Ma rencontre avec Thomas Pesquet
- Ce mardi 7 Mai, Thomas Pesquet est venu à Saint Orens (31) pour le parrainage du lycée Pierre-Paul Riquet (voir article précédent pour plus de détails).
- Mise à jour 16/05/13 : des photos du parrainage sur le site du lycée
Des lycéens lui ont présenté leurs travaux scientifiques et notamment les expériences du concours Og.
Thomas a fait une présentation de « l’Europe dans l’exploration spatiale et le métier d’astronaute » :
En voici un résumé :
Le présent de l’exploration spatiale, c’est l’ISS, le plus grand objet complexe jamais construit par l’homme qui est en orbite terrestre à 450 km d’altitude, qui va à la vitesse de 28000 km/h.
Sa construction a duré 15 ans. Vidéo présentée
Petite anecdote de Thomas : la Station est tellement grande, que plus de 3000 objets y auraient été perdus !
[NDLR : Visite de l’ISS dans un autre article]
L’Europe n’a qu’une participation minime à la Station avec le module Columbus, comment le prouve le diagramme suivant :
L’Europe participe par contre participe à l’approvisionnement de l’ISS grâce à l’ATV.
Ce cargo de 20 tonnes amène fret et réhausse l’altitude de la Station. Les poubelles de l’ISS y sont stockées et sont brûlées lorsque l’ATV se consume dans l’atmosphère à son retour.
Les astronautes européens : « l’ancienne génération »
et la sélection de 2009 :
Leur blog : http://blogs.esa.int/astronauts/
Les suivre sur Twitter :
Que fait un astronaute ?
Les sorties extra-véhiculaires, ou EVA, sont l’aboutissement de nombreux entraînements en piscine.
Thomas à la NASA (la plus grande piscine au monde qui contient une réplique de l’ISS échelle 1) :
Le scaphandre pèse 150 kg, et l’astronaute doit donc être transporté au pont pour rentrer dans la piscine (photo) . Il ne faut pas être claustrophobe !
ou en Russie à la Cité des Etoiles
Thomas a précisé que l’entrainement en piscine est ce qui est le plus physique parmi tous les entraînements des astronautes. Il peut durer 5 heures d’affilée.
L’entrainement des astronautes passent aussi par les vols paraboliques.
Pour apprendre par exemple le massage cardiaque : vidéo présentée, ou pour tester du matériel qui sera ensuite amenée à bord de l’ISS
Les astronautes font différents stages de survie car en cas défaillance au retour du module de rentrée, il faut que les astronautes puissent se débrouiller seuls pendant environ 3 jours.
Les astronautes font en moyenne 5 à 7 heures de sport par semaine.
Etre astronaute est un travail d’équipe. Pour renforcer les liens, les astronautes font des stages dit « CAVES » (Cooperative Adventure for Valuing and Exercising human behaviour and performance Skills), c’est à dire une « aventure coopérative pour valoriser et exercer le comportement humain et la compétence de performance ».
Les astronautes s’exerce à la Robotique dont le maniement du bras robotisé « Canadarm » de l’ISS (6 degrés de liberté – 17m de long). Selon Thomas : « Des joysticks, mais plus difficiles que les jeux vidéos »
Dans l’ISS, les astronautes font des expériences scientifiques dans le cadre de recherches en sciences des matériaux par exemple (dixit Thomas : la coque arrière de l’iPhone 5 est issue d’un brevet venu de l’ISS) , en médecin et en physiologie, … et nous proposent de très belles images de la Terre. Vidéo présentée [sauf erreur]
Le futur ?
Mars ? C’est la planète la plus proche où il y a eu de l’habitabilité. Par contre, la mission dure 900 jours dans un volume réduit.
Les vols privés comme Space X et Virgin Galactic [NDLR : voir article sur le sujet]
Des missions en partenariat avec la Chine ? Thomas a participé dernièrement à une rencontre en Chine et a même testé le module chinois [je n’ai pas trouvé de copie de la photo présentée]. Mais selon lui, le frein vient surtout du Sénat américain. Les Européens tissent actuellement des liens. A suivre…
Thomas en plus de l’entrainement, assure des communications entre le sol et les astronautes en orbite.
Thomas Pesquet est un pilote de ligne Air France toujours en activité, car il vole toujours 2 jours par mois. Comme il l’a dit, il sera peut être votre prochain commandant de bord sur le Paris-Toulouse !
Thomas a de nombreuses fois rappelé aux lycéens que les langues vivantes et principalement l’anglais sont très importantes lorsque l’on exerce un métier technique, et encore plus lorsqu’on est astronaute aux contacts de russes, d’américains, de japonais et d’autres européens. Thomas a même commencé à apprendre le chinois.
Des lycéens ont posés quelques questions :
– comment mange-t-on en apesanteur dans l’ISS ? Thomas a parlé des aliments qui sont souvent russes ou américains, européens pour les grandes occasions. Le pain ressemble plutôt du « schwartz brot » sans mie qui pourrait se promener dans l’ISS.
– est-ce que l’entrainement d’astronaute c’est « rigolo » ? Réponse de Thomas : il y a des choses rigolotes comme les vols 0g, mais les entraînements en piscine sont de loin le plus difficiles et éprouvants physiquement.
– y -t-il une limite d’age pour voler dans l’espace ? Thomas a précisé que les astronautes de l’ISS ont en moyenne entre 35 et 50 ans. La durée de vol est limitée en raison des doses de radiation reçues.
– le lancement est-il stressant ? Thomas pense que non (il n’est pas encore parti a-t-il rappelé) car c’est assez court et que l’entrainement en centrifugeuse et en vol parabolique prépare les astronautes.
– quel projet vers Mars ? Thomas a parlé brièvement du projet MPCV (Multi-Purpose Crew Vehicle)
– qu’est-ce qui a mené Thomas à devenir astronaute ? Thomas a expliqué rapidement son parcours étudiant (SupAéro) et professionnel. Pour devenir astronaute, il a surtout dit qu’il fallait avoir un niveau d’étude scientifique le plus haut possible, qui’l faut parler plusieurs langues (au moins 3 dont l’anglais), avoir l’expérience du terrain avec des stages l’étranger, et de la chance ! [NDLR : La biogaphie de Thomas (en anglais)]
Pour conclure, Thomas Pesquet a fait une conférence de vulgarisation de l’Espace intéressante, drôle parfois, qui on espère, fera naître des vocations au moins scientifiques vers les lycéens présents.
Pour ma part, je remercie Thomas pour sa disponibilité à répondre à mes quelques questions et pour sa gentillesse pour l’autographe et la photo ;). J’aurais bien passé encore plusieurs heures à discuter avec lui mais il a un planning bien chargé, car si j’ai bien compris, il s’envole bientôt pour Houston.
On espère le voir au SpaceUp de Paris, mais ça, c’est le sujet d’un article à venir…