Rêves d'Espace

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Actualités spatiales du 11 au 17 février : des nouvelles de la Lune et de Mars

Aucun lancement pour cette semaine mais il se passe toujours quelque chose dans l’espace ! Et notamment sur Mars et la Lune.

 

HP3 posé sur Mars

Le 12 février, l’atterrisseur Insight a installé sur le sol de Mars la 2e expérience importante de sa mission : HP

Les détails sur cet « atterrrissage », les objectifs et le fonctionnement de HP3  dans l’article dédié : Insight : HP3 sur le sol martien

Image acquise au Sol 77, 13 février 2019, par la caméra ICC d’Insight, montrant le déploiement au sol de l’instrument HP3. Chaque image ICC a un champ de vision de 124 x 124 degrés (Credit: NASA/JPL-Caltech)

 

Chang’e 4 : dernières nouvelles

L’atterrisseur chinois Chang’e-4 et son rover Yutu-2 se sont posés sur la face cachée de la Lune le 3 janvier 2019. Aujourd’hui la mission se déroule très bien selon les officiels. Depuis le 11 février le lander et le rover sont en mode veille pour survivre à leur deuxième nuit. Sage précaution car les relevés de température avaient indiqué jusqu’à -190°C la précédente nuit. La nuit lunaire durant 14 jours, le rover reprendra ses activités le 28 février et le lander le 1er mars, selon un communiqué de presse.

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Nouvelle image de Chang’e-4 prise par Yutu-2 (crédit CLEP/CNSA)

Depuis le 3 janvier, le rover Yutu-2 a roulé plus de 120 mètres. Le record de 115 m  de son prédécesseur Yutu est donc battu. Ce dernier avait eu une avarie lors de sa seconde nuit et resta immobilisé. La CLEP (China Lunar’s and deep space Exploration Program) a toutefois modifié son ancien double Yutu-2 pour qu’il tienne plus longtemps. La CLEP espère qu’il fera au moins 300 m. Pendant sa seconde journée, le rover avait été mis en veille du 4 au 8 février à cause de la trop forte température extérieure. En effet, au milieu de la journée lunaire, quand le soleil est au zénith, la température peut dépasser facilement les 100°C et le système de régulation thermique du rover n’est pas assez puissant pour le garder opérationnel sous cette torpeur. Yutu-2 a donc fait la « sieste » quelques jours, ratant toutefois le nouvel an chinois (le 5 février)

Le roulage de Yutu-2 du 3 janvier au 1er février (crédit Phil Stooke)

La CLEP indique que les instruments scientifiques à bord du Lapin-de-jade-2 fonctionnent bien et que les données sont transmises nominalement. Rappelons qu’à bord se trouvent en plus d’une caméra panoramique, un spectromètre en visible et basse fréquence (LFS) ainsi qu’un radar pour sonder le sous-sol. Le rover continue d’explorer vers le nord-ouest. Sa durée de vie est initialement de 3 mois. Après cela, la CAST déploiera l’instrument NCLE (Netherland-China Low-frequency Explorer), un interféromètre basse fréquence à bord du satellite relais Queqiao. Le NCLE avec ses trois antennes colocalisées de 5 m de long devra étudier la tomographie de la raie à 21 cm de l’hydrogène dans le but d’étudier l’Univers juste après le Big Bang. Alors que la radioastronomie à basse fréquence est difficile à faire sur Terre, à cause de la coupure atmosphérique et des interférences humaines, la face cachée de la Lune est un refuge idéal.

 

Où en est Yutu-2 par rapport aux autres rovers de l’histoire de l’exploration spatiale ? (Crédit NASA / JPL-Caltech)

La NASA a publié une nouvelle image du site d’alunissage prise le 1er févier par le Lunar Reconnaissance Orbiter. Plus précisément, c’est l’instrument LAMP du LRO qui a pris cette image, avec une résolution de 0,85 m par pixel. On peut distinguer le rover (ou plutôt son ombre) qui se trouvait à ce moment-là à 29 m de Chang’e-4. Le but de ces images, commun à la NASA et la CNSA, est d’étudier comment la poussière lunaire a été soulevée lors de l’alunissage.

Chang'e 4 near nadir
Chang’e-4 et Yutu-2 depuis le LRO (crédit NASA)

Enfin, l’IAU (International Astronomical Union) a approuvé l’attribution par la CNSA des noms du site d’alunissage, ainsi que de trois petits cratères et du pic central du cratère Von Kàrmàn. Tout d’abord, le site d’alunissage s’appelle désormais Statio Tianhe. Tianhe signifie le fleuve céleste qui relie Niulang à Zhinyu selon l’histoire du Bouvier et de la Tisserande, une des plus grandes légendes du folklore chinois. Les astronomes chinois l’associaient à la bande de la Voie Lactée dans le ciel. Les autres noms attribués proviennent de la même histoire.

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Statio Tianhe (crédit IAU)

Zhinyu, Hegu et Tianjin sont trois cratères autour de Statio Tianhe. Ces noms sont ceux de personnages de l’histoire. Ce sont aussi les noms des trois étoiles les plus brillantes toujours visibles depuis l’hémisphère nord : Vega, Altaïr et Deneb (respectivement). Au temps de la dynastie Han, ces étoiles formaient l’ancienne constellation du triangle d’été.

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Le cratère Zinhyu (crédit IAU)

Le pic central du cratère Von Kàrmàn, à 46km du site d’alunissage, a été baptisé Mons Tai en référence au Mont Tai, montagne du Shandong, culminant à 1545m au Pic de l’Empereur.

Sources : Andrew Jones, Spacenews, IAU, LROC.

 

Opportunity, c’est fini 🙁

La mission du rover Opportunity sur Mars est officiellement terminée depuis le 13 février 2019.

Retour sur cette annonce de la NASA et sur cette fabuleuse mission dans l’article dédié : Opportunity sur Mars ne répond plus

 

Le « SS John Young » déploie des nanosatellites avant de brûler dans l’atmosphère.

Le cargo Cygnus NG-10 « SS John Young » a été désamarré de ISS le 8 février. Avant de brûler dans l’atmosphère avec les déchets de la station, le cargo a déployé trois cubesats le 13 février. C’est la société Nanoracks qui a opéré le déploiement. Le cargo est d’abord monté sur une orbite plus haute que la station (445km) pour larguer deux cubesats puis est descendu à 300 km pour larguer KickSat-2. C’est la première fois que le cargo déploie des satellites à deux altitudes différentes.

KickSat-2 est un cubesat-3U particulier : une des unités contient la plateforme du satellite (alimentation, communication et fonctions de gestion de données et de commandes), les deux autres contiennent un déployeur ainsi que 100 ChipSats. Les ChipSats, appelés aussi Sprites, sont des femto-satellites : des plaques de circuits imprimés avec récepteur, cellule photovoltaïque et système de communication. Chaque Sprite est grosso modo un carré de circuit imprimé de 3.5cm de côté, quelques millimètres d’épaisseur et pesant seulement quelques grammes. Ce sont les plus petits satellites faits par l’Homme. Le but de KickSat-2 est de tester le déployeur, ainsi que la gestion de données provenant de ce genre d’appareil microscopique. Le projet a été développé par la Cornell University avec l’aide de la NASA via son programme ELaNa d’éducation avec des nanosatellites.

le déploiement des ChipSats se fera peu de temps avant le désorbitation de KickSat-2 (crédit KickSat)

Le déploiement de KickSat-2 s’est fait à une altitude très basse afin de ne pas ajouter de débris spatiaux. Mais aujourd’hui, encore aucun signal n’a été reçu de KickSat-2, ni de ses passagers. Le déploiement des ChipSats ne se fera qu’une fois le signal reçu.

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Un Sprite, le carré ne fait que 3.5 cm de côté (crédit KickSat)

Les autres cubesats déployés par le cargo sont :

  • MYSAT 1 (1U) : développé par les étudiants de l’Université de Masdar (Emirats Arabes unis)
  • CHEFsat 2 (3U) : développé par le Naval Research Lab pour tester des nouveaux composants.

Le cargo a également déployé deux autres satellites à l’aide de la plateforme SlingShot de la compagnie SEOPS. Les deux satellites (Quantum Radar 1 & 2) sont en fait des masses passives, couvertes de miroirs. Le programme SEOPS-Quantum-Radar-1 et 2, sponsorisé par la NASA et le National Laboratory, consiste à étudier la dispersion du signal et de la transmission de données provenant d’un cubesat se trouvant à 450 km. Les stations au sol pointent les masses avec un laser et observent la réponse avec un télescope.

La plateforme SlingShot est une plateforme de déploiement de cubesat capable de larguer des passagers de 3U, 6U, 12U, 27U ou plus tant que l’épaisseur ne dépasse pas 20cm. La plateforme avait été d’abord envoyée sur l’ISS via le cargo Dragon CRS-16. Avant le largage du SS John Young, les astronautes Anne McClain et David Saint-Jacques l’ont emboîté dans le PCBM (Passive Common Berthing Mechanism), le système d’amarrage du cargo. SlingShot est censé pouvoir larguer des cubesats de n’importe quel cargo américain.

Après que le cargo Cygnus ait été rempli et le sas fermé, Anne McClain et David Saint-Jacques installent la plateforme SlingShot dans le PCBM, ainsi que ses deux passagers (crédit NASA)
Anne McClain installe le câblage assurant la transmission de données et de commandes entre le cargo et SlingShot. La plateforme peut contenir au plus neuf déployeurs mais aussi héberger des charges utiles fixées, qui fonctionneront tant que le cargo reste en orbite. (crédit NASA)

 

Succès pour le test du harpon de RemoveDebris

Selon les estimations actuelles des astronomes, environ 18 000 objets fabriqués par l’homme dont la position est connue, sont présents sur l’orbite terrestre. Le nombre de particules de débris spatiaux non repérées dépasserait 170 millions.

Le premier essai réel dans l’espace pour récupérer des débris est effectué depuis septembre 2018 avec le satellite RemoveDebris, lancé dans l’espace depuis la Station spatiale internationale le 20 juin 2018.

En septembre, c’est un filet qui avait été déployé pour récupérer un cubesat d’essai.

Le 8 février, un harpon a été lancé à une vitesse de 20 m/s vers un panneau composite déployé au bout d’une perche de 1,5m de long. Il a permis la capture de ce débris simulé.

Lors de la dernière étape de la mission, prévue pour mars 2019, une voile spatiale sera testée qui freinera le satellite et le fera brûler dans les couches denses de l’atmosphère terrestre.

 

Article fait à quatre mains avec Isabelle.

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Une réflexion sur “Actualités spatiales du 11 au 17 février : des nouvelles de la Lune et de Mars

  • Michel Clarisse

    Grâce à Insight, la NASA vient de lancer le service météo de Mars.
    Si jamais vous voulez y passer votre week-end… On savait déjà qu’il y avait des giboulées… et des tempêtes.
    Reste à savoir s’il vaut mieux, pour y aller faire un petit tour, utiliser un véhicule diesel, essence ou électrique.

    (source : trustmyscience.com, entre autres, article de Stéphanie Schmidt daté du 25 février 2019).

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