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Premières lumières pour le télescope spatial Euclid

Après près d’un mois de mise en service étape par étape des différents éléments du télescope spatial Euclid, les 2 instruments scientifiques viennent de voir leurs premières lumières et de premières images viennent d’être publiées. Bien que les alignements et la calibration des instruments ne soient pas terminés, on peut déjà apprécier la qualité des images.

Durant les derniers jours, les ingénieurs de la mission ont réalisé une semaine d’alignement, une mise au point du miroir secondaire M2, et l’utilisation du système de guidage fin pour pointer le télescope vers un point constant sur le ciel. Les instruments VIS et NISP ont réussi à enregistrer leurs premières images d’ingénierie, avec tous les systèmes fonctionnant, et le télescope en focalisation.

L’instrument en lumière visible VIS (550 – 900 nm) doit prendre des images super nettes de milliards de galaxies pour mesurer leurs formes. Dans cette image de test on voit déjà quelques galaxies spirales et elliptiques, des étoiles proches et éloignées, des amas d’étoiles. Il y a aussi des artefacts dus par exemple aux rayons cosmiques. Les images à venir d’Euclid devraient être nettement améliorées. Bien que l’image soit pleine de détails, la zone de ciel qu’elle couvre n’est en fait qu’environ un quart de la largeur et de la hauteur de la pleine Lune. Cette image ne représente que 566 secondes de collection de lumière.

Images de test de mise en service précoce d’Euclid, montrant une image de l’instrument VIS (lumière visible). Le plan focal complet du VIS composé de 36 détecteurs est affiché à gauche et d’un détecteur en résolution plus élevée à droite (crédits : © ESA / Euclid / Euclid Consortium / NASA, CC BY-SA 3.0 IGO)

L’instrument spectromètre et photomètre dans le proche infrarouge (NISP) d’Euclid a un double rôle : imager les galaxies dans la lumière infrarouge (900–2000 nm) et mesurer la quantité de lumière émise par les galaxies à différentes longueurs d’onde. Ce deuxième rôle permettra de déterminer directement à quelle distance se trouve chaque galaxie et ainsi cartographier la répartition des galaxies dans l’Univers. Les scientifiques espèrent ainsi déterminer la matière noire et l’énergie sombre [explication dans l’article sur Euclid].

Cette première image brute a été prise à travers le filtre de photométrie «Y» du NISP avec un temps de pose de 100 secondes seulement. Le fonctionnement nominal de l’instrument prévoit des temps de pose 5 fois plus importants. Il reste des artéfacts indésirables.

Images de test de mise en service précoce d’Euclid, montrant une image de l’instrument NISP (lumière proche infrarouge). Le plan focal complet du NISP composé de 16 détecteurs est affiché à gauche et fait partie d’un détecteur en résolution plus élevée à droite (crédits : © ESA / Euclid / Euclid Consortium / NASA, CC BY-SA 3.0 IGO)

Dans cette deuxième image, la lumière capturée par le télescope d’Euclid a traversé la roue à réseau dispersif (GRISM) avant d’atteindre le détecteur. Cet appareil divise la lumière de chaque étoile et galaxie par longueur d’onde, de sorte que chaque trait vertical de lumière dans l’image est une étoile ou une galaxie. Cette façon particulière de regarder l’Univers permettra de déterminer de quoi est faite chaque galaxie, et d’évaluer sa distance à la Terre.

Images de test de mise en service précoce d’Euclid, montrant une image de l’instrument NISP (lumière proche infrarouge), dans son mode de spectroscopie sans fente. Le plan focal complet du NISP se compose de 16 détecteurs, ici une partie d’un détecteur est représentée en pleine résolution (crédits : © ESA / Euclid / Euclid Consortium / NASA, CC BY-SA 3.0 IGO)

Le consortium de scientifiques Euclid, les équipes de l’ESA et les fabricants du télescope spatial, Thales Alenia Space et Airbus Space, travaillent ensemble depuis le décollage pour tester, calibrer, et mettre en service le télescope spatial. Ce ne sont ici que des images test.

En attendant les premières images scientifiques, il reste encore quelques étapes de mise en service du télescope, puis 8 semaines de phase de vérification des performances du satellite dans l’espace froid. Il y aura surtout une phase de calibration très fine des instruments pour vérifier l’absence de lumière parasite, de signaux optiques et électriques « fantômes » et autres perturbations.

Les premières images scientifiques promettent d’être exceptionnelles ! A suivre

Sources : site ESA et consortium Euclid

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