Les lancements de la semaine du 11 au 17 janvier : Long March 3B et Falcon 9, avec un atterrissage retour encore presque réussi
La Chine avait fini l’année 2015, elle commence 2016 en termes de lancements. Et la Falcon 9 V1.1 a réussi son dernier vol.
Le premier satellite biélorusse de télécoms placé en orbite par Long March 3B
La fusée chinoise Long March 3B a envoyé le premier satellite de télécommunications biélorusse en orbite de transfert géostationnaire depuis le centre de lancement des Satellites de Xichang (Chine), à 16h57 UTC le 15 janvier.
Le satellite s’est séparé avec succès de la fusée après moins de 30 minutes de vol. Belintersat-1 a été construit par la Chine Aerospace Science et Technology Corp. (CAST) avec une charge utile de Thalès Alenia Space, pour une durée de vie prévue de 15 ans.
Il sera opéré en orbite géostationnaire à 51,5 degrés de longitude et sa mission est de fournir une large gamme de services de télécommunications, y compris la télévision par satellite, la radiodiffusion et de l’accès Internet haut débit, sur une zone couvrant l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
Comme souvent lors d’un lancement chinois, des débris de la fusée retombent sur Terre à proximité d’habitations et donc nous avons droit à quelques images :
Nouveau succès pour Falcon 9 V1.1
Dimanche 17 janvier, une Falcon 9 a décollé de la base Air Force de Vandenberg en Californie (USA), à 18h42 UTC, malgré un brouillard épais sur le pas de tir comme en témoignent les photos et la vidéo.
Après 56 minutes de vol, le second étage du lanceur a positionné le satellite Jason 3 sur une orbite légèrement elliptique 1305 x 1320 km et à inclinaison de 66°, à peu de kilomètres de l’orbite demandée par les opérateurs du satellite.
Détails sur le satellite dans l’article « Jason 3, le mesureur des mers bientôt en orbite«
Il s’agissait du dernier vol de la Falcon 9 version 1.1, car elle sera désormais remplacée par une version améliorée, qui a fait son premier vol le 22 décembre [lire Les lancements de la semaine du 21 au 27 décembre 2015 : Soyouz, Falcon 9 et Proton]
La vidéo du lancement :
Retrouvez ce lancement par mes tweets dans un « storify »
Un troisième retour du premier étage sur une barge « presque réussi »
Une nouvelle fois, SpaceX est passé à 2 doigts, plutôt à 1 jambe, de la réussite d’un atterrissage retour du premier étage de sa fusée sur une barge.
En effet, après la séparation du premier étage, les moteurs de celui-ci ont été rallumés, puis il est revenu vers le sol en décélérant depuis la vitesse supersonique, pour atterrir sur une barge à 300 km des côtes dans l’Océan Pacifique.
Malheureusement, bien que les 4 jambes d’atterrissage se soient correctement déployées, l’une des jambes ne s’est pas bloquée et a entraîné le basculement de l’étage du lanceur, provoquant l’explosion partielle de celui-ci sur la barge.
Elon Musk, patron de SpaceX a partagé sur Instagram la vidéo de l’atterrissage, reprise sous YouTube ensuite :
C’était la troisième tentative pas complètement réussie de SpaceX à faire atterrir une fusée sur une plate-forme en mer.
Alors pourquoi avoir atterri sur une barge plutôt que sur la terre ferme, là où l’atterrissage vertical a réussi en décembre dernier ?
Tout d’abord, SpaceX n’a pas eu l’autorisation réglementaire pour atterrir sur le sol californien.
Elon Musk a également précisé dans plusieurs tweets et un post sur le site web de SpaceX pourquoi l’atterrissage retour de sa fusée sur une barge en mer était important : le premier étage de la fusée Falcon 9 est capable d’accélérer une charge utile de 125 tonnes à 8000 km/h et d’atterrir sur une plate-forme en mer. À une vitesse de 5000 km/h, la fusée peut faire un atterrissage retour sur le site de lancement. Pour un atterrissage sur la plate-forme en mer, l’énergie cinétique de la Falcon 9 est d’environ 300 gigaojoules (GJ) et pour un retour sur la terre ferme, elle est d’environ 120 GJ. Cette quantité d’énergie énorme est donc l’une des grandes difficultés de l’atterrissage sur une barge. De plus, atterrir à faible vitesse requiert plus de carburant propulseur que pour un atterrissage à grande vitesse. Donc maîtriser un atterrissage à grande vitesse, sur un environnement moins stable (la barge subit les mouvements de la houle), permet ensuite de maîtriser correctement toutes les phases du vol retour dans le cas où il n’est pas possible d’atterrir sur la terre ferme (absence d’autorisation, cadence des lancements élevée donc sites de lancement pas disponibles , …).
Three barge landings for SpaceX in just a year! 2 at the Atlantic Ocean and 1 at the Pacific Ocean. #SpaceX #Falcon9 pic.twitter.com/F3J6M4rgNT
— Christopher Calubaquib (@ChrisAstro) January 18, 2016
Trois atterrissages sur barge pour SpaceX en tout juste un an ! 2 sur l’Océan Atlantique et 1 sur l’Océan Pacifique.