Photo du jour : un tableau du champ magnétique de la Voie Lactée par Planck
Le télescope spatial Planck de l’ESA n’est pas un artiste peintre mais la mise en images de ses données peut donner l’aspect d’un tableau comme cette image dévoilée par l’ESA :
Dans cette image, l’échelle de couleurs représente l’intensité totale des émissions de poussières, révélant la structure des nuages interstellaires dans la Voie Lactée. La texture est basée sur des mesures de la direction de la lumière polarisée émise par la poussière, ce qui indique l’orientation du champ magnétique. Cette image montre le lien complexe entre le champ magnétique et la structure du milieu interstellaire le long du plan de la Voie Lactée. En particulier, la disposition du champ magnétique est plus ordonné le long du plan galactique, où il suit la structure en spirale de la Voie Lactée. De petits nuages sont vus juste au-dessus et en dessous du plan, où la structure du champ magnétique devient moins régulière.
Les scientifiques travaillant en collaboration sur les données de Planck, utilisent l’émission polarisée de la poussière interstellaire pour reconstruire le champ magnétique de la galaxie et étudier son rôle dans l’accumulation de structures dans la Voie Lactée, conduisant à la formation des étoiles. A partir de ces observations et d’autres similaires, les scientifiques ont constaté que les nuages interstellaires filamenteux sont préférentiellement alignés avec la direction du champ magnétique ambiant, soulignant le rôle important joué par le magnétisme dans l’évolution des galaxies.
Le télescope Planck, lancé le 14 mai 2009 conjointement avec le télescope spatial infrarouge Herschel, a achevé ses observations le 14 août 2013 après 1554 jours dans l’espace. Il avait été placé au point L2 de Lagrange (comme Herschel et Gaia).
Le satellite Planck avait à son bord deux instruments, LFI et HFI, qui observaient le ciel dans le domaine radio pour le premier, dans le domaine submillimétrique et infrarouge lointain pour le second. Les détecteurs de l’instrument HFI ne peuvent fonctionner qu’à la température extrême de -273.05°C, soit seulement 0.1 degré au dessus du zéro absolu. Le système de réfrigération permettant d’atteindre cette température extrême consomme des gaz bien particuliers dont les réserves embarquées ont été épuisées début 2012. L’instrument basse fréquence LFI a pu travailler près de 600 jours supplémentaires car sa température de fonctionnement était bien plus élevée.
Toutefois, les données accumulées par Planck devraient faire l’objet de nombreuses publications des scientifiques pendant plusieurs années. Les images dévoilées en depuis 2013 ne sont qu’un commencement.
Les questions auxquelles Planck devrait répondre :
- Quelles sont les valeurs (plus précises) de paramètres cosmologiques fondamentaux tels que la constante de Hubble ?
- Peut-il être démontré de façon concluante que l’Univers a traversé une phase inflationniste ?
- Quelle est la nature de la matière noire qui domine l’univers actuel ?
Sources principales de l’article : The magnetic field along the Galactic plane, le site Planck de l’ESA
Pour en savoir plus sur Planck, un très beau site : http://public.planck.fr/