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Un nouveau cargo Dragon pour l’ISS : CRS-25

Ce samedi 16 juillet, un nouveau cargo de ravitaillement est arrivé à la Station spatiale Internationale : le Dragon CRS-25.

L’amarrage a eu lieu à 15h21 UTC sur le module Harmony de l’ISS. Le cargo devrait rester environ 1 mois stationné à l’ISS. C’est le 3e vol de ce cargo après CRS-21 et CRS-23.

Le vaisseau avait décollé à bord d’une Falcon 9 le 15 juillet à 0h44 UTC depuis le Kennedy Space Center de la NASA en Floride.

CRS-25 Mission
Décollage Flacon 9 / dragon CRS-25 le 15/07/2022 (crédit SpaceX)

Le cargo CRS-25 devait initialement être lancé il y a plus d’un mois, mais le décollage a été retardé après la détection de fuites de vapeurs d’hydrazine (ou mono-méthylhydrazine MMH), un carburant extrêmement toxique et corrosif, dans le système de propulsion du Dragon lors des opérations de ravitaillement. Après des inspections et des changements de pièces potentiellement affectées, le lancement avait été autorisé par la NASA.

Le cargo CRS-25 amène 2 630 kilogrammes de fret : du matériel de maintenance de la Station, des fournitures diverses pour l’équipage dont de la nourriture fraîche. Mais il amène surtout de nombreuses expériences scientifiques.

L’instrument EMIT se trouve dans le « trunk » du cargo Dragon CRS-25. Photo prise le 3 mai 2022 dans les installations de SpaceX en Floride (crédit : SpaceX)

Parmi les expériences, il y a EMIT qui représente environ la moitié de la masse embarquée en expériences.

EMIT pour la cartographie de la poussière de la Terre

Cette étude EMIT (Earth Surface Mineral Dust Source Investigation) développée par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA, utilise la technologie de spectroscopie d’imagerie pour mesurer la composition minérale de la poussière dans les régions arides de la Terre. La poussière minérale soufflée dans l’air peut parcourir des distances importantes et affecter le climat, la météo, la végétation, etc.

Le 18 juin 2020, le satellite Suomi NPP de la NASA-NOAA a capturé cette image visible du grand panache brun clair de poussière saharienne au-dessus de l’océan Atlantique Nord. L’image a montré que la poussière de la côte ouest de l’Afrique s’étendait presque jusqu’aux Petites Antilles de l’ouest de l’Atlantique Nord (crédits: NASA Worldview)

Par exemple, la poussière contenant des minéraux sombres qui absorbent la lumière du soleil peut réchauffer une zone, tandis que la poussière minérale de couleur claire peut la refroidir. La poussière qui souffle affecte également la qualité de l’air, les conditions de surface telles que le taux de fonte des neiges (la poussière déposée sur la neige accélère la fonte des neiges encore plus qu’une augmentation de la température de l’air) et la santé du phytoplancton dans l’océan. Cette expérience recueille des images pendant un an pour générer des cartes de la composition minérale dans les régions de la Terre qui produisent de la poussière.

Lorsque des vents forts sur un continent attisent la poussière de roche minérale (comme la calcite ou la chlorite), les particules en suspension dans l’air peuvent parcourir des milliers de kilomètres pour affecter des continents entièrement différents. La poussière suspendue dans l’air peut chauffer ou refroidir l’atmosphère et la surface de la Terre. Cet effet de chauffage ou de refroidissement est au centre de la mission Earth Surface Mineral Dust Source Investigation (EMIT) de la NASA (crédit JPL)

L’EMIT se concentrera sur 10 variétés de poussières importantes, y compris celles contenant des oxydes de fer, dont les teintes rouge foncé peuvent provoquer un fort réchauffement de l’atmosphère. Savoir quels types de poussière prédominent à la surface dans chaque région fournira de nouvelles informations sur la composition des particules soulevées et transportées dans l’air.

Les scientifiques ont actuellement environ 5000 mesures de ces phénomènes par des satellites d’observation de la Terre mais avec EMIT, ils espèrent dépasser le milliard de mesures.

Pour atteindre ses objectifs, l’EMIT, installé à l’extérieur de l’ISS, passera 12 mois à collecter des images hyperspectrales de certaines des régions les plus arides de la Terre sélectionnées par des scientifiques et des ingénieurs comme des zones de forte mobilité des poussières, telles que l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et le Sud-Ouest américain.

L’EMIT sera monté sur le support logistique ExPRESS 1 (ELC1) sur l’ISS (crédit NASA)

Grâce à ces connaissances, les climatologues pourront affiner leur compréhension des effets climatiques régionaux et mondiaux de la poussière minérale.

Pour plus d’informations : le site officiel d’EMIT

Le cargo amène également 5 cubesats éducatifs sélectionnés dans le cadre du programme ELaNa 45 (Educational Launch of Nanosatellites) qui seront déployés depuis l’ISS.

Configuration de l’ISS après l’arrivée du cargo Dragon CRS-25 (crédit NASA)

Photo de couverture : l’arrivée du CRS-25 photographié depuis l’ISS par Kjell Lindgren.

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Une réflexion sur “Un nouveau cargo Dragon pour l’ISS : CRS-25

  • Michel Clarisse

    Le Dragon CRS-25 est également désigné comme étant le cargo Dragon C208 ou C208-3 vu que c’est son 3e vol (après CRS-21 et 23).
    C208 est le premier Cargo Dragon 2. Le 2e Cargo Dragon 2 est C209 qui a effectué les vols CRS-22 et 24.
    Un 3e Cargo Dragon 2 est en construction. Je suppose qu’il s’agira de C213.

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