Incroyables images de Mascot sur Ryugu
Les premières images de l’atterrissage du lander franco-allemand MASCOT du 3 octobre commencent à être publiées.
Et elles sont incroyables ! N’oublions pas que la sonde Hayabusa-2 qui a déployé le « rover » Mascot se situe à plus de 300 millions de kilomètres de la Terre. Mascot n’est pas plus grand qu’une « boite à chaussures » de 28 cm x 29 cm x 21 cm.
La caméra embarquée à bord de MASCOT, MASCAM, a fourni des images de l’atterrissage, des manœuvres de sauts et de divers emplacements sur la surface.
La caméra MASCAM a pris 20 images lors de la chute de MASCOT sur Ryugu, après sa séparation de Hayabusa-2, à 51 mètres au-dessus de la surface de l’astéroïde. Cette image montre le paysage situé près du premier point de contact, d’une hauteur d’environ 25 à 10 mètres. Des reflets lumineux sur la structure du cadre ou le corps de la caméra se dispersent dans le champ de vision de la MASCAM (en bas à droite) en raison de la lumière du rétroéclairage du Soleil qui brille sur Ryugu. Ryugu présente une surface extrêmement sombre à la texture grossière qui ne reflète que 2,5 % de la lumière du Soleil. La zone accidentée montrée ici est à peu près aussi sombre que l’asphalte. Les détails des structures de terrain sont visibles dans les images MASCAM grâce aux éléments semi-conducteurs photosensibles du capteur de la caméra CMOS (semi-conducteur complémentaire d’oxyde de métal) de 1 000 x 1 000 pixels, dont la dynamique améliore les signaux lumineux même les plus faibles et fournit des données d’image utilisables de manière scientifique (informations DLR).
Les quelques 20 images acquises avec la caméra MASCAM de l’atterrisseur MASCOT pendant la descente montrent une surface extrêmement accidentée recouverte de nombreuses roches angulaires. Sur ce plan rapproché, il n’y a aucune zone recouverte de poussière, le régolite qui résulte de la fragmentation des roches due à l’exposition aux impacts de micrométéorites et aux particules cosmiques de haute énergie sur des milliards d’années. L’image de l’atterrisseur en rotation a été prise à une hauteur d’environ 10 à 20 mètres (informations DLR).
Pour MASCOT, le Soleil s’est couché trois fois sur Ryugu.
« Après une première réorientation automatisée, Mascot s’est retrouvé dans une position défavorable. Grâce à une autre manœuvre de saut commandée manuellement, nous avons pu placer MASCOT dans une position favorable grâce au bras oscillant très précisément contrôlé », a déclaré Christian Krause, responsable des opérations de MASCOT au DLR. À partir de cette position, MASCOT a effectué une séquence de mesure complète avec tous les instruments sur une journée d’astéroïdes et une nuit d’astéroïdes. « Plus tard, nous avons pu poursuivre les activités sur Ryugu avec une manœuvre spéciale », a ajouté Ralf Jaumann, scientifique planétaire au DLR et directeur scientifique de MASCOT. « Avec un « mini-mouvement », nous avons enregistré des séquences d’images qui seront utilisées pour générer des images stéréo de la surface une fois analysées. »
Comme prévu, le Mobile Asteroid Surface Scout, a pu acquérir des données sur la composition et la texture de l’astéroïde à plusieurs endroits. Lors des premières manœuvres, MASCOT s’est déplacé de plusieurs mètres jusqu’au prochain point de mesure. Enfin, et voyant que l’atterrisseur avait encore assez de batterie, les chercheurs ont osé faire un saut plus important. Dans l’ensemble, MASCOT a exploré Ryugu pendant trois jours et deux nuits d’astéroïdes. Un cycle jour-nuit sur Ryugu dure environ 7 heures et 36 minutes. À 21h04 (CEST), les communications avec Hayabusa-2 ont été interrompues en raison de l’ombre radio qui entrait avec chaque rotation d’astéroïde.
La batterie de l’atterrisseur a même dépassé toutes les attentes en fonctionnant près de 17 heures (16 heures max prévues) et il a pu ainsi envoyer toutes les données scientifiques à la Terre via la sonde Hayabusa-2.
Ryugu, un astéroïde de type C vieux de quatre milliards et demi d’années, a montré aux scientifiques quelque chose d’inattendu, alors même que plus d’une douzaine d’astéroïdes ont été explorés de près par des sondes spatiales : une multitudes de rochers et peu de poussière. Les données enregistrées par les 4 instruments de Mascot devraient permettre aux scientifiques de mieux comprendre le passé du Système Solaire, les astéroïdes étant des vestiges de sa création.
Source principale de l’article : Three hops in three asteroid days – MASCOT successfully completes the exploration of the surface of asteroid Ryugu
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