ISS : poubelle et propagande
Actuellement, il y a 7 astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale : les 3 Américains de la NASA, Kjell Lindgren, Bob Hines et Jessica Watkins, les 3 Russes Oleg Artemyev, Denis Matveev et Sergey Korsakov de Roscosmos et l’Italienne Samantha Cristoforetti de l’ESA.
Une poubelle larguée depuis l’ISS
Habituellement les poubelles de la Station (déchets d’alimentation comme les emballages, vêtements sales, matériels usagés, etc…) sont détruites à bord de cargos comme les cargos Cygnus ou Progress, en étant brûlés lors de leur rentrée atmosphérique destructive. Quatre astronautes peuvent générer jusqu’à 2 500 kg de déchets par an, soit environ deux poubelles par semaine.
Pour la première fois, un « sac poubelle » a été largué depuis l’ISS à partir du sas Bishop.
Ce petit sas d’un volume pressurisé de 4 mètres cubes, amené en 2020 à l’ISS par le cargo Dragon CRS-21, a été construit par NanoRacks, Thales Alenia Space et Boeing. Il est prévu d’être utilisé principalement pour déployer des petits satellites (cubesats et smallsats) ou des expériences depuis la Station en complément du sas du module japonais Kibo et avec une capacité accrue.
Bishop est nominalement attaché au module Tranquility de l’ISS et grâce au bras robotique Canadarm 2, il peut être détaché du port d’amarrage. C’est ce qui a été fait le samedi 2 juillet afin de relâcher dans l’espace 78 kg de déchets qui comprenaient de la mousse et des matériaux d’emballage, des sacs de transfert de cargaison, des vêtements d’équipage sales, des produits d’hygiène et du matériel usagés.
Comme pour les cargos Cygnus et Progress, le sac s’est consumé quelques heures après le largage sans faire de débris spatial.
Cette nouvelle façon de détruire les poubelles de l’ISS est une étape importante pour une gestion des déchets plus durables dans des stations spatiales. Les astronautes n’auront pas à attendre un cargo.
Source principale : Nanoracks
Le 4 juillet, Roscosmos publiait 2 photos sur le site Télégram montrant les cosmonautes de l’ISS avec un drapeau de la République populaire de Louhansk (RPL) et l’autre avec le drapeau de la République populaire de Donetsk (RPD).
Pour rappel, la RPL est une région d’Ukraine occupée par les forces russes et les 2 régions sont des républiques non reconnues par la communauté internationale.
La NASA a déclaré le 7 juillet dans un communiqué par mail aux journalistes : « La NASA réprimande fortement la Russie en utilisant la Station spatiale internationale à des fins politiques pour soutenir sa guerre contre l’Ukraine, qui est fondamentalement incompatible avec la fonction principale de la station parmi les 15 pays participants internationaux de faire progresser la science et de développer la technologie à des fins pacifiques« .
Le directeur de l’Agence Spatiale Européenne, Josef Aschbacher a effectué un commentaire similaire dans un tweet du 8 juillet « Il est inacceptable que l’ISS devienne une plate-forme pour mettre en évidence les crises politiques ou humanitaires sur Terre. Le but de l’ISS est de mener des recherches et de nous préparer à une exploration plus approfondie de l’espace. Elle doit rester un symbole de paix et d’inspiration.«
Cette nouvelle provocation de l’agence spatiale russe risque de compromettre l’accord d’échanges de sièges enter la NASA et Roscosmos. Si l’accord est signé, il est prévu que la cosmonaute Anna Kikina vole en Crew Dragon (Crew-5 a été évoqué) et qu’en échange l’Américain Frank Rubio vole sur Soyouz MS-22. A suivre…
J’ai longtemps hésité à partager cette dernière information sur le blog. Mais Roscosmos, et surtout son directeur Dimitr Rogozin, sont passées depuis plusieurs semaines d’une communication orientée à une communication de propagande. Même si l’on sait que l’exploration spatiale est depuis toujours liée à la politique, la Station Spatiale était jusqu’à présent à peu près préservée de cela et représentait ce que la collaboration internationale pouvait faire de mieux pour l’Homme et l’Exploration. Même pendant la Guerre froide, on n’avait pas atteint à ma connaissance les propos tenus par les autorités spatiales russes. Malheureusement cette image des cosmonautes russes avec les drapeaux de nations non reconnues et donc se pliant, a priori , de bonnes grâces à l’exercice, entache l’image de paix de l’ISS et les différentes communications de l’agence spatiale russe et de son directeur ces dernières semaines ne laissent rien présager de bons pour la fin de l’ISS et l’entente entre les différentes agences.
La propagande russe ne connaît décidément aucune limite mais ça, je le savais déjà depuis longtemps.
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