Solar Orbiter fait un survol très rapproché et risqué de la Terre
Le samedi 27 novembre, la mission européenne Solar Orbiter a survolé la Terre de très près : à 460 kilomètres d’altitude. A seulement 30 kilomètres au-dessus de l’orbite de l’ISS !
Les survols de la Terre ou plus souvent de Vénus permettent aux sondes de modifier leur orbite et d’accélérer ou de ralentir leur vitesse relative par ce qui s’appelle l’assistance gravitationnelle. Cela permet aux engins spatiaux de ne pas embarquer au décollage tout le carburant nécessaire à ces changements d’orbite mais de profiter de la gravité des planètes rencontrées.
Dans le cas de Solar Orbiter, il s’agissait du 3e survol d’une planète, après les survols de Vénus en décembre 2020 et août 2021.
Un survol à hauts risques
La particularité de ce survol de Solar Orbiter est la distance réduite vis à vis de la surface de la planète rencontrée et dans un environnement habité de nombreuses autres missions spatiales : l’orbite terrestre.
En effet, la sonde a traversé deux fois l’orbite géostationnaire à 36 000 km d’altitude où se situent les satellites de télécommunications et des satellites météorologiques, elle est passée au niveau de l’orbite terrestre basse, à moins de 2 000 km, zone encombrée de satellites opérationnels et de débris spatiaux.
Sept à dix jours avant le survol, le Bureau des débris spatiaux de l’ESA a effectué une analyse des risques de collision pour la trajectoire de Solar Orbiter selon la position prévue des objets répertoriés en orbite autour de la Terre. Il a calculé la probabilité de collision pour quelques passages rapprochés spécifiques. L’orbite finale n’a été calculée que le 25 novembre, à J-2, mais se laissant le droit de changer encore d’orbite la veille du rapprochement.
Tout s’est bien passé
Solar Orbiter (SOLO) est rentré dans la sphère gravitationnelle de la Terre à 13h45 UTC le 25 novembre et a survolé l’Atlantique pour une approche la plus proche à 4h32 UTC le 27 novembre.
SOLO a quitté la sphère d’influence terrestre le 28 novembre à 19h18 UTC.
Même si le risque de collision avait été jugé faible, le centre des opérations de l’ESA, l’ESOC, recevait confirmation que la sonde allait bien vers 7h30 UTC le 27 novembre.
Certains instruments scientifiques à bord de la sonde ont même effectué des relevés comme le magnétomètre MAG. Solar Orbiter a ainsi collecté des données sur le champ magnétique terrestre.
SOLO se dirige dorénavant vers le centre du Système Solaire pour un prochain survol de Vénus en septembre 2022 avant un passage au plus près du Soleil en octobre 2022 et bien plus encore !
Une mission à suivre sur le blog : #Solar-Orbiter
Encore merci pour ces fabuleuses aventures (Jules Verne se serait extasiés)