Beresheet se crashe sur la Lune
Jeudi 11 avril, l’atterrisseur israélien Beresheet, construit par l’entreprise SpaceIL, n’aura pas réussi l’exploit de se poser sur la Lune avec succès.
Israël devient toutefois le 7e pays à avoir mis sur orbite lunaire un satellite et a avoir réussi l’impact sur le sol lunaire, après l’URSS, les Etats-Unis, le Japon, l’Europe, la Chine et l’Inde.
Tout semblait bien se passer sur les télémétries reçues de l’atterrisseur au centre de contrôle de l’Israel Aerospace Industries (IAI) pendant la première phase de la descente.
A 22 kilomètres d’altitude, la caméra à bord du lander nous renvoyait une belle image du sol lunaire :
Une anomalie dans le moteur principal ou l’un de ses équipements de navigation
L’atterrissage de Beresheet (ou בראשית, le nom hébreu du livre de la Genèse signifiant « Au commencement ») était prévu dans la Mare Serenitatis (Mer de la Sérénité) à 21h25 heure de Paris (19h25 UTC).
Durant les dernières minutes de la descente, un problème est apparu. Le moteur principal de l’engin spatial qui devait le ralentir a semble-t-il non fonctionné vers 19h19 UTC. Le lander se trouvait alors à 13 350 mètres d’altitude de la surface lunaire.
Les premières observations de SpaceIL ont montré que l’atterrisseur commençait à perdre de l’altitude à 10 km au-dessus de la surface de la Lune à une vitesse de 400 à 500 km/h jusqu’à une perte de communication. Quand ils ont retrouvé la télémétrie, les données ont indiqué que Beresheet s’était écrasé à grande vitesse sur la Lune vers 19h23 UTC.
Opher Doron, directeur général de la division spatiale chez Israel Aerospace Industries, aurait déclaré, via Spaceflightnow, que « les données de l’engin spatial indiquent un problème dans l’une de ses unités de mesure à inertie, élément clé du système de guidage de la sonde ».
A savoir, le moteur principal unique du lander connaissait ici sa première utilisation pour un atterrissage, car il est au départ conçu pour manœuvrer des satellites sur leurs orbites définitives et pour des missions dans l’espace lointain (Mars, Mercure et Jupiter, mais jamais pour la Lune). Les adaptations apportées au moteur ont notamment consisté à augmenter sa poussée et à raccourcir sa tuyère.
Mise à jour 13/04 :
Les informations techniques préliminaires recueillies par les équipes de SpaceIl montrent que le premier problème technique s’est produit à 14 km au-dessus de la Lune. À 150 mètres, lorsque la connexion avec Beresheet a été perdue, elle se déplaçait à 500 km/h, rendant une collision inévitable.
Récompensé tout de même par la fondation X Prize
Beresheet avait été conçu dans le cadre du concours Google Lunar XPrize. Bien que la limite de date pour remporter le concours ait été dépassée, SpaceIL avait continué son effort, supporté par le millionnaire israélo-sud-africain Morris Kahn, puis l’Israel Aerospace Industries.
Juste après l’échec de l’atterrissage, Peter Diamandis, fondateur du X Prize, et Anousheh Ansari, CEO de l’X Prize Foundation et ex-astronaute, ont annoncé que la fondation allait tout de même offrir 1 million de dollars à SpaceIL pour avoir presque atterri sur la Lune (au départ cette somme devait être offerte en cas d’atterrissage) et ainsi les aider à faire un atterrisseur 2.0.
XPRIZE to award $1 Million Moonshot Award to SpaceIL team for them to continue their work and pursue Beresheet 2.0. Space is hard!!! @xprize @TeamSpaceIL pic.twitter.com/J4Zo5eaYMT
— Peter H. Diamandis, MD (@PeterDiamandis) April 11, 2019
Une prouesse à renouveler
On entendra donc probablement à nouveau parler de SpaceIL dans les années à venir. En janvier, la société avait signé un partenariat avec l’entreprise allemande OHB pour l’utilisation de la plateforme de Beresheet, probablement améliorée, dans le cadre de futures missions avec l’ESA.
Our best minds hard at work!#IsraelToTheMoon #SpaceIL #Beresheet pic.twitter.com/UaUvXXOWUE
— Israel To The Moon (@TeamSpaceIL) April 11, 2019
Bravo à l’équipe de SpaceIL pour avoir été aussi près du but !
Si vous voulez relire tous les articles traitant de Beresheet ou du Google Lunar XPrize.
NB : on peut toujours se consoler en se disant que « de l’échec naît la réussite » ou que « l’échec est source de réussite » !
Félicitation à toute l’équipe