Rêves d'Espace

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Les lancements de la semaine du 1er au 7 février : Chine, Etats Unis, Russie et Corée du Nord

Cette semaine de lancements se termine par le lancement d’une fusée nord-coréenne. Au-delà des implications politiques, restons ici sur l’aspect technologique. La Chine, les Etats Unis et la Russie continuent de leur côté la mise en orbite de satellites pour la navigation. En effet, les satellites de navigation sont à l’honneur en ce début d’année. Après IRNSS-1E le 20 janvier, ce sont 3 satellites de navigation qui ont été lancés cette semaine.

Long March 3C et Beidou-21 le 1er février

La constellation de satellites de navigation de la Chine a vu un nouveau satellite Beidou-21 être mis en orbite par la fusée Long March 3C ce 1er février. Elle a décollé à 7h29 UTC du centre de lancement des Satellites de Xichang. Le satellite, maintenant nommé BDS M3-S, a été placé sur une orbite à 21750 km d’altitude.

Il s’agit du 21e satellite de la constellation Beidou. Jusqu’au 16e satellite, la couverture de ce système se situait au-dessus de la Chine. Désormais, Beidou assure une couverture globale du globe, donnant une alternative au GPS américain.

Le système de navigation global BeiDou chinois
Le système de navigation global BeiDou chinois

Le système chinois comprendra à terme 35 satellites en orbite autour de la Terre à différents types d’orbites : 27 MEO (21 500 km), 3 trois satellites IGSO (inclinées à 55 degrés) et cinq satellites géostationnaires. Il devrait être terminé en 2020. Même si les autorités chinoises mettent l’accent sur les applications civiles du réseau BeiDou, comme l’aviation, la voiture et le transport maritime, les secours en cas de catastrophe, le suivi hydrologique, et les prévisions météorologique, l’armée chinoise sera également un principal utilisateur des données de navigation Beidou. Beidou aurait une précision de positionnement horizontal à mieux que 6 mètres et avec une précision verticale supérieure à 10 mètres (source nasaspaceflight.com).

Pour en savoir, plus sur le système BeiDou, allez sur le site officiel : http://en.beidou.gov.cn/

En complément, ce satellite est équipé d’un détecteur de particules pour sonder l’environnement en orbite à 20000 km d’altitude, une région où les rayonnements de haute énergie sont une menace pour les composants sensibles des satellites.

La vidéo officielle du lancement : 

Comme souvent, en raison de la localisation des sites de lancements chinois, il n’est pas rare que les premiers étages de Long March s’écrasent non loin d’habitations. Des photos impressionnantes et non moins tragiques pour les populations locales car rappelons le, les lanceurs sont composés de produits toxiques :

Atlas V et  GPS 2F-12 le 4 février

Une fusée Atlas V d’ULA a mis sur orbite un satellite GPS le 4 février après un décollage réussi depuis Cap Canaveral (Floride) à 13h38 UTC.

Il s’agit du 12e et dernier satellite de la seconde génération de satellites de la constellation de navigation américaine Global Positioning System. Depuis 1989, ce sont 63 satellites GPS-2 qui ont été lancés, donnant rien qu’à l’armée américaine 18 satellites en fonctionnement avec un signal amélioré pour un positionnement précis à 42 cm. Ces satellites construits par Boeing ont une durée de vie de 7,5 ans au minimum, sur une orbite à 20000 km d’altitude environ.

Le système passera à la troisième génération, GPS 3, avec le premier lancement prévu pour mai 2017 à bord d’une fusée Delta 4.

Il s’agissait du 61e lancement d’une fusée Atlas V, le 104e pour ULA avec 100% de réussite depuis 9 ans.

Vidéo de la préparation et du lancement par ULA :

Soyouz 2.1b et Glonass-M-51 le 7 février

La constellation de navigation russe Glonass a été enrichie ce dimanche 7 février d’un nouveau satellite, Glonass-M-51, avec son lancement grâce à une Soyouz 2.1b depuis le cosmodrome de Plesetsk (Russie)à 0h30 UTC.

Le satellite opéré sous le nom de Kosmos 2514 a rejoint une orbite moyenne à 19 145 km d’altitude, inclinée à 64,8°.

La constellation GLONASS consiste en 27 satellites dont 23 en opérations. Il manquait 1 satellite opérationnel pour le bon fonctionnement de ce système de navigation équivalent au GPS américain, BeiDou chinois, INRSS indien ou Galileo européen.

En vidéo : 

La Corée du Nord lance Kwangmyongsong-4 le 7 février

La Corée du Nord avait annoncé un lancement orbital entre le 8 et le 25 février. Finalement, le lancement aura eu lieu dimanche 7 février à 0h30 UTC.

Un présentateur de la télévision nord-coréenne de l’Etat a déclaré que « le tir, personnellement ordonné par le leader Kim Jong-un, a été un succès et a permis de placer avec succès le satellite d’observation Kwangmyongsong-4 sur orbite polaire, faisant le tour de la Terre toutes les 94 minutes ». Le JSPOC, l’agence américaine qui suit tous les objets en orbite, a indiqué avoir traqué le satellite sur une orbite 466 x 501 km, inclinée à 97.5°

Le lancement a eu lieu depuis le centre spatial de Sohae.

D’autres photos disponibles ici.

Le premier étage de la fusée est tombé dans les eaux à l’ouest de la Corée du Sud. « La destruction en environ 270 fragments du premier étage lors de sa retombée a causé l’annonce prématurée de l’échec du lancement par la Corée du Sud. Il pourrait s’agir d’une destruction volontaire pour éviter que l’étage ne soit récupéré par la marine sud-coréenne comme cela avait été le cas lors du lancement de décembre 2012 » selon Aeropsatium. Le satellite Kwangmyongsong-3 lancé en 2012 n’avait jamais fonctionné.

La NADA (National Aerospace Development Administration), l’agence spatiale de la Corée du Nord a déclaré que ce lancement est « un événement historique dans le développement de la science, de la technologie, l’économie du pays et de la capacité de défense en exerçant légitimement le droit d’utiliser l’espace à des fins pacifiques et indépendants ». Le dernier tir de fusée nord-coréen datait de décembre 2012.

Au-delà des problèmes politiques et de la menace de missiles balistiques longue portée, la Corée du Nord semble maîtriser dorénavant le vol orbital.

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Une réflexion sur “Les lancements de la semaine du 1er au 7 février : Chine, Etats Unis, Russie et Corée du Nord

  • Clarisse

    NB : personnellement, à Kim Jong-un, je préfère Kim Novak, Kim Basinger ou Kim Wilde… chacun ses goûts !…

    A noter que « Kwangmyongsong » signifie selon les sources soit « Brillante étoile » (« Bright Star » ou « Brilliant Star » en anglais) soit « Etoile polaire » (« Lodestar » ou « Lode Star » en anglais).

    A noter également que la NADA n’est toujours pas membre de l’IAA (International Academy of Astronautics).
    Elle en a pourtant fait la demande mais a essuyé le veto de la plupart des autres agences spatiales, inutile de se demander pourquoi.

    A noter aussi la collaboration en matière spatiale (entre autres domaines…) entre la soi-disant république populaire et démocratique de Corée du Nord et la république islamique d’Iran. Qui se ressemble s’assemble, c’est bien connu !…

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