Retour sur Terre réussi pour les échantillons d’Osiris-Rex
Comme attendu, la capsule d’échantillons prélevés sur l’astéroïde Bennu a atterri ce dimanche 24 septembre sur le sol américain après 7 ans de voyage et près de 3,9 milliards de kilomètres.
Les photos officielles [cliquez sur l’image]
Les grandes dates de la mission jusqu’à ce jour :
- 8 septembre 2016 : décollage à bord d’Atlas V
- 22 septembre 2017 : survol de la Terre
- 3 décembre 2018 : arrivée sur l’astéroïde Bennu situé à 2,3 millions de kilomètres et début de la cartographie, puis choix du site de prélèvement
- 20 octobre 2020 : prélèvement « Touch and Go » à la surface de Bennu
- 7 avril 2021 : dernier survol de l’astéroïde
- 10 mai 2021 : début du vol de retour vers la Terre
Atterrissage en douceur
Après un largage depuis la sonde Osiris-Rex à 10h42 UTC à une altitude d’environ 101 400 km, la capsule a mis un peu plus de 4 heures pour atteindre le haut de l’atmosphère terrestre avec une vitesse d’environ 43 000 km/h. La température à l’extérieur de la capsule a atteint plus de 2 700°C.
Le parachute pilote s’est ouvert après l’entrée atmosphérique pour aider à la stabilité et s’est ensuite séparé de la capsule. Le parachute principal s’est déployé à 14h47 UTC. Il a ralenti la capsule de la vitesse hypersonique à environ 18 km/h au moment où elle a touché le sol.
La capsule n’avait pas de senseurs de localisation (balise GPS par exemple) et donc plusieurs systèmes d’observation ont été utilisés pour observer la descente et repérer la capsule une fois au sol.
La capsule SRC (Sample Return Capsule) a atterri à 14h52 UTC dans la zone militaire Defense Department’s Utah Test and Training Range, location estimée en 113.2398W 40.3719N. C’est 3 minutes en avance du planning prévisionnel, mais a priori sans conséquence sur l’état de la capsule.
La capsule, qui pèse environ 46 kg, se présente sous la forme d’un double cône avec 2 boucliers thermiques sur chaque face. L’ensemble fait 50 cm de haut pour 81 cm de diamètre, sans système de propulsion en propre. L’un des 2 boucliers thermiques nommé PICA (Phenolic Impregnated Carbon Ablator) est réalisé à l’aide d’un matériau ablatif qui résiste à la chaleur excessive lors de la rentrée atmosphérique.
La priorité des équipes de récupération est d’éviter toute contamination de l’intérieur de la capsule.
Une fois récupérée, la capsule a été transférée par hélicoptère dans une salle propre temporaire sur la base d’essai et d’entraînement de l’Utah du ministère de la Défense.
Une fois arrivée dans le hangar, la capsule a été entièrement déballée et nettoyée, puis emmenée dans la salle blanche pour le démontage.
Les 6 personnes autorisées doivent démonter la capsule et en retirer la cartouche des échantillons [sample head sur la figure du dessus] non ouverte puis de la placer sous un flux continu d’azote, qui sera surveillé toutes les heures. L’azote est un gaz inerte qui protégera les échantillons de Bennu de l’oxygène, de l’humidité et d’autres contaminants.
Si le personnel de la salle blanche trouve des particules d’astéroïdes lâches à l’intérieur de la capsule, il les collectera et les placera dans des tasses en aluminium pour les transférer à Johnson.
Les échantillons seront transférés ensuite à Houston dans le centre Johnson de la NASA, dans de nouveaux locaux de l’Astromaterials Research and Exploration Science division (ARES), la division où les échantillons extraterrestres sont analysés comme les roches lunaires ou les météorites.
Pendant au moins 2 ans, les scientifiques vont caractériser les matériaux prélevés de Bennu. La NASA va céder environ 30% de ces échantillons à des scientifiques à travers le monde dont ceux de la JAXA et de la mission Hayabusa-2.
Allez OSIRIS-APEX !
Vingt minutes après le largage de la capsule, la sonde a allumé ses moteurs pour éviter la Terre. Osiris-Rex va désormais continuer son voyage vers un objectif secondaire, l’astéroïde Apophis, qu’elle devrait atteindre en 2029.
Le nom de la mission est maintenant OSIRIS-APEX (OSIRIS-APophis EXplorer), et évidemment, on en reparlera !
Ce qui était attendu et la suite de la mission, OSIRIS-APEX :
Photos de couverture : Crédit : NASA/Keegan Barber