Après le périhélie, quoi de neuf pour Rosetta ?
Le 13 août dernier, la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko était située au plus près du Soleil, le périhélie.
Toutefois, la distance qui séparait la comète de notre astre était encore de 186 millions de kilomètres.
Des images incroyables de dégagements de matière et de gaz
Depuis août 2014 et l’arrivée de Rosetta auprès de la comète, 67P a parcouru quelques 750 millions de kilomètres le long de son orbite vers le Soleil. A mesure que les rayonnements solaires chauffaient davantage le corps glacé, les dégagements de matière de surface se sont faits de plus en plus nombreux et impressionnants. Les caméras à bord de Rosetta ont pris d’incroyables photos de ces jets de matière et de gaz.
Les mesures de Rosetta suggèrent que la comète crache jusqu’à 300 kg de vapeur d’eau, à peu près l’équivalent de deux baignoires, chaque seconde. C’est mille fois plus que ce qui était observé en Août 2014. Les scientifiques estiment que le noyau éjecte jusqu’à 1000 kg de poussière par seconde.
Mais l’intensité maximum de ces dégagements était attendue dans les jours et les semaines suivant le 13 août, comme en témoigne le jet visible sur cette photo :
Des changements visibles et mesurés sur la Comète
Deux mois avant le périhélie, les scientifiques ont commencé à voir sur les images prises par Rosetta des changements significatifs sur la surface de la comète.
Ces modifications très importantes ont été observées dans la région Imhotep, une région avec des terrains lisses couverts par un matériau à grains fins ainsi que de gros rochers, située sur un grand lobe de 67P, proche de l’équateur de la comète et donc recevant de grandes quantités de lumière du Soleil.
« Ces changements spectaculaires se déroulent très rapidement, avec les bords des caractéristiques d’expansion de quelques dizaines de centimètres par heure. Cela met en évidence la complexité des processus physiques impliqués » a déclaré Olivier Groussin, astronome au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, co-chercheur de l’instrument OSIRIS.
La température moyenne de la comète en hausse.
En août 2014, les températures de surface enregistrées étaient de l’ordre de -70 °C. En avril-mai 2015, les températures mesurées étaient passées à seulement quelques degrés en dessous de zéro degré Celsius, et maintenant des réchauffements de quelques dizaines de degrés au-dessus de zéro sont prévus pour septembre.
Rosetta va s’éloigner de la comète pour étudier sa coma
Les semaines précédant et suivant le périhélie, Rosetta a dû s’éloigner de la comète à une distance où les senseurs stellaires de Rosetta peuvent fonctionner sans confondre les étoiles avec des poussières éjectées. Si ces senseurs ne fonctionnent pas correctement, Rosetta ne peut pas se positionner dans l’espace.
A partir du 23 septembre, Rosetta va s’éloigner davantage. Pendant 3 semaines, elle va s’éloigner jusqu’à 1500 km de 67P.
L’objectif principal scientifique est d’étudier la coma de la comète 67P tandis que l’activité de la comète est encore élevée dans la phase post-périhélie. Les scientifiques espèrent pouvoir observer sur plusieurs jours l’environnement plasma de la comète et particulièrement l’onde de choc [bow shock sur le schéma] créée à l’avant de la comète par la confrontation du vent solaire et de la magnétosphère de la comète.
La distance de 1500 km sera atteinte vers le 30 septembre et a été estimée comme la distance où l’onde de choc serait détectée.
Vers le 7 octobre, des ordres seront envoyés à la sonde pour qu’elle revienne vers le centre de la comète à une distance de 500 km. Ensuite si tout se passe bien, elle pourra peut être ramenée à une distance suffisante pour tenter de rentrer à nouveau en contact avec Philae.
Sources principales de l’article :
- Rosetta’s big day in the Sun
- Comet surface changes before Rosetta’s eyes
- Rosetta’s far excursion to study the coma at large
Toutefois, la distance qui séparait la comète de notre astre était encore de 186 millions de kilomètres.
185 millions de kilomètres d’après l’infographie. –> Faudrait savoir !… même si on n’est pas à un million de km près.
L’infographie est, de mon point de vue, erronée. J’ai préféré indiquer dans le texte la distance donnée par l’ESA.