2 octobre : rencontre privilégiée avec Thomas Pesquet au CNES
Le 2 octobre dernier, j’ai eu le grand privilège d’être invitée au CNES à Toulouse avec une dizaines de blogueurs et YouTubeurs, pour rencontrer des experts du CADMOS et Thomas Pesquet.
Le CADMOS, lieu de création d’expériences spatiales
Si vous n’avez pas lu certaines articles passés, vous ne savez peut-être pas qu’il y a un lieu en France qui est dédié à créer des expériences spatiales : le CADMOS.
Depuis les années 80, le Centre d’Aide au Développement des Activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales du CNES aide à préparer et à suivre les expériences scientifiques développées pour les vols spatiaux habités mais aussi les expériences menées en vols en impesanteur (ou vols paraboliques).
Et pour la mission Proxima de Thomas Pesquet, le CADMOS a développé 6 expériences différentes et le programme éducatif Exo-ISS (à retrouver dans Mission Proxima : premier bilan).
Mais le CADMOS effectue aussi le suivi opérationnel de près d’une vingtaine d’expériences réalisées à bord de l’ISS et développées par des laboratoires européens pour le compte de l’ESA.
Le CADMOS développe sans cesse des expériences avec l’ESA, des laboratoires français et européens, mais aussi avec les agences spatiales russe et canadienne. Il n’y a pas de développements actuels avec l’agence spatiale chinoise mais pourquoi pas à l’avenir, selon Patrice Benarroche, responsable du CADMOS.
Nous avons eu le droit à la visite guidée des laboratoires où l’on retrouve un certains nombre d’expériences qui volent dans l’ISS mais dont des répliques au sol permettent de résoudre des problèmes éventuels et de les améliorer sans cesse.
La machine MARES, comme celle dans l’ISS pour les expériences sur les muscles des astronautes
L’EPM (European Physical Model), un rack d’expériences présent dans l’ISS dans le module européen Columbus
DECLIC, expérience de physique, en coopération CNES-NASA, embarquée aussi dans l’ISS
La salle de contrôle d’où les opérateurs du CADMOS peuvent suivre en direct les opérations réalisées à bord de l’ISS par les astronautes :
Le centre de contrôle et tous ses écrans bien pratiques pour garder un œil sur l'#ISS et suivre La mission #ThomAuCnes pic.twitter.com/1QbqzlfmL9
— Norédine Benazdia (@Benazdia) October 2, 2017
Rencontre avec des experts du CADMOS
Nous avons été répartis par 2 ou 3 dans différents « ateliers » ayant pour sujets : la médiatisation de la mission Proxima, le recyclage et le traitement de l’eau dans l’ISS (expérience AQUAPAD), les effets de l’impesanteur sur le corps humain et l’alimentation dans l’espace.
J’étais dans l’atelier sur l’alimentation spatiale avec Alain Maillet, responsable de l’équipe MEDES au CADMOS, l’Institut de Médecine et de Physiologie Spatiales.
Alain nous a expliqué les enjeux sur la nourriture dans les missions spatiales. Elles contribuent à la bonne santé des équipages mais aussi à leur moral (les repas peuvent être des moments de convivialité par exemple).
L’alimentation de base est constituée de riz, pommes de terre, oignons, laitue, tomates, soja et de spiruline. La nourriture américaine est plutôt sous forme déshydratée ou dans des poches thermostabilisées. Les Russes préfèrent généralement les conserves, la partie russe de la Station possédant le seul four à convection de l’ISS. Les aliments qui montent dans l’ISS sont extrêmement contrôlés et peu d’aliment sont interdits en fait. Pour Thomas, ce qui lui a le plus manqué : les laitages !
Pendant la mission Proxima de Thomas Pesquet, l’expérience EveryWear (à retrouver dans Mission Proxima : premier bilan) a permis de surveiller l’alimentation de Thomas Pesquet quotidiennement et d’ajuster son régime alimentaire à ses dépenses énergétiques. Désormais, EveryWear se poursuit avec Paolo Nespoli actuellement à bord de l’ISS.
Thomas Pesquet et Alain Maillet du CADMOS répondent à nos questions sur la nourriture dans l’ISS
Les enjeux de la nourriture spatiale pour les années à venir : développer des emballages comestibles afin de limiter les déchets en orbite, et produire directement de la nourriture dans l’espace.
L’expérience Ceres d’Exo-ISS menée en parallèle par Thomas et des élèves sur Terre a d’ailleurs observé l’incidence de l’impesanteur sur le développement de graines. L’expérience Veggie de la NASA permet déjà la récolte de quelques plants de salade.
Séances questions/réponses
Nous avons ensuite participé à plusieurs séances de questions réponses en groupe ou ensuite en « tête à tête » en temps limité avec Thomas Pesquet.
Lucie Campagnolo, experte du CADMOS répond aux questions sur les expériences Proxima
Des vidéos à venir sur les chaines YouTube : Techniques Spatiales, Stardust, Virgine fait sa cuisine, Le Sense of Wonder, Tania Louis, Above Earth, qui sont bien meilleurs que moi dans ce genre d’exercice…
J’ai quand même réussi à faire cette petite vidéo de 2 minutes :
Un énorme MERCI au CNES et à toute l’équipe du CADMOS pour cette journée très bien organisée, la visite des installations, et leur disponibilité. Merci à Thomas Pesquet pour sa simplicité et sa gentillesse habituelle.
Résumé en vidéo de cette journée par le CNES :
Condensé de la « boîte à questions » :
D’autres photos :
Cette rencontre par les tweets des personnes présentes :
D’autres articles sur Proxima et les expériences développées au CADMOS :
- Derrière Aquapad de Proxima, une équipe d’experts
- Mission Proxima : premier bilan
- J’ai testé le vol parabolique « Zéro G » avec Novespace et le CNES
- Sélection de vidéos et d’articles sur Thomas Pesquet, avant le départ
Bonjour Isabelle (de retour de Toulouse)…
NB : « Il n’y a pas de développements actuels avec l’agence spatiale chinoise mais pourquoi pas à l’avenir, selon Patrice Benarroche, responsable du CADMOS » –> Et avec les agences spatiales japonaise (JAXA) et indienne (ISRO) ?
NB : comme je la connaissais déjà (de nom), je me demande si Lucie Campagnolo n’a pas été candidate astronaute.
J’ai adoré ton article il est vraiment tres tres chouette et hyper complet.
Je vais le mettre en lien dans ma description.
A bientôt,
Virginie
Merci