Rêves d'Espace

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Actualités spatiales

Retour en vol réussi de Vega-C avec le satellite Sentinel-1C d’observation de la Terre

Le retour en vol de Vega-C s’est bien passé ce 5 décembre, près de 2 ans après l’échec du premier vol commercial. Vega-C vol VV25 a décollé à 21h20 UTC depuis le Centre Spatial Guyanais.

Le lancement avait été reporté de 24 heures sur le planning initial suite à un souci mécanique dans les dernières heures de la chronologie du décollage avec le portique mobile protégeant le lanceur des intempéries guyanaises.

Une bonne nouvelle pour l’Europe spatiale qui, avec Ariane 6, dont le second vol est prévu fin février 2025, reprend sa relative autonomie en lancements spatiaux.

L’échec du second vol Vega-C, suite à un dysfonctionnement du deuxième étage, a été attribué à l’insert de la gorge de la tuyère carbone-carbone du moteur-fusée à poudre Zefiro 40. Après un changement de fournisseur pour ArianeGroup pour l’insert carbone-carbone, son test de recertification a également échoué. Cela a conduit l’ESA à exiger une refonte de l’ensemble de la tuyère du moteur. Deux tests de qualification ont été effectués avec succès plus tôt cette année (le premier à haute pression/courte durée et le plus récent à basse pression/longue durée), et ont autorisé le retour en vol du lanceur d’Avio Group.

Le prochain vol Vega-C est attendu pour mars 2025 au plus tôt avec la mission Biomass de l’ESA dédiée à la détermination de la distribution globale de la biomasse forestière et son évolution.

Vega-C VV25 en route pour l’espace le 5 décembre (crédit ESA–M. Pédoussaut)

Un nouveau satellite Sentinel pour le programme européen Copernicus

Après 1h44 de vol, la charge utile de Vega-C a été larguée sur une orbite héliosynchrone à environ 700 km d’altitude. Le satellite Sentinel-1C a commencé sa mission en envoyant ses premières télémétries au Centre de Contrôle de l’ESA (ESOC) à Darmstadt en Allemagne et en ouvrant ses panneaux solaires.

Sentinel-1C a été fabriqué sous la maîtrise d’œuvre de Thales Alenia Space. Chaque satellite Sentinel-1 est basé sur la plateforme PRIMA développée par Thales Alenia Space pour l’Agence spatiale italienne (ASI) et est équipé d’une charge utile comprenant un instrument radar à synthèse d’ouverture (SAR) en bande C, développé par Airbus Defence and Space, capable de réaliser une cartographie précise avec une résolution pouvant atteindre 5 mètres et une couverture allant jusqu’à 400 km.

Copernicus Sentinel-1C sur son adaptateur de charge utile entre les deux moitiés de coiffe qui protégera le satellite sur le pas de tir et lors de son ascension vers l’espace (crédit ESA – M. Pédoussaut).

Sentinel-1C est le 3e satellite de radar des Sentinel du programme européen COPERNICUS, projet financé par la Commission Européen. L’Agence spatiale européenne (ESA) est responsable du développement et du lancement des satellites Sentinel. Ce programme permet à l’Union Européenne d’avoir un accès continu, indépendant et fiable aux données et informations résultant de l’observation de la Terre par les satellites Sentinel.

Sentinel-2A et Sentinel-2B fournissent de l’imagerie optique multispectrale. Les Sentinel-3A et Sentinel-3B font des mesures topographiques et de température de la surface des océans, Sentinel-5P aide à la surveillance de l’évolution du trou de la couche d’ozone et de la pollution troposphérique et Sentinel-6 est une mission de topographie des océans essentielle dans le contexte du changement climatique.

La famille des missions Sentinel (© ESA)

Copernicus est le programme le plus performant au monde, fournissant aux autorités publiques, aux entreprises et à tous citoyens, des données et des services d’observation de la Terre continus, gratuits et fiables, pour l’étude des océans, des terres émergées, de l’atmosphère, afin de mieux anticiper les changements climatiques et gérer les catastrophes environnementales. De nombreuses applications sont développées à partir de ces données et ont des retombées concrètes. [À découvrir dans cette brochure].

Sentinel-1A a été le premier satellite de la série, lancé en avril 2014, suivi du lancement de Sentinel-1B en 2016. La mission Sentinel-1B a pris fin en août 2022 après avoir connu une défaillance technique. Le satellite a été désorbité avec succès et rentrera dans l’atmosphère de la Terre d’ici 25 ans.

Sentinel-1C va donc prendre la place laissée par Sentinel-1B et la mission Sentinel-1 va reprendre sa capacité maximale : fournir des images de la surface de la Terre, de jour comme de nuit et par tous les temps avec une revisite au-dessus d’une zone tous les 5 jours.

Les données Sentinel-1 contribuent à de nombreux services et applications Copernicus, notamment la surveillance de la glace de mer dans l’Arctique, le suivi des icebergs, la cartographie de routine de la glace de mer et les mesures de la vitesse des glaciers. Il joue également un rôle essentiel dans la surveillance marine, comme la détection des déversements d’hydrocarbures, le suivi des navires pour la sécurité maritime et la surveillance des activités de pêche illégales.

L’image montre la zone touchée par les inondations dans la zone de Valence en octobre 2024, telle que photographiée par la mission Copernicus Sentinel-1 (crédit contains modified Copernicus Sentinel data (2024), processed by ESA [Road layer : © OpenStreetMap])

Sources de l’article : ESA, Thales Alenia Space, CNES.

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