Exomars ne décollera pas en 2022
La mission Exomars avec le rover Rosalind Franklin ne décollera pas en septembre 2022 comme prévu depuis quelques mois.
Dès fin février, la mission était à risque à cause de la guerre en Ukraine [lire Impact de la guerre en Ukraine sur le secteur spatial].
L’ESA a confirmé ce 17 mars la suspension du projet :
Le Conseil de direction de l’ESA, réuni à Paris les 16 et 17 mars, a évalué la situation issue de la guerre en Ukraine concernant ExoMars, et à l’unanimité :
– a reconnu l’impossibilité actuelle de mener à bien la coopération en cours avec Roscosmos sur la mission du rover ExoMars avec un lancement en 2022, et a chargé le directeur général de l’ESA de prendre les mesures appropriées pour suspendre les activités de coopération en conséquence ;
– a autorisé le directeur général de l’ESA à mener une étude industrielle accélérée afin de mieux définir les options disponibles pour la mise en œuvre de la mission du rover ExoMars.
L’agence spatiale russe fournit le système d’atterrissage Kazachok et le lanceur Proton.
La mission russo-européenne avait raté la fenêtre de lancement de 2020 en raison de problèmes sur les parachutes de freinage pour la descente dans l’atmosphère martienne [Exomars : lancement reporté à 2022].
Alors que les tests sur les parachutes étaient réussis en juillet 2021, puis à l’automne 2021 avec le déploiement sans souci du parachute subsonique de 35 mètres de diamètre, le plus grand jamais destiné un une mission martienne, tout semblait désormais « sur les rails » pour la mission Exomars.
Il paraît peu plausible de trouver une solution pour le module d’atterrissage du rover, même auprès de la NASA, pour un décollage en 2022 et même pour la fenêtre de lancement de 2024. La NASA s’étant désengagée du projet, il paraît peu probable qu’elle y revienne. Le développement d’un nouvel atterrisseur par l’ESA prendra également au moins 2 à 3 ans minimum.
Cela doit être très frustrant pour les équipes d’ingénieurs et scientifiques impliquées sur la mission. Ni l’ESA ni la Russie n’ont jamais effectué un atterrissage 100 % réussi sur Mars. Cela ne sera donc pas non plus le cas en 2023.
–> « Quand ça veut pas, ça veut pas ! »