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Succès pour le 10e vol test de New Shepard

La dixième mission du lanceur New Shepard de Blue Origin a eu lieu mercredi 23 janvier.

Le lancement avait été programmé une première fois le 18 puis le 21 décembre 2018 et enfin le 21 janvier, mais avait été reporté à cause d’anomalies sur les systèmes sols ou de mauvaises conditions météo. NS-10 a finalement décollé le 23 janvier à 15h05 UTC du West Texas suborbital launch site.

Décollage de la 10e mission New Shepard le 23/01/2019 (credit : live Blue Origin)

La capsule a atteint une altitude maximale de 106,9 km avant d’atterrir 10 minutes et 15 secondes après le décollage.

Atterrissage de la capsule de la 10e mission New Shepard le 23/01/2019 (credit : live Blue Origin)

Le booster de la fusée avait quant à lui réussi à atterrir pour la 4e fois de sa vie sur le sol.

4e atterrissage réussi pour le 3e modèle de module de propulsion New Shepard le 23/01/2019 (credit Blue Origin)

Lancer, atterrir, répéter et envoyer des expériences en 0g

Cette 10e mission servait 2 objectifs : tester une nouvelle fois tous les systèmes de lancement de la New Shepard et les systèmes de la capsule habitable mais aussi emmener des expériences scientifiques en micro-gravité.

L’une des devises de Blue Origin est Launch, Land and Repeat (lancer, atterrir et répéter). L’étage du lanceur a ainsi réalisé son 4e vol successif. La capsule a réalisé son 4e vol également, dont le dernier avait eu lieu en juillet 2018. Premier objectif complété.

Pour le second objectif, la capsule New Shepard contenait huit expériences fournies par le programme Flight Opportunities de la NASA, qui organise des vols de charges scientifiques et technologiques de démonstration sur des véhicules sub-orbitaux, des ballons à haute altitude et des vols paraboliques.  Le programme “Opportunités de vol “de la NASA est un programme essentiel pour les chercheurs fournissant un accès à la microgravité plus abordable qu’un vol dans l’ISS.

Les charges utiles qui volaient sur la NS-10 :

L’expérience Microgravity Propellant Gauging lors d’un vol parabolique avec Zero Gravity Corporation
  • L’expérience Modal Propellant Gauging du Carthage College Space Sciences Program, est une nouvelle technique de mesure de la masse de liquide dans un réservoir de propergol. Il espère améliorer la mesure de masse de carburant en basse gravité pour les futures missions avec équipage sur la Lune et sur Mars en utilisant des ondes sonores.
  • L’expérience Flow Boiling in Microgap Coolers du NASA Goddard Space Flight Center, test d’une solution de refroidissement de composants électroniques compacts à bord d’un vaisseau spatial.
  • L’expérience Zero-Gravity Green Propellant Management Technology de l’université de Purdue, pour tester la technologie de gestion des propergols “verts” en gravité zéro, qui vise à faire progresser l’utilisation d’un propulseur de fusée plus sûr et plus respectueux de l’environnement en permettant de mieux comprendre le comportement du carburant en microgravité.
  • L’expérience Collisions Into Dust Experiment (COLLIDE) de l’Université de la Floride Centrale simule la perturbation des particules de poussière dans l’espace. Les surfaces planétaires poussiéreuses compliquent les tâches qui peuvent être considérées comme faciles ici sur Terre. Les données pourraient éclairer les architectures des futures missions d’exploration humaine et robotique sur la Lune, Mars et au-delà. COLLIDE a également pris l’avion le 13 décembre à bord du VSS Unity de Virgin Galactic. L’expérience associée Collection of Regolith Experiment (CORE) répond au défi de la collecte et de l’analyse d’échantillons de matériaux en microgravité.
  • Validating Telemetric Imaging Hardware for Crew-Assisted and Crew-Autonomous Biological Imaging in Suborbital Applications de l’Université de Floride, également à bord du vol Virgin Galactic du 13 décembre, étudie comment la microgravité affecte les plantes. Il utilise un instrument d’imagerie par fluorescence biologique pour collecter des données sur la réponse biologique d’une plante ou d’un tissu végétal. Initialement développée pour l’expérimentation sur la Navette Spatiale et la Station Spatiale Internationale, cette expérience a de nombreuses applications pour les sciences spatiales et biologiques.
  • La Vibration Isolation Platform (VIP) de Controlled Dynamics Inc. (plate-forme d’isolation des vibrations) vise à séparer les charges utiles des vibrations normalement produites lors d’un vol spatial.La technologie a également été testée lors du vol Virgin Galactic du 13 décembre.
  • L’expérience EM Field du Johns Hopkins University Applied Physics Lab utilise des technologies commerciales “sur étagères” [COTS] modifiées pour caractériser le champ électromagnétique à l’intérieur et autour de la capsule New Shepard en vol. La démonstration vise à optimiser la gamme de capteurs pour les véhicules suborbitaux afin de préciser régulièrement le champ électrique de l’atmosphère terrestre. Ces données peuvent être utilisées pour étudier le rôle des aérosols et des rayons cosmiques dans l’atmosphère.

 

Prochaine étape : le vol habité, mais pas seulement

Ariane Cornell, responsable de la stratégie et des ventes chez Blue Origin a déclaré : “Notre prochaine étape consiste à emmener des gens dans l’espace. La prochaine capsule [la 3e] livrée sur le site de test depuis l’usine de la société dans l’État de Washington transportera des gens.” “Nous visons d’ici la fin de cette année” a-t-elle déclaré, “mais nous l’avons déjà dit, nous ne sommes pas pressés. Nous voulons prendre notre temps. Nous voulons faire cela correctement.

Un nouveau module de propulsion [le 4e] conçu pour les vols habités a déjà été expédié par Blue Origin à la fin de 2018 à West Texas.

Blue Origin ne se focalise pas seulement sur ce lanceur suborbital pour des vols commerciaux mais développe aussi ses propres moteurs BE-3, qui équipe actuellement la New Shepard et les BE-4 qui équiperont les futurs lanceurs Vulcan d’United Launch Alliance (ULA) . Blue Origin prépare aussi son lanceur orbital, New Glenn, une fusée capable de répondre à tous les besoins des marchés de l’espace civil, commercial et de l’armée américaine dans les années à venir.

Moteur BE-4 en cours de test (credit Blue Origin)

D’ailleurs, l’entreprise a démarré cette semaine la construction d’un site de production de moteurs de fusée à Huntsville, en Alabama, ville surnommée Rocket City, à cause de son passé fructueux en terme de construction de moteurs dont ceux de la Saturn 5 des missions lunaires, pour ne citer qu’eux.

De gauche à droite : Greg Canfield, Alabama Secrétaire au Commerce; Kim Lewis, Huntsville/Madison County Chamber 2019 Board Chair; Huntsville Mayor Tommy Battle; Alabama Governor Kay Ivey; United Launch Alliance CEO Tory Bruno; Blue Origin CEO Bob Smith; Madison County Commission Chairman Dale Strong; U.S. Senator Doug Jones; U.S. Congressman Mo Brooks; Clayco CEO Bob Clark. (credit Blue Origin)

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Une réflexion sur “Succès pour le 10e vol test de New Shepard

  • Michel Clarisse

    NB : Ariane Cornell a un prénom prédestiné !

    NB : c’est à Huntsville (Alabama) – ainsi qu’à White Sands (New Mexico) et Fort Bliss (Texas) – que furent regroupés les savants et techniciens allemands (pour ne pas dire nazis), spécialistes des fusées, récupérés par les Américains en 1945 lors de l’opération “Paperclip”. Ils furent à l’origine des succès du programme spatial US. Il en fut de même dans bien d’autres pays, y compris le nôtre, inutile de se voiler la face…

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