Rêves d'Espace

Un site sur l'actualité spatiale : les vols habités, les lancements, l'exploration de l'espace, les grandes missions actuelles et futures

Exploration lointaineOsiris-Rex

Osiris-Rex photographie la Terre depuis Bennu

La sonde de la NASA Osiris-Rex est arrivée à sa destination le 3 décembre [Osiris-Rex : début de l’étude de l’astéroïde Bennu].

Le 19 décembre, Osiris-Rex a utilisé l’une de ses caméras pour capturer une image inattendue : l’astéroïde Bennu, la Terre et la Lune

Photo de l’astéroïde Bennu (en haut à droite), et de la Terre et de la Lune (en bas à gauche) par la sonde Osiris-Rex (Credit: NASA/Goddard/University of Arizona/Lockheed Martin Space)

Malgré la distance de l’engin spatial, à environ 114 millions de kilomètres de la Terre, cette dernière et la Lune sont visibles en bas à gauche en raison du temps d’exposition prolongé utilisé pour cette image (5 secondes). Osiris-Rex se trouvait à environ 43 kilomètres de Bennu. L’astéroïde apparaît donc fortement surexposé dans le coin supérieur droit. La tête de la constellation de l’Hydre est également visible dans la partie inférieure droite de l’image.

La caméra utilisée est la NavCam 1, un imageur en noir et blanc faisant partie des trois caméras composant le système de caméra Touch-and-Go (TAGCAMS) [voir photo plus bas]. Deux des caméras avaient pour tâche d’imager l’astéroïde Bennu et les étoiles d’arrière-plan pendant la phase d’approche de la mission afin de permettre la navigation optique et de permettre un réglage précis de la trajectoire, tandis que la troisième caméra observera le transfert de l’échantillon prélevé de l’astéroïde vers la capsule de retour d’échantillons, dont la collecte est prévue en 2020.

Le 31 décembre, l’engin spatial s’est mis en orbite autour de l’astéroïde Bennu

Ayant achevé l’étude préliminaire de Bennu par un survol de son pôle sud le 16 décembre, l’engin spatial s’est éloigné ensuite de l’astéroïde à une distance de 50 km pour préparer l’insertion en orbite. Puis la sonde a été programmée pour allumer ses moteurs et se positionner tout d’abord à environ 15 kilomètres du pôle nord de Bennu et puis pour la mise sur orbite finale le 31 décembre. 

Désormais, Osiris-Rex orbitera à moins de 2 kilomètres du centre de l’astéroïde, à raison de 62 heures par orbite. C’est plus près que Rosetta et son orbite à 7 km d’altitude autour de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

Image d’artiste représentant l’insertion en orbite d’Osiris-Rex autour de l’astéroïde Bennu (credit NASA)

La force de gravité de l’astéroïde étant 5 fois plus faible que celle de la Terre, des forces telles que le rayonnement solaire et la pression thermique exercée par la surface de Bennu perturbent l’orbite de la sonde. Des manœuvres de «compensation» pour pousser légèrement l’engin spatial dans un sens ou dans l’autre pour corriger son orbite et contrer ces petites forces sont prévues. Si la sonde s’éloigne de Bennu ou si un autre problème l’oblige à passer en « mode sans échec », elle a été programmée pour s’éloigner de l’astéroïde et se mettre à l’abri d’un impact avec la surface de l’astéroïde.

L’engin spatial doit orbiter autour de Bennu jusqu’à la mi-février afin d’améliorer les modèles détaillés du champ de gravité de Bennu, de ses propriétés thermiques, de son orientation et de sa vitesse de rotation.

L’équipe d’OSIRIS-REx reprendra ses activités scientifiques à la fin du mois de février. Alors, la sonde effectuera une série de survols rapprochés de Bennu pendant plusieurs mois pour prendre des images haute résolution de la surface de l’astéroïde afin de faciliter la sélection d’un site d’échantillonnage.

Premières découvertes : des atomes d’OH sur Bennu

Les premières données de la mission OSIRIS-REx ont révélé la présence d’éléments constitutifs de l’eau dans les argiles de l’astéroïde Bennu.

Au cours de la phase d’approche de la mission, entre la mi-août et le début de décembre, trois des instruments de la sonde ont commencé à effectuer leurs premières observations scientifiques.

Les données obtenues à partir des deux spectromètres de l’engin spatial, le spectromètre visible et infrarouge OSIRIS-REx (OVIRS) et le spectromètre à émission thermique OSIRIS-REx (OTES), révèlent la présence de molécules contenant des atomes d’oxygène et d’hydrogène liés, appelées « hydroxyles« .

Vue étiquetée du plateau porte-instruments d’OSIRIS-REx avant son lancement au centre spatial Kennedy de la NASA (credit NASA)

”L’équipe soupçonne que ces groupes hydroxyles existent globalement sur l’astéroïde dans des minéraux argileux contenant de l’eau, ce qui signifie qu’à un moment donné, les matériaux rocheux de Bennu ont interagi avec l’eau. Bien que Bennu soit trop petit pour avoir déjà reçu de l’eau liquide, la découverte indique que de l’eau liquide était présente à un moment donné sur le corps parent de Bennu, un astéroïde beaucoup plus grand. » a déclaré Amy Simon, responsable scientifique de l’instrument OVIRS, au NASA Goddard Space Flight Center à Greenbelt dans le Maryland. « La présence de minéraux hydratés sur l’astéroïde confirme que Bennu, un résidu du début de la formation du Système Solaire, est un excellent spécimen pour la mission Osiris-Rex qui étudie la composition des substances volatiles et organiques primitives. Lorsque des échantillons de ce matériau seront renvoyés par la mission sur Terre en 2023, les scientifiques recevront un trésor d’informations nouvelles sur l’histoire et l’évolution de notre Système Solaire. »

Sources principales de l’article

Tous les articles sur la mission Osiris-Rex, ses objectifs et son déroulé

Publicités

2 réflexions sur “Osiris-Rex photographie la Terre depuis Bennu

  • Bernard DARRE-MOGA

    Quelle raison explique le retard à détailler, comme vous savez si bien le faire en d’autres occasions, l’atterrissage de l’engin chinois sur la face cachée de la Lune, avec ce que ça suppose d’avancées technologiques au vu du froid ambiant au moins ? Merci par avance de votre réponse.

    Répondre
    • Je ne comprend pas tout à fait votre question. Le rover a atterri le 3 janvier (article posté demain 6 janvier). La Chine a attendu de tester avec succès les liaisons de communication entre l’atterrisseur et le satellite relais Queqiao et que la zone d’atterrissage soit suffisamment éclairée pour les panneaux solaires de Chang’e-4.
      Merci de préciser votre question si cela ne répond pas tout à fait à votre question.

      Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.