raté en Iran ?

Selon un article de CNN et confirmé par le Pentagone, un lancement aurait raté en Iran vers le 12 juin. Ces déductions ont été menées à la suite d’analyses d’images du site de lancement Imam Khomeini prises par des satellites de Planet laissant apparaitre de nombreux véhicules près du pas de tir, des conteneurs d’ergols et une plateforme mobile utilisée lors des lancements de la fusée Siomorgh. Puis d’autres images montraient moins d’activités.

De plus, il n’a été catalogué aucun objet sur orbite par le 18th Space Control Squadron, unité de l’US Space Force en charge de surveiller les lancements, la rentrée et la désintégration d’objets spatiaux.

Des images du 20 juin montraient à nouveau des activités sur le pas de tir, mais aucun lancement n’a été répertorié à nouveau ‎alors que l’Iran avait annoncé jusqu’à trois lancements de Simorgh SLV cette année.


Un vol inattendu de Pegasus XL

Le lanceur aéroporté Pegasus XL a effectué un lancement le 13 juin pour la mission nommée TacRL2 (Tactically Responsive Launch-2) pour un satellite de démonstration pour l’US Space Force. L’avion porteur L-1011 « Stargazer » avait décollé de la base de Vandenberg en Californie.

C’est le 28e vol de ce lanceur XL à 3 étage, son dernier lancement remontait à octobre 2019 et le précédent à décembre 2016. Selon le constructeur Northrop Grumman, il permet de lancer avec réactivité. Ce lancement a été réalisé moins de 4 mois après l’attribution du contrat.

L’avion porteur L-1011 « Stargazer » et sous son fuselage, le lanceur Pegasus XL (crédit Northrop Grumman)

Minotaur-1 n’est pas mort

Le 15 juin, nouveau lancement pour Northrop Grumman avec Minotaur-1, un missile reconverti comme premiers étages auquel a été ajouté des étages supérieurs commerciaux dont ils partagent le moteur Orion-XL avec le Pegasus-XL. Le précédent lancement avait eu lieu en novembre 2013.

Les protections thermiques du premier étage s’arrachent alors que le lanceur Minotaur-1 décolle du pas de tir de Wallops (crédit NRO)

La mission NROL-111 était une mission classifiée en orbite terrestre basse et le NRO, bureau de reconnaissance américain, n’a divulgué aucun détail sur les 3 charges utiles.


Soyouz lance un satellite secret

Le 25 juin, une Soyouz 2.1b a décollé du cosmodrome de Plesetsk.

Lancement Soyouz du 25/06/21 (crédit Ministère de la défense russe)

Elle a placé sur orbite basse un satellite militaire, nommé officiellement Kosmos-2550. Il pourrait s’agir du satellite Pion-NKS 901 d’écoute électronique. La charge utile du satellite, un système radar couplé à un système ELINT (ELectronic INTelligence) passif, permettrait la reconnaissance océanique électronique, déterminant l’emplacement et le type des navires en captant leurs transmissions radar. Les images radar ne sont pas suffisamment détaillées pour identifier facilement les navires observés. 

Illustration de ce que pourrait être un satellite Pion (crédit : KB Arsenal)

Deuxième vol réussi pour LauncherOne

Après un premier succès en janvier, LauncherOne a confirmé le 30 juin avec une nouvelle mission réussie et le déploiement de 7 satellites pour divers clients : 4 cubesats de R&D pour le ministère américain de la Défense, deux satellites optiques pour SatRevolution et le premier satellite militaire de la Royal Netherlands Air Force.

C’était la première mission pleinement opérationnelle. Elle a été surnommée « Tubular Bells Part One » en l’honneur du premier morceau du disque Tubular Bells de Mike Oldfield de 1973, l’album qui a inspiré Richard Branson, fondateur de Virgin Orbit, pour créer Virgin Records.

L’avion porteur « Cosmic Girl », un Boeing 747 modifié, avait décollé du Mojave Spaceport en Californie et le largage du lanceur a eu lieu au-dessus de l’Océan Pacifique au large de Los Angeles. Les satellites ont été déployés sur une orbite à environ 500 km d’altitude.

Résumé du lancement d’après le premier morceau du disque « Tubular Bells Part One » du 30/06/21

Le tableau récapitulatif des lancements de l’année est disponible sur Reves d’espace+


Exploration du Système Solaire et missions scientifiques

Perseverance commence ses opérations scientifiques

Le 1er juin, le rover Perseverance a commencé sa phase scientifique en quittant le site d’atterrissage « Octavia E. Butler ». Au cours des prochains mois, Perseverance explorera une zone du cratère Jezero de 4 km² [Détails à venir dans un article prochainement]

Cette image annotée du cratère Jezero représente les itinéraires de la première campagne scientifique de Persévérance (lignes jaunes vers les sites Seitah) ainsi que sa seconde (dièses jaunes plus clair vers Three Fork) (crédits : NASA/JPL-Caltech/Université d’Arizona)

Survol de Ganymède par Juno

Le 7 juin, la sonde Juno en orbite autour de Jupiter a effectué un survol de la lune jovienne Ganymède. Elle est passée au plus près à 1 038 km d’altitude de la surface de la plus grande lune de Jupiter, plus grosse que la planète Mercure.

Cette image de Ganymède a été obtenue par l’imageur JunoCam lors du survol de la lune glacée de Juno le 7 juin 2021 (crédits : NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS)

Ce survol de Ganymède par Juno, le premier survol depuis celui de la sonde Galileo en mai 2000, devrait donner un aperçu de sa composition, de son ionosphère, de sa magnétosphère et de sa croute de glace, tout en fournissant également des mesures de l’environnement radiatif qui profiteront aux futures missions vers le système jovien, à savoir JUICE de l’ESA qui doit décoller l’an prochain et la mission Europa Clipper de la NASA.


Deux nouveaux vols pour Ingenuity

Le 8 juin, l’hélicoptère martien Ingenuity a réalisé son 7e vol : 106 m parcourus au total avec une altitude maximum de 10 mètres, pendant 62,8 secondes avec une vitesse maximale à 4 m/s.

Le 21 juin, Ingenuity a réalisé un 8e vol : 160 m parcourus au total avec une altitude maximum de 10 mètres, pendant 77,4 secondes avec une vitesse maximale à 4 m/s.

Photo : L’hélicoptère Ingenuity a acquis cette image à l’aide de sa caméra de navigation montée dans le fuselage et dirigée directement vers le bas pour suivre le sol pendant le vol. Cette image a été acquise le 22 juin 2021 (Sol 120 de la mission du rover Perseverance) à l’heure solaire moyenne locale de 12:34:16 (crédits : NASA/JPL-Caltech)


3 nouvelles missions à venir pour Vénus

Le 2 juin la NASA annonçait les 2 missions sélectionnées dans le cadre de son programme Discovery :

  • DAVINCI+ pour Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble gases, Chemistry, and Imaging

DaVinci+ est constituée d’un module orbital et d’une sphère de descente pour l’analyse de la constitution de l’atmosphère vénusienne, pour comprendre comment la planète s’est formée et a évolué, ainsi que pour déterminer si la planète a déjà eu un océan.

  • VERITAS pour Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography, and Spectroscopy

VERITAS est un orbiteur qui cartographiera la surface de Vénus à l’aide d’un radar à synthèse d’ouverture pour déterminer l’histoire géologique de la planète et comprendre pourquoi elle s’est développée si différemment de la Terre.

Le 10 juin, l’ESA a annoncé sa future mission d’étude de Vénus : EnVision.

Cet orbiteur fera suite à Venus Express (2005-2014). Il sera équipé d’une suite d’instruments européens dont un sondeur pour révéler les couches souterraines, et des spectromètres pour étudier l’atmosphère et la surface. Les spectromètres surveilleront les traces de gaz dans l’atmosphère et analyseront la composition de la surface, à la recherche de tout changement pouvant être lié à des signes de volcanisme actif. Un radar fourni par la NASA imagera et cartographiera la surface. En outre, une expérience scientifique radio sondera la structure interne et le champ de gravité de la planète et étudiera la structure et la composition de l’atmosphère.

La première opportunité de lancement pour EnVision est 2031, avec d’autres options possibles en 2032 et 2033. La sonde mettra environ 15 mois pour atteindre la planète, avec 16 mois supplémentaires pour parvenir à une circularisation de l’orbite grâce à l’aérofreinage testé sur Venus Express.


Un nouveau télescope chasseur d’astéroïdes

Le 11 juin, la NASA a approuvé le démarrage de la phase de conception préliminaire de la mission Near-Earth Object Surveyor ou NEO Surveyor.

Il s’agit d’un télescope spatial infrarouge pour la chasse aux astéroïdes et aux comètes potentiellement dangereux qui se trouvent à moins de 30 millions de kilomètres de l’orbite terrestre.


Hubble en panne

Depuis le 13 juin, le télescope spatial Hubble est en panne. Les observations scientifiques sont suspendues. La source du problème informatique réside dans l’unité Science Instrument Command and Data Handling (SI C&DH) qui fournit l’électronique qui permet de commander les instruments scientifiques de Hubble depuis le sol et d’envoyer les données scientifiques et d’ingénierie vers la Terre. Le basculement sur l’ordinateur de secours n’ayant rien résolu pour le moment, d’autres procédures de sauvegarde sont en cours d’évaluation.

Pour en savoir plus : Operations Underway to Restore Payload Computer on NASA’s Hubble Space Telescope


Exomars 2022 se prépare toujours

En juin, les tests en altitude des parachutes ont eu lieu et se sont bien passés. A découvrir dans l’article :


Et si vous aviez manqué, on a reçu de nouvelles images du rover chinois sur Mars au mois de juin :


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2 réflexions sur “L’actualité spatiale de juin en bref

  • Michel Clarisse

    Je me demande bien quelle fut la première utilisation du module Poisk (lancé le 10 novembre 2009 et amarré à l’ISS le 12 novembre 2009) pour une EVA (ou VKD).

    D’après « ma pomme », c’est la 56e EVA russe en lien avec l’ISS, pas la 55e, y compris les 2 IVA que furent les VKD-1 du 8 juin 2001 (Yuri Usachyov et James Voss) et 23 du 10 juin 2009 (Gennadiy Padalka et Michael Barratt).

    La différence provient de la VKD-9a du 24 juin 2004 (Gennadiy Padalka et E. Michael Fincke) qui fut une EVA avortée. Elle ne dura que 13 minutes au lieu des 6 heures prévues.

    Le problème, c’est que Russes et Américains ne sont toujours pas d’accord sur la définition des EVA.

    Novitskiy et Dubrov sont devenus les 138e et 139e astronautes ou cosmonautes (tous pays confondus) ainsi que les 34e et 35e cosmonautes russes à avoir effectué des EVA en lien avec l’ISS.

    Au total, sur ces 139 astronautes ou cosmonautes ayant effectué des EVA en lien avec l’ISS, il y a 89 Américains (dont 12 femmes), 39 Russes et 15 « autres ».

    Répondre
  • Michel Clarisse

    suite

    Le 29 juin (heure UTC), c’est au tour d’un cargo Progress, le MS-17, de décoller à destination de l’ISS. Pour l’occasion, le lanceur Soyouz était décoré en hommage à la république de Tchouvachie et à son plus célèbre cosmonaute Andrian Nikolaïev.

    A noter qu’il y a eu deux cosmonautes tchouvaches : Andriyan G. Nikolayev et Nikolai M. Budarin (ou Boudarine).

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