Lancement de la semaine du 29 février au 6 mars : Falcon 9 / SES 9
La dernière semaine de février aurait dû voir un lancement mais celui-ci a été repoussé à la semaine suivante. C’est donc la semaine dernière que la Falcon 9 de SpaceX a enfin décollé et a réussi à mettre sur orbite sa charge utile.
Une Falcon 9 améliorée livre le satellite SES 9, la plus grosse charge utile du lanceur à ce jour.
Le satellite SES 9 a été mis sur orbite de transfert géostationnaire le 5 mars par une fusée Falcon 9. Le lanceur a décollé à 23h55 UTC le 4 mars (ou 18h35 heure locale de Floride) depuis Cap Canaveral.
Le satellite SES-9 fabriqué par Boeing pesait 5300 kg au décollage. Il a été séparé du lanceur environ 31 minutes après le T0 à une altitude record de 40600 kilomètres pour ce lanceur.
Ce satellite de télécommunications diffusera principalement des émissions de télévision à travers l’Asie du Sud-Est, en remplacement du satellite NSS 11 lancé sur une fusée Proton en 2000. Il permettra également la connexion des navires dans l’océan Indien aux réseaux de communication et fournira un divertissement en vol pour les passagers des compagnies aériennes en Asie du Sud-Est.
Plus de photos sur le décollage de la Falcon 9 et du satellite SES-9 sur la galerie Flickr dédiée. Plus de photos prises de ce tir depuis un avion sur Imgur.
Le décollage en vidéo courte :
Il s’agissait du deuxième lancement de la version améliorée de la Falcon 9. Son premier lancement avait eu lieu en décembre dernier avec le succès historique de l’atterrissage retour du premier étage [lire SpaceX : l’atterrissage vertical du premier étage de la Falcon 9 a réussi].
Un lancement après 4 tentatives
Le lancement était initialement prévu il y a plus de 6 mois mais avait été repoussé après l’échec du vol de la Falcon 9 de juin 2015 [lire Une Falcon 9 de SpaceX explose en vol…]. L’opérateur du satellite n’avait que le choix d’attendre la disponibilité du lanceur car de son côté Ariane 5 avait déjà un planning bouclé pour 2015. En contrepartie de ce retard, SES a obtenu un ajustement du profil de vol de la Falcon 9 pour donner au satellite une poussée supplémentaire lors du lancement, ce qui permet de faire gagner au satellite environ la moitié de durée d’utilisation de ses propres propulseurs entre l’orbite de transfert géostationnaire et l’orbite géostationnaire où le satellite va entrer en opérations, et donc gagner sans aucun doute de la durée de vie en commercialisation.
Après le retour en vol réussi de la Falcon 9, en version améliorée, en décembre dernier [lire Les lancements de la semaine du 21 au 27 décembre 2015 : Soyouz, Falcon 9 et Proton], le lancement était finalement prévu le 24 février. A cause de vents élevés en altitude, le tir a été une première fois retardé de 24 heures, puis, par 2 fois, le décollage a été reporté à cause de la non atteinte de la température extrêmement froide nécessaire pour le propergol d’oxygène liquide (-207°C). La 5e tentative a été la bonne.
Il s’agissait du neuvième satellite lancé par SpaceX en orbite géostationnaire, le premier étant le SES-8 en décembre 2013. [Lire lancement réussi de Falcon 9 pour son premier satellite géostationnaire].
Le prochain lancement de SpaceX est actuellement prévu pour le 30 mars, avec la mission Dragon CRS-8 vers la Station spatiale internationale, le premier ravitaillement depuis l’échec du SPX-7 (article à venir…)
Tentative ratée de récupération du premier étage en mer
L’objectif secondaire de ce lancement était la tentative de faire atterrir le premier étage sur une barge en mer.
Le bateau drone « Of Course I Still Love You » stationnait à 660 kilomètres du site de lancement, dans l’Océan Atlantique.
Toutefois SpaceX avait annoncé avant cette tentative qu’elle avait peu de chance de succès. En effet, le profil de vol retenu pour ce lancement laissant le satellite sur une orbite de transfert élevée, demandait au premier étage une grande vitesse d’accélération dès le T0 et donc d’utiliser beaucoup de carburant. Cela ne laissait que peu de marge pour l’utilisation du carburant pour rallumer les propulseurs du premier étage nécessaire à sa réorientation pour un atterrissage.
« Atterrissage rude sur le bateau-drone. On ne s’attendait pas à ce que celui-ci fonctionne (rentrée chaude), mais le prochain vol a une bonne chance. »
Les vidéos de SpaceX :
Et une vidéo au plus près
Merci. Je m’y perds aussi dans les calculs. Je corrige donc à 5 comme initialement mis. Il y a eu les tentatives du 24, 25, 28 février et du 1er mars (dates selon heure locale)
Pour Donald E. Williams, je vous propose de publier votre article !