Avec le vol inaugural réussi pour SLS, Artemis 1 place Orion vers la Lune
Ce mercredi 16 novembre à 6h47 UTC, le Space Launch System ou SLS, a décollé depuis le centre spatial Kennedy de la NASA en Floride pour la première mission du programme Artemis qui devrait voir le retour de l’Homme sur la Lune dans les prochaines années, et y établir une base lunaire ainsi qu’une station orbitale.
À son bord, un vaisseau sans équipage : Orion.
Le SLS devient le lanceur le plus puissant au monde
Le SLS en quelques chiffres de comparaison avec Ariane 5 (merci Stefan Barensky) :
- Les boosters à poudre du SLS ont une masse de carburant 2,7 fois ceux d’Ariane 5 pour une poussée 2,3 fois plus importante.
- L’étage principal de SLS contient 5,6 fois la quantité d’ergols de l’étage principal d’Ariane 5 et a une poussée de 5,3 fois la poussée maximale du moteur Vulcain
- L’étage supérieur ICPS est 2 fois plus puissant que celui d’Ariane 5
- La masse totale du SLS au décollage est 3,4 fois celle d’Ariane 5 pour une poussée totale 2,6 fois celle du lanceur européen
Enfin, le SLS délivre 13 % de poussée de plus que Saturn V pour 13% de masse de moins.
Le lancement est un succès
Alors qu’il y avait eu des fuites de carburant lors des premières tentatives, le compte à rebours du lancement s’est presque passé sans soucis. Il a fallu toutefois l’intervention d’une « Red Crew » pour serrer des boulons sur une valve de réapprovisionnement en hydrogène liquide, moins de 2h30 avant le début de la fenêtre de lancement. À noter, qu’une opération similaire avait été effectuée sur le vol Apollo 11.
En conférence de presse après le lancement, Mike Sarafin, directeur de mission Artemis 1 de la NASA, a déclaré que quelques anomalies mineures ont été observées dont quelques pertes de télémétries du lanceur.
Orion en route vers la Lune
[ Pour les éléments cités ci-après, se référer à l’article détaillant le SLS : Le Space Launch System]
Comme prévu, les boosters à ergols solides, les SRB, se sont séparés un peu plus de 2 minutes après le décollage.
Les panneaux de protection du module de service et le système d’abandon de lancement ont été largués vers 3’30.
L’étage central ayant épuisé le carburant, les moteurs RS-25 se sont éteints (MECO – Main Engin Cut off) après environ 8 minutes.
L’étage central s’est séparé du vaisseau spatial Orion attaché à l’étage de propulsion cryogénique provisoire (ICPS) juste après à plus de 1 800 km d’altitude.
Orion a déployé rapidement ses panneaux solaires. La NASA a confirmé qu’ils généraient de la puissance électrique et les premières données suggèrent de bonnes performances.
L’IPCS a effectué à 7h40 UTC un premier allumage de son moteur principal pour augmenter le périgée de l’orbite pendant 22 secondes.
Puis il a allumé une seconde fois son moteur pendant près de 18 minutes pour faire l’insertion sur l’orbite translunaire et échapper ainsi à la gravité terrestre.
La séparation du vaisseau Orion a été effectuée après 2 heures de vol autour de la Terre.
Orion est officiellement en route vers l’orbite lunaire
Une première manœuvre de correction de trajectoire réussie
Une première manœuvre de correction de trajectoire par le système de propulsion du module de service du vaisseau Orion a été réalisée à 14h30 UTC. La poussée du moteur a duré 16 secondes afin d’augmenter la vitesse d’environ 124 km/h et de corriger finement les imperfections de l’orbite translunaire initiée par l’étage supérieur du SLS. Cela permet aussi de vérifier les performances et le bon fonctionnement du système de propulsion qui est l’un des objectifs de la mission Artemis 1.
Dans les jours à venir d’autres corrections de trajectoire seront sans doute nécessaires pour ajuster l’orbite puis pour manœuvrer pour le retour vers la Terre.
Orion fera son premier survol de la lune le 21 novembre pour entrer dans une orbite rétrograde éloignée pour sa mission de test en vol prolongé, qui devrait culminer avec un retour sur Terre et un amerrissage dans l’océan Pacifique le 11 décembre.
Pour suivre en direct la trajectoire d’Orion, rendez-vous sur ce site : https://www.nasa.gov/specials/trackartemis/
Tout au long de la mission, le vaisseau sera suivi et contrôlé depuis le centre de mission de la NASA au Centre Spatial Johnson à Houston, avec le support des équipes de l’ESA à l’ESTEC aux Pays-Bas en charge du module de service, avec l’aide des ingénieurs d’Airbus Defence and Space qui ont livré le module.
Une mission secondaire pour l’étage supérieur du SLS
Une fois Orion séparé de l’étage supérieur du SLS, l’IPCS a effectué sa deuxième mission : le largage des cubesats qui feront des missions diverses autour de la Lune.
Cela fera l’objet sans doute d’un article dédié quand il y aura des informations disponibles.
Belle réussite, question de technicien, qui fabrique les moteurs RS 25 de cette fusée ?
Cordialement
BD
Les moteurs RS 25 sont fabriqués par Aerojet Rocketdyne. A lire sur https://reves-d-espace.com/le-space-launch-system/
Bonjour et félicitations pour tout vos articles d’une richesse remarquable pour le néophyte passionné d’espace que je suis.