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Astronomie

Plongée dans l’Univers avec une première mosaïque de l’atlas cosmique du télescope spatial européen Euclid

Le 15 octobre 2024, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a présenté la première section de la vaste carte de l’Univers photographiée par l’observatoire spatial Euclid, révélant des millions d’étoiles et de galaxies.

Cette image en couleur est le résultat de la combinaison des données VIS et de la photométrie NISP dans les bandes Y et H. Les instruments VIS et NISP permettent d’observer des sources astronomiques dans quatre gammes de longueurs d’onde différentes. Pour des raisons esthétiques, trois de ces quatre bandes ont été sélectionnées pour être projetées sur les canaux Rouge-Vert-Bleu (RVB) traditionnels utilisés pour représenter les images sur nos écrans numériques. Les canaux bleu, vert et rouge capturent l’Univers vu par Euclid autour des longueurs d’onde de 0,7, 1,1 et 1,7 microns respectivement. Dans l’image, les étoiles présentent six pics proéminents dus à l’interaction de la lumière avec le système optique du télescope lors du processus de diffraction. Les régions vides dans la mosaïque ont été intentionnellement évitées pendant l’observation en raison de la présence d’étoiles très brillantes qui auraient pu « aveugler » les instruments sensibles d’Euclid.
Pour zoomer sur l’image : https://www.esa.int/ESA_Multimedia/Images/2024/10/Mosaic_of_Euclid_observations_in_the_Southern_Sky

Cette mosaïque impressionnante de 208 gigapixels couvre 132 degrés carrés du ciel austral, soit plus de 500 fois la surface de la pleine Lune, et contient environ 100 millions de sources. La mosaïque contient 260 observations réalisées entre le 25 mars et le 8 avril 2024, soit seulement en 2 semaines. Sachant que la mission Euclid doit observer l’Univers pendant 6 ans, la mosaïque ne représente que 1% de l’étude complète qu’Euclid doit réaliser !

En jaune, la surface couverte par la mosaïque d’images prises par Euclid sur les cartes des télescopes spatiaux Gaia et Planck (crédit ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA; ESA/Gaia/DPAC; ESA/Planck Collaboration)

Les caméras sensibles d’Euclid ont photographié un nombre incroyable d’objets en grand détail, permettant de voir clairement la structure complexe d’une galaxie spirale même en zoomant 600 fois. Des nuages de gaz et de poussière, appelés « cirrus galactiques », sont visibles en bleu clair sur le fond noir de l’espace.

Emplacements des différentes images zoomées ci-après. Au-dessus des images séparées, le facteur de zoom est donné (de 3 à 600 fois par rapport à la mosaïque d’origine) (crédit ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, CEA Paris-Saclay, image processing by J.-C. Cuillandre, E. Bertin, G. Anselmi; ESA/Gaia/DPAC; ESA/Planck Collaboration)

Environ 14 millions de galaxies dans cette image, suffisamment brillantes pour être détectées par Euclid, pourraient être utilisées pour étudier l’influence de la matière noire et de l’énergie noire sur l’Univers.

Image X3

Cette image affiche une zone de la mosaïque publiée par le télescope spatial Euclid de l’ESA le 15 octobre 2024. La zone est zoomée trois fois par rapport à la grande mosaïque. Cette parcelle du ciel austral montre de nombreuses étoiles dans notre propre Voie lactée et de nombreuses galaxies au-delà. Grâce à ses caméras visibles et infrarouges, Euclid photographie les étoiles dans leurs différentes couleurs : les étoiles rouges sont plus froides et les étoiles blanches/bleues sont plus chaudes. Sur la droite de l’image, l’amas de galaxies Abell 3381 est visible comme une chaîne de galaxies (crédit ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, CEA Paris-Saclay, image processing by J.-C. Cuillandre, E. Bertin, G. Anselmi CC BY-SA 3.0 IGO)

Image X12

Cette image montre une zone de la mosaïque publiée par le télescope spatial Euclid de l’ESA le 15 octobre 2024. La zone est zoomée douze fois par rapport à la grande mosaïque. Au milieu à gauche, la galaxie spirale NGC 2188 est visible de front à une distance de 25 millions d’années-lumière. Dans le coin supérieur droit, l’amas de galaxies Abell 3381 est désormais clairement visible, à 678 millions d’années-lumière de la Terre (crédit ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, CEA Paris-Saclay, image processing by J.-C. Cuillandre, E. Bertin, G. Anselmi).

Image X36

Cette image montre une zone de la mosaïque publiée par le télescope spatial Euclid de l’ESA le 15 octobre 2024. La zone est zoomée 36 fois par rapport à la grande mosaïque. Sur cette image, le noyau de l’amas de galaxies Abell 3381 est visible, à 678 millions d’années-lumière de la Terre. L’image montre de nombreuses galaxies différentes de différentes formes et tailles, des galaxies elliptiques massives aux galaxies spirales modestes, en passant par les galaxies naines minuscules et sombres (crédit ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, CEA Paris-Saclay, image processing by J.-C. Cuillandre, E. Bertin, G. Anselmi).

Image X150

Cette image montre une zone de la mosaïque publiée par le télescope spatial Euclid de l’ESA le 15 octobre 2024. La zone est zoomée 150 fois par rapport à la grande mosaïque. Sur la gauche de l’image, Euclid a photographié deux galaxies (appelées ESO 364-G035 et G036) qui interagissent l’une avec l’autre, à 420 millions d’années-lumière de de la Terre. Sur la droite de l’image, l’amas de galaxies Abell 3381 est visible, à 678 millions d’années-lumière de la Terre (crédit ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, CEA Paris-Saclay, image processing by J.-C. Cuillandre, E. Bertin, G. Anselmi).

Image X600, soit 0,0003 % de l’image initiale de 208 gigapixels

Cette image montre une zone de la mosaïque publiée par le télescope spatial Euclid de l’ESA le 15 octobre 2024. La zone est zoomée 600 fois par rapport à la grande mosaïque. Sur cette image, une seule galaxie spirale (appelée ESO 364-G036) est visible en détail, à 420 millions d’années-lumière de la Terre. Cette image montre 0,0003 % de l’image initiale de 208 gigapixels, soit 1/330 000 de l’aire de la mosaïque principale d’Euclid (crédit ESA/Euclid/Euclid Consortium/NASA, CEA Paris-Saclay, image processing by J.-C. Cuillandre, E. Bertin, G. Anselmi).

Depuis le début de ses observations scientifiques de routine en février, Euclid a déjà complété 12% de son étude.

Cette animation montre les zones qu’Euclid doit couvrir le long de sa mission : Les différentes nuances de gris représentent la zone du ciel couverte sur un an lors de l’enquête de six ans d’Euclid. Euclid scannera plus de 35 % du ciel, en se concentrant sur les sources extragalactiques. Il s’agit de la plus grande zone qu’elle puisse couvrir tout en évitant la luminosité écrasante de la Voie lactée (ligne lumineuse horizontale), de sa plus grande galaxie satellite (point lumineux en bas à droite) et de la poussière et des sources dans le plan de notre propre Système Solaire (ligne lumineuse diagonale) (crédit ESA. Acknowledgement: Work performed by ATG under contract for ESA.)

La publication de 53 degrés carrés de l’étude, incluant un aperçu des zones du champ profond d’Euclid, est prévue pour mars 2025. Les premières données cosmologiques de la mission seront publiées pour la communauté scientifique en 2026.

À terme, Euclid doit réaliser la plus grande carte cosmique en 3D jamais réalisée, qui couvrira plus d’un tiers du ciel et révélera de nouvelles informations sur la structure et l’évolution de l’Univers [objectifs d’Euclid dans cet article : Le télescope spatial Euclid à la recherche de la matière noire et de l’énergie sombre].

Source : the_first_page_of_ESA_Euclid_s_great_cosmic_atlas

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