Rêves d'Espace

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Actualités spatiales du 25 février au 3 mars

Cette semaine, on a eu deux grand lancements ! Mais en plus du tir OneWeb qui ouvre une longue série et le lancement test du Crew Dragon DM-1 qui ouvre une nouvelle ère du vol habité américain, il y a eu aussi plein de petites nouvelles.

Le premier lancement OneWeb

Mercredi 27 février les six premiers satellites de la constellation OneWeb ont décollé du Centre Spatial de Guyane à bord d’une Soyouz à 22h37 heure de Paris. Le lancement a été un succès, en dépit du report de 24h pour permettre à Arianespace de mieux analyser la défaillance partielle du tir Soyouz EgyptSat-A (ces deux tirs utilisaient le même modèle de troisième étage de Soyouz).

La Soyouz VS21 emportant ses six passagers (crédit Arianespace)

Ce lancement pose la première pierre de la future mise en service de la plus grande constellation de satellites : OneWeb. Pour en savoir plus regardez ici :

OneWeb : la constellation de télécoms en orbite basse prend son envol

DM-1 : le retour du vol habité américain avec la Crew Dragon

Samedi 2 mars à 8h49 heure de Paris, la capsule Crew Dragon DM-1 de SpaceX a décollé à bord d’une Falcon 9 depuis Cap Canaveral. La capsule et son “passager” le mannequin Ripley ont rejoint l’ISS le lendemain. Tout cette première phase de la mission DM-1 a été nominal.

Pour en savoir plus, regardez ici :

Vol d’essai inhabité réussi pour le Crew Dragon ou le début du retour des vaisseaux américains

Le premier étage de la Falcon 9 était le B1051 et effectuait son premier vol. Ce même premier étage devrait être utilisé une nouvelle fois lors du vol test d’interruption d’urgence en vol du Crew Dragon prévu pour avril prochain.

Le premier étage a réussi son atterrissage retour sur une barge au large des côtes de Floride.

SARGE, le premier lanceur suborbital réutilisable

Un autre lancement a été beaucoup plus discret cette semaine. Samedi une fusée suborbitale SARGE-SRLV de Exos Aerospace a décollé de Spaceport America (Nouveau-Mexique) avec à bord des charges utiles commerciales. Après avoir atteint son altitude maximale, la fusée a déployé son parachute et est redescendue saine au sol. Le vol a été semble-t-il nominal, même si au tout début du lancement, la fusée a fait de drôles de manœuvres pour maintenir son cap. (MàJ) La fusée n’a toutefois pas atteint la hauteur souhaitée.

La SARGE-SRLV (crédit Exos Aerospace)

La compagnie Exos Aerospace est née en 2014 des cendres de la société Armadillo Aerospace, fondée par le développeur de jeux vidéo John Carmack et dissoute par ce dernier à la suite de l’échec de la fusée STIG-B. Exos Aerospace a développé la fusée SARGE (Suborbital Autonomous Rocket with GuidancE) à partir de la plateforme de la STIG-B. Le lanceur suborbital est haut de 11 mètres pour un diamètre de 51 cm. Son moteur LE230000FC utilise le mélange éthanol/Oxygène liquide (LOX) pour sa propulsion. Des petits moteurs d’appoint de propulsion à Hélium froid servent à garantir le contrôle de la trajectoire du lanceur en assurant des manœuvres de roulis-lacet-tangage. Avec une poussée totale de 2500 kilos, la SARGE est capable d’emporter une charge utile de 50 kilos maximum. La gamme SARGE compte une version réutilisable qui est justement celle qui nous intéresse : la SRLV (Suborbital Reusable Launch Vehicle). Le lanceur déploie son parachute une fois la propulsion terminée et redescend au sol en douceur. Comme ça, le lanceur peut être reconditionné pour un prochain tir.

Le modèle de la SARGE-SRLV servira au développement d’un futur lanceur orbital : la Jaguar (crédit Aerospace)

Exos Aerospace a réalisé le tir inaugural de la SARGE-SRLV le 25 août 2018. C’est ce même lanceur qui vient de refaire son tir le 2 mars. C’est la première fois qu’un lanceur suborbital est entièrement réutilisé. A priori, le lancement semble s’être plutôt bien passé mais Exos Aerospace n’a pas encore dévoilé de données, ni même à quelle hauteur la fusée est montée (la fusée est montée à 28km le 25 août 2018). A bord de la SRLV se trouvaient sept charges utiles dont

  • un système de transfert d’énergie thermique
  • un système pour atténuer les vibrations en vol de la NASA
  • une expérience de la NASA pour mesurer l’agrégation de la poussière

Le vol a avant tout servi à recueillir des données pour tester la viabilité du modèle SARGE et permettre à Exos Aerospace de passer à l’étape ultime : développer un lanceur orbital. On connaît déjà le nom de ce lanceur : la Jaguar. On connaît aussi les objectifs d’Exos Aerospace pour ce futur lanceur : pouvoir placer une charge utile d’une centaine de kilos en orbite très basse (200 à 400 km), et être réutilisable.

Mise à jour : La SARGE n’a pas atteint la hauteur attendue (20 km au lieu de 80) car la fusée à automatiquement éteint son moteur quand le système de guidance a conclu que la fusée avait atteint son IIP (Instantaneous Impact Point). L’IIP correspond à la limite que la fusée ne doit pas franchir au cours de sa trajectoire, afin de ne pas retomber au delà du cercle de sécurité d’un rayon de 7 km autour du pas de tir. Car au delà, ce serait exposer les autres infrastructures du Spaceport America, notamment le hangar contenant le SpaceShipTwo de Virgin Galactic. Le système de guidance de la SARGE était notamment incapable de surmonter les vents de hautes altitude qui menaçaient de déplacer l’IIP en dehors du cercle de sécurité.

En bref :

Panne temporaire d’ordinateur de bord pour Beresheet

Le lander privé israélien Beresheet lancé le 21 février par Falcon 9 enchaîne les manœuvres de redressement d’orbite jusqu’au moment où il passera en orbite lunaire. Le 24 février, le lander avait réalisé son premier redressement d’orbite pour faire passer son périgée à plus de 600km. Cependant la manœuvre suivante a été reportée à cause d’une panne de redémarrage de l’ordinateur de bord. Le redémarrage ne s’est pas passé comme prévu. SpaceIL a rappelé que ce genre de panne est fréquente au début de mission. Les ingénieurs ont diagnostiqué ce dysfonctionnement comme la conséquence d’un bug informatique que quelques commandes logicielles ont pu résoudre.

Les différentes étapes du voyage de Beresheet (crédit SpaceIL)

Inauguration du banc d’essai du second étage d’Ariane 6

L’agence spatiale allemande (DLR) a inauguré mardi 26 février le banc d’essai P5.2, qui servira à réaliser des tests de l’étage supérieur d’Ariane 6, au centre de Lampoldshausen. Le P5.2 servira à qualifier l’étage supérieur. Les tests au banc se feront dans les conditions du niveau de la mer.

HP3 la sonde allemande a commencé à descendre sous terre.

Mardi 26 février (sol 87 de la mission Insight) la sonde HP3 a reçu le feu vert pour pénétrer le sous-sol martien. Au sol 90, la première tentative est reportée à cause d’un incident de transmission. Cependant deux jours plus tard la taupe d’HP3 a commencé à creuser et est descend ued’une vingtaine de centimètres seulement contre 70cm espérés. Le sol martien semble plus récalcitrant que prévu.

Curiosity reprend la science

Le rover du JPL était passé en mode sans échec le 15 février à cause d’un souci de mémoire, selon Olivier Gaisnault, responsable des opérations scientifiques du rover à l’IRAP. Le rover ne présente aucune anomalie depuis et les ingénieurs du JPL ne connaissent pas encore tout à fait la cause de cette dernière défaillance. C’est pourquoi le rover a repris ses activités scientifiques, mais que les commandes sont limitées à court terme afin d’éviter de masquer cette cause.

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Pendant que les ingénieurs du JPL continuent à isoler la cause du problème, les scientifiques continuent à étudier les images et les données, transmises par le rover, sur la région “Glen Torridon” où il se trouve actuellement. Un site de potentiel forage a été localisé à 200m de la position actuelle du rover (crédit JPL)

Une réflexion sur “Actualités spatiales du 25 février au 3 mars

  • T]osh`iki

    Sarge est aussi le nom d’un des personnages de Quake 3, développé par John Carmack. Coïncidence?
    On la voit partout l’expérience de l’agrégation de poussière. C’est ce que j’aime de la NASA, l’air de rien ils ne donnent pas d’argent pour les nouveaux lanceurs, mais ils achètent des “places” dans à peu près tous pour les aider.

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