L’actualité de la semaine du 2 au 8 juillet : Dragon CRS-15 et test d’évacuation d’une capsule indienne
Aucun lancement de satellites cette semaine mais un cargo de ravitaillement pour l’ISS et un décollage indien un peu particulier.
Le cargo Dragon CRS-15 bien arrivé à l’ISS
Trois jours après son lancement à bord d’une Falcon 9, le cargo Dragon CRS-15 s’est amarré avec succès à la Station Spatiale Internationale le lundi 2 juillet.
Le cargo est arrivé en approche de l’ISS et a été capturé à 10h54 UTC par le bras robotique Canadarm manipulé par les astronautes Ricky Arnold et Drew Feustel. Puis les contrôleurs au sol ont procédé à l’amarrage du CRS-15 au module Harmony de la Station.
Mardi 3 juillet, les astronautes de l’ISS ont ouvert l’écoutille du cargo et ont commencé le débarquement du ravitaillement.
Le 6 juillet, l’expérience ECOSTRESS située dans la partie non pressurisée du Dragon a été retirée par le bras robotique et installée à l’extérieur du module japonais Kibo. [pour connaître certaines expériences envoyées avec ce cargo à bord de l’ISS, (re)lire L’actualité de la semaine du 25 juin au 1er juillet : Long March, Falcon 9 et CRS-15, Momo et Ryugu]
Le Dragon CRS-15 devrait repartir de l’ISS le jeudi 2 août.
L’Inde lance-t-elle son programme spatial habité ?
Jeudi 5 juillet, l’agence spatiale indienne, l’ISRO, a testé un système de secours pour sa capsule d’équipage en cas d’évacuation d’urgence du pas de tir. Ce premier « Pad Abort Test » (Test d’abandon du pas de tir) a démontré la récupération en toute sécurité du module de l’équipage.
Il s’agit d’une importante démonstration technologique, la première d’une série d’essais visant à qualifier un système d’évacuation des équipages, qui est une technologie critique pour les vols spatiaux habités. Le système d’évacuation de l’équipage (Crew Escape System ou CES), équipé de 7 moteurs solides à combustion rapide, est conçu en cas d’évacuation d’urgence pour sortir rapidement un vaisseau habité à une distance sécuritaire du lanceur en cas d’anomalie critique sur la fusée sur le pas de tir.
Après un compte à rebours de 5 heures, le CES et le module d’équipage simulé, d’une masse totale de 12,6 tonnes, ont décollé à 1H30 UTC depuis le Satish Dhawan Space Center. Le test s’est terminé après 259 secondes (4 minutes et 19 secondes). Le module inhabité a atteint une altitude de près de 2,7 km et a amerri sous ses parachutes à environ 2,9 km de Sriharikota. Près de 300 capteurs ont enregistré divers paramètres pendant le vol d’essai, pour vérifier notamment l’accélération que pourraient subir des astronautes à l’intérieur de la capsule. Trois bateaux de récupération ont été utilisés pour récupérer le module selon l’ISRO dans son communiqué.
Cinq technologies critiques ont été validées au cours de cette mission :
- Une communication sans fil qui a assuré la masse réduite du système.
- La télémétrie numérique (et non analogique) a été utilisée pour la première fois, ce qui a permis de réduire la consommation d’énergie.
- Un altimètre en bande Ka qui permet des informations d’atterrissage très précises lors de la descente du module. C’est la clé de la mission de Chandrayaan-2 à venir en fin d’année [voir Les événements spatiaux à ne pas rater en 2018].
- Une nouvelle technologie où les données étaient relayées par le satellite de télécommunications GSAT-6.
- Le système de navigation indien NAVIC a été utilisé pour prédire la position exacte dans un environnement très dynamique et à très haute vitesse. La prédiction de NAVIC était bonne malgré le taux élevé de changement et de vélocité.
Ce test n’avait pas été annoncé et fait suite au lancement d’une capsule, CARE, il y a 3 ans et demi, qui avait démontré la bonne rentrée atmosphérique de celle-ci en décembre 2014 [article : premier vol suborbital d’une GSLV Mark 3 et de CARE].
L’Inde n’a toutefois toujours pas annoncé officiellement un programme de vols spatiaux habités à grande échelle, qui coûterait 2,5 milliards de dollars et prendrait entre 7 et 10 ans.
En bref
SpaceX prévoirait de faire atterrir des premiers étages en Californie
Selon Spaceflightnow, SpaceX a soumis une demande à la Federal Communications Commission (FCC) pour utiliser une antenne terrestre pour envoyer des commandes à un propulseur Falcon 9 lors d’un atterrissage sur la base de Vandenberg.
SpaceX a préparé une zone d’atterrissage en béton circulaire à 400 m du pas de tir de la Falcon 9 sur la base militaire de Californie, semblable en apparence et en fonction aux zones d’atterrissage de booster construites sur la base de Cap Canaveral. Sur 25 atterrissages réussis à ce jour, 11 ont été faits sur le sol en Floride sur la LZ-1 et 14 sur une barge en mer soit au large de la Floride ou de la Californie mais jamais sur la terre ferme sur la côte ouest.
La demande ayant été faite pour une utilisation du système de communications à partir de septembre 2018, on peut s’attendre à l’atterrissage d’un booster de Falcon 9 en Californie d’ici la fin de l’année.
Blue Origin prévoit d’ouvrir la vente de vols suborbitaux l’an prochain
Blue Origin a déclaré ouvrir la vente de tickets pour des vols touristiques suborbitaux à bord de son New Shepard en 2019, sans indication de coût.
Le prochain vol test du New Shepard est annoncé durant l’été.
Swarm Technologies soumet cette fois une demande d’envoi dans l’espace de ses SpaceBee à la FCC
Swarm Technologies, qui avait fait lancer par le lanceur indien PSLV le 13 janvier dernier quatre petits satellites sans l’accord préalable de la Federal Communications Commission (FCC), a déposé une demande de licence auprès de cette dernière pour trois nouveaux SpaceBee, des petits satellites démonstrateurs de télécommunications. Leur lancement serait déjà prévu à bord d’une Falcon 9 à la fin de l’année.
A noter le prochain retrait du TsPK, le 16 juillet, de Sergey N. Ryazanskiy. Il fut le 532e homme de l’espace.
Avec un total d’un peu moins de 305 jours (304 jours 23 h 21 min 34 s) dans l’espace, en deux missions de longue durée (Soyouz TMA-10M / ISS 37-38 et Soyouz MS-05 / ISS 52-53), il occupe à ce jour (9 juillet) la 55e place dans le classement des hommes de l’espace selon la durée et la 44e place pour ce qui concerne les Russes et autres ex-Soviétiques.