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ISS, CSS & vols habités en orbite basse

Ax-4, une quatrième mission d’Axiom Space encore très internationale pour l’ISS

L’entreprise privée américaine Axiom Space a lancé sa quatrième mission privée à destination de la Station Spatiale Internationale avec un équipage de 4 astronautes internationaux : une Américaine, un Indien, Un Polonais et un Hongrois.

De gauche à droite, le spécialiste de mission Tibor Kapu, le pilote Shubhanshu Shukla, la commandante Peggy Whitson et l’astronaute du projet ESA et spécialiste de mission Sławosz Uznański-Wiśniewski pendant la répétition générale d’avant lancement (crédit SpaceX)

Cette 4e mission de Axiom Space confirme l’internationalité des équipages.

Le décollage a eu lieu le 25 juin à 6h31 UTC à bord d’un Crew Dragon lancé au sommet d’une Falcon 9.

Décollage Falcon 9 / Crew Dragon / Ax-4 (crédit Ben Cooper)

L’amarrage à l’ISS a eu lieu le 26 juin à 10h30 UTC, suivi de la traditionnelle cérémonie d’accueil dans l’ISS par tout l’équipage déjà présent à bord.

Tout l’équipage de l’ISS le 26/06/25 après l’arrivée d’Ax-4 (crédit NASA)

L’équipage

La commandante de la mission est Peggy Whitson. L’Américaine, 65 ans, détient le record américain, tout genre confondu, de 675 jours cumulés dans l’espace en 4 missions. Avec Ax-4, elle va effectuer sa seconde mission Axiom Space qu’elle a rejointe comme responsable des vols habités après sa prise de retraite de la NASA.

Peggy Whitson en combinaison de vol de SpaceX (crédit Axiom Space)

Le pilote du Crew Dragon est Shubhanshu Shukla. Il est Indien, a 40 ans et fait partie des 4 premiers astronautes sélectionnés par l’agence spatiale indienne, l’ISRO, pour son programme de vols habités Gaganyaan. C’est le retour d’un Indien dans l’espace depuis 1984 après Rakesh Sharma, un héros national (Soyouz T-11/ Salyout 7). Il espère que sa mission pourra inspirer une nouvelle génération d’astronautes indiens. L’Inde a pour objectif d’établir sa propre station spatiale, Bharat Antariksh, d’ici 2035.

Les 2 spécialistes de mission sont le Polonais Sławosz Uznański et le Hongrois Tibor Kapu.

Deux Européens à bord

Slawosz Uznański-Wiśniewski, 31 ans, est Polonais. Titulaire d’un doctorat en tolérance aux radiations des systèmes spatiaux et ingénieur en chef en fiabilité du Grand Collisionneur de Hadrons (LHC) au CERN en Suisse, il postule à la dernière sélection de l’ESA de 2022 et devient astronaute de réserve [sa bio officielle].

Sławosz Uznański-Wiśniewski lors de la formation des astronautes à l’intérieur de la maquette du module Columbus au Centre européen des astronautes de Cologne, en Allemagne (crédit Axiom Space).

Il est le deuxième astronaute de réserve de l’ESA à participer à une mission commerciale de vol spatial habité avec Axiom Space, après Marcus Wandt. Il a été affecté à la mission Ax-4 en août 2024. Son vol est sponsorisé par le gouvernement polonais et soutenue par l’ESA, le ministère polonais du Développement économique et de la Technologie (MRiT) et l’Agence spatiale polonaise (POLSA).

Sławosz Uznański-Wiśniewski (crédit ESA – A. Conigli)

Sa mission, appelée IGNIS, comprend plusieurs expériences proposées par l’industrie spatiale polonaise et développées en coopération avec l’ESA, ainsi que d’autres expériences dirigées par l’ESA.

Explication du logo de la mission IGNIS de Slawosz Uznański-Wiśniewski (crédit ESA)

Parmi elles, une étude sur le microbiote intestinal, une autre sur les changements dans les cellules immunitaires et l’activité des gènes pour comprendre comment le système immunitaire s’adapte en orbite, une surveillance des niveaux sonores dans l’ISS à l’aide de capteurs sans fil, un test sur des algues résilientes provenant de régions volcaniques pour voir comment elles peuvent survivre et produire de l’oxygène dans l’espace, ou l’étude d’une levure enrichie d’une protéine du tardigrade ultra-résilient pour voir si elle peur survivre à des conditions spatiales difficiles pour la production de nourriture spatiale.

Détails des expériences : Ignis Science

Slawosz amène des pierogis, des raviolis farcis de chou et de champignons, et d’autres plats polonais traditionnels dans l’ISS. Les pieorogis ont été lyophilisés, un défi pour l’entreprise polonais en charge de leur fabrication [lire Pierogi in space].

Tibor Kapu, ingénieur en mécanique de 34 ans, a été sélectionné en 2023 sur environ 240 candidats, dans le cadre du programme HUNOR (Hungarian to Orbit), une initiative du gouvernement hongrois visant à envoyer un astronaute du pays dans l’espace pour la première fois depuis plus de 40 ans, après la mission du premier hongrois dans l’espace Bertalan Farkas en 1980 (Soyouz 36 / Salyout-6).

De gauche à droite, Gyula Cserényi,le back-up de Tibor Kapu, Bertalan Farkas, le premier astronaute hongrois, et Tibor Kapu (crédit Hunor)

Il réalisera des expériences scientifiques développées par des chercheurs hongrois, dont une expérience pour analyser le changement du timbre de la voix en microgravité et un outil de simulation pour améliorer les combinaisons spatiales.

Kapu emporte un Rubik’s Cube, symbolisant l’ingéniosité hongroise, et le TV Maci (un ours en peluche d’un célèbre dessin animé hongrois), qui a également accompagné Bertalan Farkas dans l’espace en 1980.

Quelques spécialités culinaires hongroises seront au menu des astronautes : un chocolat « spatialisé » de la marque hongroise Stühmer, ainsi que des condiments épicés emblématiques hongrois Erős Pista et Piros Arany.

Un entraînement de 8 mois pour 2 semaines de mission

Les 4 astronautes se sont entraînés pendant environ 8 mois à la mission : Connaissances spatiales et étude des éléments de l’ISS, formation pratique sur maquettes et simulateurs réalistes, formation aux situations d’urgence (incendie et dépressurisation par exemple), médecine de base, maintenance de systèmes spatiaux et préparation aux expériences scientifiques.

Sławosz Uznański-Wiśniewski et Tibor Kapu à l’entraînement au centre Johnson de la NASA (crédit Axiom Space)

Slawosz Uznański-Wiśniewski a notamment eu une formation au Centre Européen des Astronautes (EAC) à Cologne pour connaître chaque recoin du laboratoire Columbus de l’ESA pour utiliser ses installations scientifiques.

Sławosz Uznański-Wiśniewski lors de la formation des astronautes à l’intérieur de la maquette du module Columbus avec le pilote de la mission Axiom 4 Shubhanshu Shukla au Centre européen des astronautes de Cologne, en Allemagne (crédit Axiom Space).

La mission à bord de l’ISS devrait durer environ 2 semaines avec l’objectif de compléter plus de 60 expériences avec des contributions de plus de 30 pays.

La mission Ax-4 comprend une mascotte officielle – un petit cygne en peluche nommé Joy (joie). Selon le site d’Axiom Space, « le cygne, connu pour sa grâce et son élégance, a des significations allégoriques à travers les cultures. En Inde, il symbolise la sagesse et la pureté, représentant la poursuite de la vérité. En Pologne, le cygne représente la pureté, la loyauté et la résilience, tandis qu’en Hongrie, il incarne la loyauté, la grâce et la beauté de la nature. En choisissant un cygne comme indicateur zéro G, l’équipage de l’Ax-4 célèbre la diversité de ses cultures, unies dans l’expérience humaine partagée de l’exploration spatiale« .

Une nouvelle capsule Dragon

Les astronautes ont décollé à bord d’un vaisseau Crew Dragon. Il s’agit d’une nouvelle capsule fabriquée par SpaceX et cela devrait être la dernière d’une flotte de 5 vaisseaux habités comprenant Endeavour (5 vols), Resilience (4 vols), Endurance (2 vols) et Freedom (4 vols), ayant emporté 66 astronautes à ce jour, et 3 cargos en activité. SpaceX va poursuivre la construction des boucliers thermiques et des composants pour la réutilisation des vaisseaux.

La capsule C213 en route pour le pas de tir (crédit SpaceX)

La capsule C213, ou GRACE, dont le nom a été dévoilé par l’équipage une fois sur orbite, a connu des retards de développement. Elle devait initialement voler avec l’équipage Crew-10.

« Grace est plus qu’un nom », a déclaré Peggy Whitson, commandante de la capsule. « Cela reflète l’élégance avec laquelle nous nous déplaçons dans l’espace sur fond de Terre. Cela témoigne du raffinement de notre mission, de l’harmonie de la science et de l’esprit et de la faveur imméritée que nous portons avec humilité. Grace nous rappelle que les vols spatiaux ne sont pas seulement une graine d’ingénierie, mais un acte de bon travail au bénéfice de chaque être humain partout dans le monde » a-t-elle déclaré.


Pour compléter : Ignis launch kit.

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Une réflexion sur “Ax-4, une quatrième mission d’Axiom Space encore très internationale pour l’ISS

  • clear153f5d4c40

    Bonsoir , bonne article , il me semble que c’est le 6eme vols de Peggy Whitson. STS 111 – STS 113 – Soyouz TMA 11 – Soyouz MS 03 – Soyouz MS 0_ Expédition 51 – Space X Axiom.

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