Nouvelle sortie spatiale à l’ISS : EVA 53
La 215e sortie spatiale pour la maintenance de l’ISS a eu lieu le vendredi 29 mars. Nick Hague et Christina Koch ont passé 6 heures et 45 minutes dans l’espace lors de l’EVA 53.
Les deux astronautes de la NASA ont connecté avec succès trois nouvelles batteries lithium-ion, plus puissantes, pour remplacer six batteries nickel-hydrogène alimentant un canal sur une paire de panneaux solaires de la Station [explications sur ce remplacement dans l’EVA précédente].
L’une des 3 nouvelles batteries Li-Ion connectées lors de l’EVA précédente ne se charge pas correctement et devra être remplacée par 2 anciennes batteries Ni-H2. Nick Hague a déconnecté le câble reliant la batterie Li-ion suspecte au réseau électrique et desserré les boulons qui la maintenaient en place. Les opérateurs au sol effectueront le remplacement de la batterie suspecte par deux des batteries plus anciennes à l’aide du bras robotique de l’ISS, le Canadarm2. Cela devrait rétablir le fonctionnement normal du canal d’alimentation affecté. Il n’est pas encore établi si la batterie est en panne ou si un boîtier électronique associé contrôlant la charge de la batterie lorsque les panneaux solaires sont éclairés est la source de la défaillance. En fonction des résultats de tests ultérieurs, la batterie Li-Ion pourrait être ramenée sur Terre à bord d’un cargo Dragon à des fins de dépannage et de réparation.
Les astronautes ont également effectué plusieurs tâches afin de préparer l’installation de nouvelles batteries à l’extrémité de la structure de la Station, installation prévue en octobre 2019 à ce jour. Christina Koch a installé des mains courantes en tissu pour aider les futurs astronautes à se déplacer sur la zone.
Il s’agissait de la deuxième sortie dans l’espace de Nick Hague avec un cumul de 13 heures et 24 minutes de sortie dans l’espace.
Selfie de Nick Hague lors de sa première EVA le 22 mars (credit NASA)
C’était la première EVA pour Christina Koch, qui devient la 14e femme à réaliser cette activité.
Christina Koch dans le scaphandre de sortie spatiale lors des vérifications de celui-ci le 18 mars dernier (credit NASA)
Contrairement à ce qui avait été annoncé plus tôt, la sortie spatiale n’a pas été 100% féminine car Anne McClain et Christina Koch avaient besoin d’une même taille de torse pour le scaphandre d’EVA. Une seule des quatre combinaisons disponibles à bord de la Station (le numéro de série 3008) est actuellement configurée avec une section de torse supérieure de taille moyenne. Les combinaisons peuvent être redimensionnées en orbite, mais modifier l’ajustement d’un torse supérieur nécessite de repositionner les conduites de liquide de refroidissement et d’autres composants, puis de tester les systèmes, un processus qui prend environ 12 heures. McClain portait un scaphandre de taille M lors de l’EVA 52 et prévoyait initialement de porter une combinaison plus grande pour la deuxième sortie dans l’espace, tandis que Koch utilisait la n°3008 pour cette EVA 53. Mais McClain a décidé après la première sortie qu’elle préférait la taille M. Compte tenu du temps nécessaire pour reconditionner une autre combinaison, la NASA a décidé de différer la deuxième sortie d’Anne McClain jusqu’à ce que la combinaison moyenne soit à nouveau disponible. Nick Hague a alors pris sa place et a rejoint Koch pour cette deuxième sortie dans l’espace. McClain remplacera Nick Hague lors d’une troisième EVA le 8 avril, rejoignant David Saint-Jacques. Anne McClain et David Saint-Jacques doivent installer une voie redondante d’alimentation du bras robotique Canadarm2, et installer des câbles pour offrir une couverture de communications sans fil plus étendue en dehors du complexe orbital, ainsi que pour améliorer la capacité du réseau informatique câblé.
Nothing has been cancelled or postponed. US EVA 53 to upgrade @Space_Station power systems is on 29 March w/ @AstroHague and @Astro_Christina. US EVA 54 is on 8 April to install a redundant power channel for our robotic arm, tentatively @Astro_DavidS and me.
— Anne McClain (@AstroAnnimal) March 27, 2019
(source principale de l’article)
A noter que parmi les « capcom », il y avait encore Thomas Pesquet. Je suppose qu’il y avait aussi Tracy Caldwell-Dyson. A vérifier.
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A noter aussi, malheureusement, le décès de Valeriy F. Bykovskiy survenu le 27 mars, soit, comme par hasard, 51 ans jour pour jour après ceux de Yuriy A. Gagarin et Vladimir S. Seryogin. J’espère que vous ferez un « post » à ce sujet.
A noter que, d’après Air&Cosmos n° 2633 du 22 mars 2019, page 3, elle pourrait effectuer un vol d’un an, et je dirais même plus (comme disaient les Dupond/Dupont), de 382 jours, revenant sur Terre le 29 mars 2020 à bord de Soyouz MS-15 en compagnie d’Oleg Skripochka et Chris Cassidy, prenant ainsi la place d’Andrew Morgan. En ce cas, quelle serait la durée du vol de ce dernier ?
Si tel est bien le cas, elle battrait deux records de durée, à savoir celui du vol américain le plus long, détenu actuellement par Scott Kelly (340 jours 8 h 42 min 54 s) lors de son 4e vol spatial et celui du vol féminin le plus long, détenu actuellement par Peggy Whitson (289 jours 5 h 1 min 29 s) lors de son 3e vol spatial, le record absolu de durée (vol le plus long) étant toujours détenu, depuis le 22 mars 1995, par Valeriy Pol’yakov (437 jours 17 h 58 min 17 s) lors de son 2e vol spatial, suivi de plusieurs autres Russes ou ex-Soviétiques.
Mais on n’en est pas encore là vu que la composition des équipages change tout le temps, aussi bien à l’aller qu’au retour !…
suite – correction
Christina H. Koch devrait revenir sur Terre le 6 février 2020 à l’issue d’un vol de 328 jours (au lieu des 382 un moment prévus), ISS 59-60-61, à bord de Soyouz MS-13 en compagnie d’Aleksandr A. Skvortsov, Jr. et de Luca S. Parmitano.
Elle battrait donc le record du vol féminin le plus long, détenu actuellement par Peggy A. Whitson, mais pas celui du vol américain le plus long, détenu actuellement par Scott J. Kelly.
Quant à Andrew R. Morgan (qui partira en principe le 20 juillet 2019 avec Skvortsov et Parmitano), il devrait revenir sur Terre le 29 mars 2020 à l’issue d’un vol de 255 jours environ, ISS 60-61-62, à bord de Soyouz MS-15 en compagnie d’Oleg I. Skripochka et de Jessica U. Meir (cette dernière remplaçant Christopher J. Cassidy affecté à un vol ultérieur mais je ne sais pas lequel exactement).
Les missions Soyouz MS-13 et 15 seront les premiers vols spatiaux d’Andrew R. Morgan et de Jessica U. Meir (qui s’est également entraînée – de même que Skripochka – en vue d’effectuer éventuellement un vol d’un an). Ce seront les 560e et 561e hommes (au sens large) de l’espace, vols orbitaux seuls. Jessica Meir sera la 64e femme de l’espace, vols orbitaux seuls (la 65e tous vols spatiaux confondus), soit 11,4 %.
En durée cumulée, 328 jours, cela situerait Christina H. Koch entre Yuriy P. Gidzenko et Sunita L. Williams alors que 255 jours, cela situerait Andrew R. Morgan entre Michael E. Lopez-Alegria (que j’ai rencontré) et Viktor P. Saninykh.
Pour mémoire, Soyouz MS-14 sera un vol automatique (test d’une nouvelle version de la fusée Soyouz, la Soyouz 2.1a).
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Pour mémoire aussi, cf. RTL de ce jour, 18 avril, Claudie Haigneré – alors Claudie André-Deshays – ne fut pas la première Européenne à aller dans l’espace mais « seulement » la 2e après Helen P. Sharman… et encore, ceci à condition, bien évidemment, de considérer que les Russes (alors Valentina V. Tereshkova, Svetlana Ye. Savitskaya et Yelena V. Kondakova) ne soient pas des Européennes. En effet, Claudie André-Deshays fut la 31e femme de l’espace alors que Helen P. Sharman fut la 15e.