Fin de mission pour Sentinel-1B
Le 23 décembre 2021, le satellite européen Sentinel-1B connaît une anomalie en orbite l’empêchant de fournir des relevés radar de la surface terrestre.
Lancé en avril 2016, le satellite-1B fournissait des images radar en complément du satellite Sentinel-1A, lancé en 2014 et toujours en opérations en orbite à 180° de 1B, dans le cadre du programme Copernicus. Les 2 satellites permettent l’imagerie radar et l’interférométrie jour et nuit, et sans problème de couverture nuageuse. Le radar permet ainsi une exploitation continue (24h/24) pour l’observation des événements environnementaux comme les glissements de terrain et les inondations et ils fournissent des données pour évaluer des processus à plus long terme (exemple la fonte des glaciers).
L’anomalie à bord de Sentinel-1B est due à une panne sur le sous-système d’alimentation électrique de l’antenne radar à ouverture synthétique, situé dans le module de service. Malgré les efforts de l’ESA et du fabricant du satellite, il n’a pas été possible de remettre en fonctionnement ce système et de reprendre les opérations scientifiques de Sentinel-1B.
Tous les autres systèmes de Sentinel-1B sont fonctionnels et le satellite est sous contrôle du Centre des Opérations de l’ESA (ESOC) à Darmstadt [le rapport officiel]. L’ESOC réalise à cet effet les manœuvres de correction d’orbite si nécessaire et vérifie régulièrement l’état de santé du satellite.
L’ESA et la Commission européenne ont annoncé ce 3 août que c’est la fin de la mission de Sentinel-1B. Sentinel-1A reste pleinement opérationnel.
Le remplaçant des Sentinel-1A ou 1B est déjà construit et tout est mis en œuvre pour lancer Sentinel-1C au pus tôt sur Vega C, probablement au 2e trimestre 2023 (il était initialement potentiellement prévu sur Soyouz).
Avant le lancement de Sentinel-1C, Sentinel-1B sera situé sur une orbite «parking» pour prévenir tout risque lié au lancement de Sentinel-1C et aux activités de recette en vol (LEOP, launch Early Operations Phase).
Sentinel-1B sera désorbité une fois que le satellite Sentinel-1C sera sur orbite. Les activités de désorbitation devraient durer environ 9 mois.
Le directeur par intérim de la Commission européenne pour l’espace (direction générale de l’industrie et de l’espace de défense), Paraskevi Papantoniou, a déclaré : “L’indisponibilité permanente du satellite Sentinel-1B représente une perte importante pour le programme spatial de l’Union européenne et la Commission européenne est engagée pour atténuer son impact. Nous avons notamment réussi à faire avancer le lancement du satellite Sentinel-1C”.
Le directeur de la mission Sentinel-1 de l’ESA, Pierre Potin, a déclaré : “En collaboration avec la Commission européenne, nous nous assurons de combler certaines lacunes dans les données en ajustant le plan d’observation Sentinel-1A et en utilisant les données radar d’autres missions satellites qui contribuent au programme Copernicus. Par exemple, nous sommes en mesure d’utiliser les données de la mission canadienne de constellation Radarsat-2 et Radarsat, de l’Allemande TerraSAR-X, de l’Italienne COSMO-SkyMed et de la ZAP espagnole pour soutenir la surveillance opérationnelle de la glace de mer pour le service de surveillance du milieu marin Copernicus”.