Hayabusa-2 : l’explorateur d’astéroïde japonais
Prévu le 30 novembre à 4:24 UTC depuis le pas de tir n°1 (LA-Y) du centre spatial Tanegashima au Japon, le lancement d’Hayabusa-2 marque le début de la seconde étape du programme d’exploration des astéroïdes initié par la JAXA (l’Agence spatiale japonaise).
Mise à jour 30/11 : nouvelle date de lancement au 3 décembre 4h22 UTC en raison des mauvaises conditions météo une fois de plus (annonce JAXA).
Mise à jour du 03/12/2014 : le lancement de Hayabusa-2 en photos
En effet, la sonde Hayabusa première du nom, propulsée par son moteur ionique, est revenue sur Terre en Juin 2010, soit 7 ans après son départ, ramenant des échantillons de l’astéroïde Itokawa (voir article d’Enjoy Space)
Cette nouvelle sonde a pour cible l’astéroïde de type C connu sous le doux nom de « 1999JU3 » (découvert en 1999). Cette catégorie regroupe des astéroïdes datant des origines de notre système solaire, plus anciens que ceux de type S tels qu’Itokawa et qui contiendraient davantage de minéraux organiques ou hydratés.
Ce lancement fait donc écho à la très médiatique mission Rosetta de l’ESA, à ceci près qu’Hayabusa-2 cible un type différent de corps céleste et permettra une étude des échantillons sur Terre, là où le choix européen a été d’amener un laboratoire mobile sur place pour s’affranchir des difficultés et des coûts que représentent un voyage retour et une rentrée atmosphérique. Cette mission s’avère également très perilleuse car on ne sait pas grand chose de l’astéroïde 1999JU3.
Le DLR (l’agence spatiale allemande) et le CNES prennent part à la mission Hayabusa-2 puisqu’elle embarque le petit atterrisseur MASCOT et ses 4 instruments d’observation. La sonde déposera également sur l’astéroïde, 3 autres petits rovers MINERVA-2, dont un premier modèle décolla à bord d’Hayabusa-1 en 2003.
Mascot, à la conquête d’un astéroïde :
La propulsion sera électrique et utilisera les moteurs dont le fonctionnement a été démontré sur la mission Hayabusa-1 et sur lequel des améliorations ont été apportées, poussant à 10 mN (contre 8 précédemment), la puissance fournie par chaque moteur ionique. Ce type de propulsion permettra d’effectuer les manoeuvres de changement d’orbite sur le trajet aller ainsi que le voyage retour pour une puissance 10 fois inférieure à celle d’un système à ergol chimique.
La configuration est donc très proche de la première version à ceci près qu’après cette phase d’étude en surface, un impacteur sera largué et chargé de créer un cratère artificiel pendant que la sonde sera mise à l’abri de l’autre côté de l’astéroïde. Le but de l’opération est d’effectuer des prélèvements en profondeur, là où les matériaux devraient avoir subi moins d’altération avec le temps.
http://youtu.be/2-NN2yHN9HY
Hayabusa-2 devrait rejoindre sa cible dans le courant de l’année 2018. Il restera sur place environ un an et demi pour conduire les différentes phases de sa mission qui s’annonce complexe mais prometteuse, avant d’entamer un voyage dans l’autre sens d’un an pour un retour sur Terre prévu fin 2020.
Lancement à suivre en direct sur YouTube ou sur Ustream
Pour plus d’informations sur la mission Hayabusa-2, rendez-vous sur cette page de la JAXA (en anglais), et sur la page du CNES pour la participation française. Plus de photos sur http://www.planetary.org