Sauvez Buran, la navette soviétique !
Buran (ou Bourane), qui signifie « tempête de neige » en russe, devait devenir la concurrente de la Navette Spatiale américaine.
Buran était censé transporter jusqu’à six passagers dans sa cabine et d’emporter des satellites jusqu’à 17 mètres de long et 4,5 mètres de diamètre. Le but était d’envoyer 30 tonnes dans l’espace et de ramener 20 tonnes sur Terre.
Mais avec la dissolution de l’URSS, le programme a été arrêté.
Une seule navette Buran a volé, le modèle OK-1.01, surnommée « Baikal » : le 15 novembre 1988.
La puissante fusée Energia l’a placé en orbite à 160 km d’altitude ; la navette a ensuite utilisé ses propres moteurs pour atteindre 250 km, et a effectué 2 orbites terrestres, et a atterri avec succès en automatique.
4 autres modèles (OK-1.02, OK-2.01, OK2-02, OK-2.03) étaient prévus en tout et certains en construction lors de l’abandon du projet, et des modèles de tests ont été également fabriqués :
Le premier modèle de vol a été détruit dans l’effondrement du toit de son bâtiment de stockage à Baïkonour. Les autres exemplaires sont dispersés en Russie ou à Baïkonour, complètement abandonnés à la rouille et à l’oubli.
Plus de photos sur http://ralphmirebs.livejournal.com/219949.html
Si vous voulez sauver ce qui reste du programme des navettes soviétiques Buran, signez la pétition « save the remaining shuttles in a museum«
Un site web à découvrir : http://www.buran.fr/
Merci à Lee Brandon Cremer pour la fourniture de ses montages.
Ça serait bien d’en récupérer une au Bourget ou à Toulouse !
« Buran » (« Snowstorm », « Tempête de neige »), c’était le programme « 11F35 ».
A noter qu’apparemment, « Buran » était plus performante que ses consoeurs US. Mais on n’a pas pu le vérifier sur le long terme vu qu’elle n’a effectué qu’un seul vol, et automatique, preuve d’ailleurs assez évidente de sa supériorité.
De très nombreux cosmonautes – y compris des Français (eh oui !…) – s’entraînèrent pour ce programme.
Pour les Français (Chrétien, Tognini, Haigneré, Clervoy, Eyharts, Perrin, Gasparini et Silve pour ne citer qu’eux), il s’agissait d’une préparation aux futurs vols sur « Hermes » (navette officiellement civile…) mais ce projet fut lui aussi abandonné par manque de volonté politique et peut-être aussi pour des raisons financières ou techniques (problèmes de sécurité, de fiabilité ?) comme ce fut le cas de très nombreux projets similaires de par le monde (« X-20 Dyna Soar », « HL-10″, « HL-20″, « X-38″, « HOTOL », « Sänger », navettes russes « Spiral », « Sandal », « Uragan » et « Molniya » – à ne pas confondre avec les comsats du même nom – , navette japonaise « HOPE », premiers projets de navette chinoise, etc.).
Il ne reste plus que le « Dream Chaser » de SNC (Sierra Nevada Corp.), lui-même dérivé des projets US « HL-20 » et russe « Spiral »… mais il n’a pas été retenu par la NASA pour la desserte de l’ISS.
La liste de cosmonautes impliqués à des degrés divers dans le programme « Buran » (et dans ceux qui l’ont précédé, comme « Spiral » ou « Uragan »), la composition des divers équipages possibles et la nature exacte de leurs missions sont bien souvent contradictoires d’une source à l’autre. Ils furent au moins une cinquantaine, y compris des vétérans comme Gherman Titov, devenu général, qui fut le chef de ceux qui s’entraînèrent pour « Spiral ».
A noter que beaucoup d’entre eux, surtout des pilotes d’essais du LII, se sont tués à l’entraînement… Une véritable hécatombe dans certains groupes, notamment celui formé en 1977. Problème de fiabilité des avions russes ? Pas forcément, plutôt du surmenage dû à l’entraînement intensif… et sans doute aussi l’abus de vodka dans le cas de Stankevicius qui aurait dû être le premier cosmonaute lituanien…
Une pensée pour eux.
Amitiés,
Michel
Par ailleurs, à propos de ma remarque sur Rimantas A. A. Stankevicius, à noter que le premier cosmonaute d’origine lituanienne fut en fait Aleksey S. Yeliseyev (qui effectua 3 vols spatiaux : Soyuz 5/4, Soyuz 8 et Soyuz 10). En effet, il était né Aleksey Kuraitis. Son père fut emprisonné, comme des millions d’autres, au GuLag en 1939… Il prit le nom de jeune fille de sa mère en 1950, il avait alors 16 ans, ceci afin de pouvoir poursuivre ses études.
C’était vraiment le paradis sur terre, l’ex-URSS que beaucoup regrettent avec un brin de nostalgie. C’était le bon vieux temps, il n’y avait pas de chômage, surtout pour les gardiens des camps.
Amitiés,
Michel