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Perte de contact avec Astro-H / Hitomi

Le 27 mars, la JAXA, l’agence spatiale japonaise a annoncé avoir perdu le contact avec le satellite Astro-H (communiqué). Jusqu’à présent, la JAXA n’a pas été en mesure de déterminer l’état de santé du satellite.

Vue d'artiste du télescope spatial japonais Astro-H "Hitomi"en orbite (source Jaxa)
Vue d’artiste du télescope spatial japonais Astro-H « Hitomi »en orbite (source Jaxa)

Le satellite Astro-H ou Hitomi est un télescope spatial japonais lancé le 17 février dernier [lire Les lancements de la semaine du 15 au 21 février : Rockot / Sentinel 3A et H-2A / Astro-H]. Il est actuellement en phase de recette en vol de tous ses instruments.

Depuis le 26 mars, la Jaxa tente de reprendre contact avec le satellite. Les investigations sur la cause de la rupture de communication sont en cours.

Des débris observés à proximité du satellite

Le JSPOC (Joint Space Operations Center), l’organisme américain de traque des débris spatiaux, a observé 5 débris à proximité de Astro-H, peu de temps après la perte de contact par la Jaxa.

« JSpOC a identifié 2 : SL-12 R / B (33472) @ ~ 0145z, 27Mar-21 pièces. ASTRO H (41337) @ ~ 0820z, 26Mar-5 pièces. Les événements ne sont pas liés ».

Cependant, l’agence japonaise a reçu au moins un court signal du satellite depuis ce moment.

(correction faite dans un tweet suivant pour « mars » au lieu de « mai »)

Des observateurs amateurs de satellites ont annoncé le 27 mars avoir vu des flashs provenant de Astro-H avec une période de 5 à 10 secondes (information). Ces éclairs suggèrent que le satellite, qui est normalement stabilisé sur trois axes, est en train de tourner.

Le satellite n’est donc pas complètement détruit mais désormais, il y aurait 6 débris à proximité du satellite selon l’expert Jonathan McDowell (@planet4589)

Que s’est-il passé ? Une collision avec une micro-météorite ou un incident interne au satellite ?

Cet article sera mis à jour lorsque les informations seront pertinentes et fiables.
Mise à jour du 31/03

La JAXA a communiqué le 29 mars  qu’elle  avait réussi à reprendre contact avec Astro-H à 2 reprises mais n’avait pas été en mesure de déterminer son état de santé, en raison des temps de communications courts.En complément des informations du JSPOC, la Jaxa a détecté à ce jour seulement 2 objets avec les telescopes du Bisei Space Guard Center (BSGC) et un seul objet avec le radar du  Kamisaibara Space Guard Center, tous les 2 des centres pour l’observation des astéroïdes et des débris spatiaux.

La JAXA continue d’étudier la relation entre l’information de JSpOC et l’anomalie de communication.

Mise à jour du 03/04 
Le Joint Space Operations Center (JSPOC) de l’armée américaine a déclaré à Spaceflightnow (article) qu’il n’avait détecté aucun signe d’une collision à grande vitesse entre Hitomi, le satellite d’astronomie, et un autre objet en orbite, suite à leur modélisation et leur analyse des observations effectuées.
L’incident interne au satellite aurait eu lieu le dimanche 27 mars vers 1h42 GMT (soit le 26 au Japon), à plus ou moins 11 minutes. Une fuite de carburant ou de gaz, un explosion de la batterie, ou un autre événement explosif à l’intérieur du satellite est le coupable probable de la perte de contrôle du satellite.
Mise à jour 17 avril :
Le 8 puis le 11 avril dernier, la JAXA a publié un statut sur les investigations en cours sur la perte du satellite Hitomi (statut en ligne). En résumé, la JAXA infirme la reprise de contact avec le satellite (annoncée plus haut) du 29 mars, n’ayant reçu que par 3
 fois des signaux brefs jusqu’au 28 mars puis le satellite est devenu silencieux. Elle confirme que le satellite est désormais séparé en 6 parties, probablement des morceaux de panneaux solaires et du télescope déployé en orbite, générés autour de 01h37 UTC le 26 Mars. Ce qui corroborent les observations du JSPOC.
Les investigations actuelles conduisent pour cause possible à une anomalie du système de contrôle d’attitude du satellite. Après une manœuvre de réorientation le 25 mars à 18h22 UTC, les senseurs d’étoiles n’ont pas réussi à fournir des données pour une correction des roues inertielles, entraînant un enchaînement de commandes qui a amené à avoir un roulis élevé du satellite, non supporté par différents éléments structurels du satellite. La JAXA estime l’événement autour de 19h10 UTC le 25 Mars.
Désormais, la JAXA a déclaré que la récupération d’Astro-H allait prendre plusieurs mois, mais compte tenu de la perte probable d’une partie de ses panneaux solaires et donc de sa puissance électrique, le satellite semble irrécupérable.

28 avril : Astro-H déclaré perdu

La JAXA a annoncé ce jeudi la perte du satellite Astro-H, ne pouvant rétablir le contact ni reprendre le contrôle sur le satellite (communiqué). Le satellite est sur une orbite vers 5670 km d’altitude en moyenne. Il constitue désormais un débris de près de 2,7 tonnes.
La JAXA a annoncé qu’elle « va faire tout son possible pour comprendre l’anomalie en examinant attentivement toutes les phases de conception, de fabrication, de vérification, et les opérations afin d’identifier les causes qui peuvent avoir conduit à cette anomalie ». La JAXA a exprimé son « plus profond regret pour le fait d’avoir dû interrompre les opérations d’ASTRO-H » et a exprimé « ses excuses les plus sincères à tous ceux qui ont soutenu ASTRO-H et ont cru aux excellents résultats qu’ASTRO-H apporterait, à tous les partenaires y compris la NASA, et à tous les astrophysiciens étrangers et japonais qui avaient l’intention d’utiliser les résultats d’observation d’ASTRO-H pour leurs études ».

6 Juillet : les découvertes d’Hitomi avant la panne

Le satellite Hitomi ou Astro-H n’a fonctionné réellement que quelques jours mais les données reçues par les scientifiques sont tout de même intéressantes.

L’observatoire spatial a révélé grâce à son spectromètre en rayons X le fonctionnement interne de l’amas de Persée comme les détails sans précédent de comment le gaz, chauffé à des millions de degrés, se comporte autour de son centre, un trou noir supermassif invisible.

L'amas de Persée par le satellite Hitomi, composé de 190 galaxies, d'un trou noir supermassif et d'une "atmosphère" de gaz chaud visibles aux rayons-X. (credits HITOMI COLLABORATION/JAXA, NASA, ESA, SRON, CSA)
L’amas de Persée par le satellite Hitomi, composé de 190 galaxies, d’un trou noir supermassif et d’une « atmosphère » de gaz chaud visibles aux rayons-X. (credits HITOMI COLLABORATION/JAXA, NASA, ESA, SRON, CSA)

L’environnement calme au cœur de l’amas de Persée, une vaste structure de 250 millions d’années-lumière, a été une surprise pour certains scientifiques. Les gaz chauds, présents entre les galaxies, voyagent « seulement » à 540 000 km/heure.

Une galaxie nommée NGC 1275 au cœur de la grappe éclate dans des bulles de gaz dans l’espace qui l’entoure. Les mesures montrent les signatures spectrales de métaux tels que le fer, le nickel, le chrome et le manganèse dispersés à travers d’innombrables explosions stellaires, ou supernovae.

Pour en savoir plus : Japan’s Hitomi observatory made cosmic discovery before failing et dans la publication Nature.

L'amas de Persée dans le visible (credit R. JAY GABANY)
L’amas de Persée dans le visible (credit R. JAY GABANY)

 

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