Rêves d'Espace

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Actualités spatiales

La Chine se prépare à retourner sur la Lune et vise aussi les vols habités

En 2024, la Chine a prévu de faire un retour d’échantillons depuis la face cachée de la Lune avec la mission Chang’e6. Au préalable, elle vient de lancer la sonde Queqiao-2, tout en préparant les vols habités vers la Lune annoncés d’ici 2030.

Un nouveau satellite relais Queqiao-2

La Chine a fait décoller le 19 mars dernier à bord d’une Long March 8 (CZ-8) le satellite Queqiao-2 et deux petits satellites Tiandu-1 et 2 [vidéo dans le résumé des actualités de mars].

Décollage Long March 8 / Queqiao-2 depuis Wencheng le 18/03/24 (crédit

Les charges utiles été directement envoyées sur l’orbite de transfert lunaire avec une hauteur périgée de 200 kilomètres et une altitude apogée de 4,2 millions de kilomètres.

Le satellite Queqiao-2 en configuration lancement

Queqiao-2 est une version améliorée du premier satellite Queqiao qui est en mission prolongée depuis 1 an. Pour assurer un remplacement en douceur, le nouveau satellite servira de plateforme relais pour la 4ème phase du programme d’exploration lunaire chinois, pour fournir des services de communication pour Chang’e-4 (atterrisseur toujours actif semble-t-il) et les futures missions Chang’e-6, Chang’e-7 et Chang’e-8 [descriptif des futures missions à venir dans un autre article].

Essai déploiement sur Terre de l’antenne de communications de Queqiao-2

Par rapport au Queqiao-1, la plate-forme satellite CAST-100 est remplacée par la CAST-2000 plus puissante, tout en conservant l’antenne parapluie d’origine de 4,2 mètres. La masse de lancement est passée de 448,7 kg à 1 200 kg. La durée de vie a été augmentée de 5 ans à 8 ans. Le débit au sol maximum a été augmenté de 10 Mbits/s à 500 Mbits/s.

Son antenne de communication s’est déployée rapidement après la séparation lanceur comme on peut voir sur ces images prises par l’étage supérieur de la CZ-8, ainsi que la séparation de Tiandu-1 et 2 :

Queqiao-2 utilisera des bandes X et UHF pour communiquer avec l’atterrisseur Chang’e. Il utilisera des bandes S et Ka pour les communications avec la Terre. Il propose plusieurs débits de données et un logiciel reconfigurable.

Le satellite a non seulement la capacité de transmettre des données pour les sondes lunaires, mais transporte également des charges utiles telles qu’une caméra en ultraviolets extrêmes, un imageur d’atomes neutres en réseau et une expérience d’interférométrie dans le cadre des objectifs scientifiques de la mission Chang’e7 notamment.

Contrairement à Quequia-1 qui était sur une orbite Halo autour du point L2 Terre-Lune, Queqiao-2 sera sur une orbite elliptique autour de la Lune avec un point au plus proche de la Lune à 300 km d’altitude, en formation avec les 2 autres passagers du lancement, les petits satellites Tiandu-1 et 2. Cela permettra une amélioration des communications par rapport à Queqiao-1 et surtout pour de futures missions au pole sud sélène.

Queqiao-2 est rentré en orbite lunaire le 24 mars avec un périlune à 440 km, suivi par l’entrée en orbite sélène des Tiandu 1 et 2 (périlune 209 km).

Illustration de l’entrée en orbite lunaire de Queqiao-2

Les 2 Tiandu vont effectuer des tests pour la vérification de technologies de navigation et de communication, notamment la télémétrie laser satellite/sol et micro-ondes intersatellites. Ils sont les précurseurs d’un projet de constellation chinoise de satellites de communications en orbite lunaire qui pourrait soutenir la construction de la future station lunaire de recherche internationale ILRS.

Tiandu-1 de 61 kg, transporte une charge utile de communication intégrée à double bande Ka, un catadioptre laser, un routeur spatial et d’autres charges utiles. Tiandu-2 de 15 kg transporte une charge utile de communication.

Image
Via Andrew Jones

Tiandu-1 et 2 étaient “collés” ensemble au moment du lancement et se sont séparés sur orbite lunaire le 3 avril.

Tiandu-1 vu depuis Tiandu-2 lors de leur séparation le 3 avril

Le 12 avril, la CNSA a annoncé que Queqiao-2 a terminé les tests de communications avec l’atterrisseur Chang’e-4 qui se trouve sur la face cachée de la Lune et aussi avec l’atterrisseur Chang’e-6 encore sur Terre avant son lancement prévu début mai.

Moon and Earth as seen from Queqiao-2 lunar relay satellite. Image: https://m.weibo.cn/status/O9lbKF6Rt
Image en infrarouge de la surface de la Lune et la Terre en arrière plan prise par le satellite Tiandu-2 le 8 avril

Les vols habités en préparation aussi

Dans le domaine du vol habité, après la mise en service de la station spatiale en orbite basse, la Chine se projete désormais aussi vers la Lune. Elle a annoncé vouloir poser un équipage sur l’astre sélène d’ici 2030.

Le 24 février dernier, l’agence Spatiale chinoise des vols habités a annoncé les noms des prochains engins lunaires : L’alunisseur s’appelle Lanyue (揽月, Saisir la Lune) et le vaisseau habité est baptisé Mengzhou (梦舟, Vaisseau des Rêves).

Lanyue est lié à un poème de Mao de 1965, qui décrit ce nom comme symbolisant l’ambition et la confiance du peuple chinois dans leur exploration de l’univers et leur expédition lunaire. Mengzhou représente la responsabilité de la capsule a réaliser le rêve d’alunissage de la nation chinoise. Les noms ont été choisis par un groupe d’experts parmi près de 2 000 propositions sollicitées auprès du public.

L’atterrisseur une partie propulsion et une partie propre à l’alunissage, et pèsera 26 tonnes. Un rover de 200 kg et 2 astronautes sont prévus à bord. Le vaisseau sera composé d’un module de service (propulsion et alimentations) et une capsule de rentrée pour héberger les astronautes. Il mesurera près de 9 mètres de long, 4,5 m de diamètre et pèsera 22 tonnes. Le vaisseau remplacera également le vaisseau Shenzhou actuellement utilisé pour les voyages vers la station spatiale chinoise en orbite basse, la CSS. La version lunaire du vaisseau habité portera donc le nom de “Meng Zhou Y”, Y pour Yue (月, la Lune).

Leurs développements sont en cours selon le communiqué, ainsi que celui du lanceur lourd Long March 10 pour amener des astronautes chinois sur l’astre sélène.

Illustration crédit CMSA

Source principale : tweets et articles du journaliste Andrew Jones

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