Rêves d'Espace

Un site sur l'actualité spatiale : les vols habités, les lancements, l'exploration de l'espace, les grandes missions actuelles et futures

La Chine spatialeLancementsOsiris-Rex

Actualités spatiales du 10 au 16 juin : Falcon 9 et Radarsat, NEEMO 23 et des annonces

Encore une semaine plutôt calme côté lancement, avec un seul décollage. Mais toujours des annonces.

3 satellites canadiens RadarSat lancés par une Falcon 9

Mercredi 12 juin, une Falcon 9 a mis sur orbite avec succès 3 satellites canadiens Radarsat.

Le décollage a eu lieu à 14h17 UTC sur la la base Air Force de Vandenberg en Californie. Et comme souvent là-bas, les nuages étaient au rendez-vous, ce qui a donné des images du décollage assez étonnantes :

La Falcon 9 emportant les satellites Radarsat émerge des nuages le 12/06/2019 (crédit SpaceX)
La Falcon 9 emportant les satellites Radarsat émerge des nuages le 12/06/2019 (crédit SpaceX)

Le booster du premier étage qui réalisait ici son second vol (le premier étant pour le Crew Dragon Demo 1 en mars dernier) a atterri avec succès sur la Landing Zone LZ-4.  Il n’y a pas eu de tentative de récupération de la coiffe du lanceur.

RADARSAT Mission

La constellation Radarsat (ou MCR, Mission Constellation Radarsat) est constituée de 3 satellites d’une durée de vie minimale de 7 ans qui orbiteront à 600 km d’altitude. C’est le gouvernement canadien qui est propriétaire des satellites construits par MDA et qui assurera les opérations des satellites. Ils fourniront quotidiennement des images du territoire et des voies d’accès maritimes du Canada ainsi que des images de l’Arctique, jusqu’à quatre fois par jour. En effet, ils vont balayer jusqu’à 90 % de la surface de la Terre tous les jours.

Les satellites Radarsat lors de la mise sous coiffe (crédit Business Wire)

Les données de la MCR serviront aux organismes canadiens mais aussi à des entreprises ou particuliers pour (informations de l’agence spatiale canadienne) :

  • Surveiller les changements climatiques, l’évolution de l’occupation du sol et les conséquences des activités humaines sur l’environnement grâce à la création d’images composites qui font ressortir les changements temporels.
  • Détecter et surveiller les navires, notamment ceux qui pratiquent la pêche illégale, et aider les équipes de secours à sauver des vies lors de catastrophes naturelles, grâce à un système d’identification automatique qui permet de mieux détecter et suivre les navires.
  • Créer des cartes glaciaires pour aider à naviguer en toute sécurité et pour faciliter le transport maritime commercial.
  • Surveiller l’intégrité des infrastructures comme les routes, les ponts et les couloirs ferroviaires.
  • Mesurer les changements subis par le pergélisol et les mouvements du sol pour aider les collectivités nordiques à déterminer les endroits sûrs pour construire des bâtiments et les infrastructures, et pour planifier, exploiter et entretenir les pistes des aéroports.
  • Aider les agriculteurs à maximiser le rendement de leurs cultures, tout en leur permettant d’utiliser moins d’énergie et de produits potentiellement polluants.
  • Soutenir les opérations des Forces armées canadiennes en vue de favoriser la paix et la sécurité mondiales.

 

Image de la retransmission live de la séparation d’un des satellites Radarsat (crédit SpaceX)

 

Expériences étrangères à bord de Tiangong 3

Mercredi 12 juin, l’agence spatiale chinoise (CNSA) et la branche spatiale de l’ONU (UNOOSA) ont annoncé en commun lors d’un congrès à Vienne la sélection de 9 expériences étrangères à bord de la future station spatiale chinoise Tiangong 3. Sur les neuf, six sont verrouillées et trois autres doivent encore valider quelques conditions.

La CSS Tiangong 3 (vue d’artiste, crédit CNSA)

Il faudra avant tout attendre que la station soit assemblée et opérationnelle. La CNSA maintient que la station sera complète d’ici 2022 mais cela dépend essentiellement de la réussite du prochain vol de la Long March 5, le lanceur lourd chinois qui a connu un échec en 2016 suite à un problème de design. Depuis, la CALT (China Academy of Launch vehicle Technology, maître d’œuvre des lanceurs Long March) a revu sa copie et un vol test crucial est prévu en juillet. Mais cette date de lancement semble être compromise car la campagne de lancement n’a pas encore commencé.

Si le vol de juillet (ou plus tard) est réussi, la CNSA prévoit d’envoyer le module central de la CSS (Chinese Space Station) au second semestre 2020. D’après les dernières communications officielles, le module central « Tianhe » est quasiment prêt et a subi des tests de qualification.

Le module central Tianhe en cours de test (crédit CASC/CNSA)

Depuis le début du développement de la CSS Tiangong 3, la CNSA n’a pas cessé de vanter sa politique d’ouverture et de partenariat. Cela fait déjà un bout de temps que les astronautes italien et allemand Samantha Cristoforetti et Matthias Maurer de l’ESA s’entraînent avec les taïkonautes. Mais c’est la première fois que la CNSA valide l’intégration d’expériences étrangères à bord de la station.

Quelles sont-elles ?

  • POLAR-2 : détection de la polarimétrie des sursauts gamma, cette expérience menée par un consortium réunissant la Suisse, la Pologne, l’Allemagne et la Chine succède à POLAR-1, présente à bord de Tiangong-2.
  • Spectroscopie investigation of nebular gas : étude des nébuleuses (Inde-Russie).
  • Behavior of partially miscible fluids in microgravity : étude de la mécanique des fluides partiellement miscibles en microgravité (Inde-Belgique).
  • BARIDI-SANA : test d’un système de refroidissement (Italie-Kenya).
  • Mid-infrared platform for Earth observations : dispositif d’observation de la Terre en infrarouge (Mexique).
  • FIAVAW : expérience pour étudier le comportement d’une flamme en microgravité soumise à des vortex ou des ondes acoustiques (Chine-Japon).
  • Development of multi-jonctions GaAs solar cells for space applications : test de cellules solaires (Arabie Saoudite).
  • Tumors in space : étude des mutations précoces induites par les radiations dans l’espace et par la microgravité sur des tumeurs cancéreuses, menée par l’Université des sciences de Norvège, l’International Space University (ISU, Strasbourg), et d’autres institutions aux Pays-Bas et en Belgique.
  • Effect of microgravity on the growth and biofilm production of disease-causing bacteria : étude des effets de la microgravité sur des bactéries potentiellement dangereuses (Pérou, Espagne).

Aucune expérience américaine dans le lot, mais on peut noter la présence symbolique d’expériences indiennes.

 

NEEMO 23 a commencé

NEEMO pour NASA Extreme Environment Mission Operations, est une mission de la NASA de simulation d’opérations spatiales en milieu aquatique réalisée dans l’habitat de recherche sous-marin Aquarius Reef Base, situé au large de la côte de Key Largo, en Floride. Ces missions permettent de tester des techniques qui seront utilisées au cours de missions dans l’espace. Les équipages vivent et travaillent à une profondeur de 18 mètres sous la surface de l’Océan Atlantique.

De gauche à droite, l’équipage de NEEMO 23 : Jessica Watkins, Shirley Pomponi, Samantha Cristoforetti et Csilla Ari D’Agostino (Photo de Hervé Stevenin, entraîneur des astronautes de l’ESA)

Cette année, l’astronaute de l’ESA, Samantha Cristoforetti en est la commandante. Cette mission devrait durer 10 jours. Pour la première fois, l’équipage est 100% féminin. Samantha est accompagnée de Jessica A. Watkins (sélectionnée comme candidate astronaute américaine en 2017), Shirley Pomponi (professeure de recherche à l’institut océanographique Harbour Branch de la Florida Atlantic University et professeure de biotechnologie marine à l’université de Wageningen, aux Pays-Bas) et Csilla Ari D’Agostino (professeure assistante de recherche à l’Université de Floride du Sud; National Geographic Open Explorer, chercheuse sur les raies manta dans le cadre des projets des missions Manta de la Fondation Manta Pacific; et PDG de la société Ketone Technologies).

Samantha Cristoforetti (en haut à droite) et ses collègues de la mission NEEMO 23 lors d’une des sorties extra-terrestres sous-marines (crédit K. Shreeves)

 

En bref..

Stratolaunch : le Roc est à vendre

Nouveau signe de fin chez Stratolaunch, après avoir plusieurs fois démenti, la holding Vulcan qui possède Stratolaunch a mis l’avion-porteur (le Roc) à vendre. Le prix initial est de 400 millions de dollars. Soit l’avion serait réutilisé par une autre compagnie (client difficile à trouver car l’avion est cher à entretenir), soit il finira dans un musée. Dans le prix initial, comptez le hangar où il se trouve, ainsi que la main d’œuvre en charge de l’entretien. Bref, Stratolaunch, c’est fini.

Vue d’artiste du Roc portant trois fusées Pegasus-XL comme il était censé être capable de faire. Désormais, l’avenir de la Pegasus-XL risque de finir aux archives. (crédit Stratolaunch)

 

Osiris Rex rapproche son orbite

Mercredi 12 juin, la sonde américaine Osiris-Rex a fait une manœuvre de rapprochement d’orbite et a par conséquent cassé son propre record de la plus petite orbite en se plaçant à seulement 680 mètres de la surface de l’astéroïde Bennu. Osiris Rex restera sur cette nouvelle orbite jusqu’à la seconde semaine d’août afin d’étudier de plus près, avant de revenir sur son orbite précédente à 1,3 km de la surface.

Image d’artiste des deux orbites de la sonde, pas à l’échelle (crédit NASA)

 

L’Inde annonce sa station spatiale

L’agence spatiale indienne (ISRO), par la voix de son directeur K. Sivan, a annoncé le 16 juin vouloir disposer de sa propre station spatiale. La station sera très petite un peu à l’instar des stations Saliout. Pour rappel, l’ISRO a pour objectif de faire voler trois Indiens pour la première fois de l’histoire de l’Inde en 2022.

 

Bigelow Aerospace réserve 4 sièges commerciaux pour l’ISS

La compagnie américaine répond à la toute nouvelle stratégie de commercialisation de l’ISS de la NASA en proposant à des privés 4 places pour une mission d’un mois maximum à bord de l’ISS. Le prix : 52 millions de dollars le siège.

NB : article écrit à 20 ongles 60 phalanges avec Isabelle !

2 réflexions sur “Actualités spatiales du 10 au 16 juin : Falcon 9 et Radarsat, NEEMO 23 et des annonces

  • Michel Clarisse

    NB : Tiangong = Palais céleste ; Tianhe = Rivière céleste (bande laiteuse de la Voie lactée).

    NB : Hervé Stevenin, entraîneur des astronautes de l’ESA, fut candidat astronaute pour l’ESA en 2008-09. C’est un spécialiste des EVA. Il participa à la mission NEEMO-19 du 7 au 13 septembre 2014 en compagnie de « Randy » Bresnik (NASA), Jeremy Hansen (CSA) et Andreas Mogensen (ESA)..

    NB : on attend toujours la composition du 1er groupe de « gaganautes »… dont la 1ère femme sera donc surnommée Lady Gaga. Ce sera le 3e groupe indien après ceux de 1982 et 1984, le 1er étant formé de cosmonautes et le 2e d’astronautes. Un seul est allé dans l’espace, Rakesh Sharma.

    Répondre
  • Michel Clarisse

    NB : pour les Actualités spatiales de la semaine du 17 au 23 juin, à noter :

    – le 21 juin (vendredi) : 200e jour de la mission Soyouz MS-11 / ISS 57-58-59 (Oleg D. Kononenko – David Saint-Jacques – Anne C. McClain) dont le retour sur Terre est prévu pour le 25 juin ;
    – le 22 juin (samedi) : 100e jour de la mission Soyouz MS-12 / ISS 59-60 (Aleksei N. Ovchinin – T. Nicklaus Hague) ou Soyouz MS-12 / ISS 59-60-61 / Soyouz MS-13 (Christina H. Koch).

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.