Rêves d'Espace

Un site sur l'actualité spatiale : les vols habités, les lancements, l'exploration de l'espace, les grandes missions actuelles et futures

Actualités spatiales

Espace : Les défis et perspectives de 2025

À l’aube de cette nouvelle année, j’essaye une nouvelle fois de dresser un panorama des événements spatiaux majeurs prévus pour les mois à venir. Il est important de noter que cette liste ne saurait être complète et que divers imprévus, qu’ils soient d’ordre technique ou géopolitique, peuvent entraîner des reports ou des annulations. Nous ferons le point sur ces prévisions en fin d’année pour évaluer ce qui s’est réellement concrétisé !

La plupart des missions citées feront l’objet d’articles dans les semaines ou mois à venir pour les détailler.

2025, année spéciale pour l’ESA

2025 marque les 50 ans de la création de l’Agence Spatiale Européenne par 10 pays européens, mais aussi les 20 ans du lancement du premier satellite de démonstration GIOVE-A, précurseur de la constellation de navigation par satellite Galileo de l’Union Européenne.

C’est également la 30e année dans l’espace pour SOHO, l’Observatoire solaire et héliosphérique, mission conjointe de l’ESA et de la NASA.

La Lune, toujours au centre de l’exploration

La Lune va rester l’objectif principal de nombreuses missions d’exploration et de tentatives d’atterrissage.

Un atterrisseur de Firefly Aerospace, Blue Ghost Mission 1, doit décoller à mi-janvier. Il embarque 10 instruments de la NASA [article dédié à venir].

Blue Ghost Mission 1 de Firefly Aerospace (crédit NASA)

À bord du même lanceur, il y aura la seconde mission du japonais iSpace, Hakuto-R Mission 2 avec l’atterrisseur nommé Resilience (nommé après l’échec du premier alunissage de 2023), qui embarque un rover de l’entreprise, nommé Tenacious [article dédié à venir].

Le lander Resilience de Hakuto-R Mission 2 en essais vibration (crédit iSpace)

Une seconde mission d’Intuitive Machines est aussi prévue en 2025. Le lancement pourrait avoir lieu en février. L’atterrisseur similaire à la première mission embarque un petit rover cette fois-ci, Yaoki, fourni par l’entreprise japonaise Dymon [article dédié à venir].

Le rover Yaoki de Dymon installé sous couverture isolante sur le lander IM-2 (crédit Intuitive Machines)

Par contre, comme annoncé par la NASA en décembre, le retour d’astronautes autour de la Lune ne sera pas pour 2025.


De nouvelles missions scientifiques

La Chine prévoit de lancer la mission Tianwen-2 en mai 2025, qui est une mission de retour d’échantillons d’un astéroïde proche de la Terre puis qui doit visiter une comète [article à venir en temps voulu].

Illustration d’artiste de l’astéroïde Kamo’oalewa, la cible de la mission chinoise d’échantillonnage d’astéroïdes Tianwen 2. Certains astronomes pensent que Kamo’oalewa pourrait être un morceau de la lune terrestre détruit (crédit : Addy Graham/Université de l’Arizona)

Prévue de décoller initialement en 2024, mais ayant raté la fenêtre de tir optimale vers Mars, la mission ESCAPADE (Escape and Plasma Acceleration and Dynamics Explorers) de la NASA pourrait décoller en fin d’année, ou bien début 2026.

Rocket Lab avait annoncé en octobre 2023 qu’ils prévoyaient d’envoyer la première mission privée vers Vénus fin 2024. Le rendez-vous a été manqué. Y aura-t-il un décollage en 2025 ? On n’a pour l’instant pas de nouvelles de l’état d’avancement de la mission.

L’observatoire SPHEREx (Spectro-Photometer for the History of the Universe, Epoch of Reionization and Ices Explorer) de la NASA devrait être lancé en février 2025 au plus tôt. Cette mission doit créer un relevé spectral complet du ciel, cartographiant plus de 450 millions de galaxies et 100 millions d’étoiles en 102 couleurs.

L’observatoire spatial SPHEREx de la NASA a été photographié à BAE Systems à Boulder, Colorado, en novembre 2024 après avoir effectué des tests environnementaux. Les trois cônes concentriques du vaisseau spatial aident à éloigner la chaleur et la lumière du télescope et d’autres composants, les gardant ainsi au frais (crédit : BAE Systems)

La mission SMILE (Solar wind Magnetosphere Ionosphere Link Explorer) est une mission conjointe de l’ESA et de l’Académie chinoise des sciences (CAS). SMILE étudiera l’interaction entre le bouclier protecteur de la Terre, la magnétosphère, et le vent solaire supersonique.

SMILE en cours d’intégration en Chine (crédit Xinhua/Jin Liwang)

La mission TRACERS (Tandem Reconnection and Cusp Electrodynamics Reconnaissance Satellites) de la NASA, avec 2 satellites, visant à étudier la magnétosphère terrestre, doit être lancée en avril 2025.

Concept d’un artiste représente les satellites de reconnaissance Tandem Reconnection et Cusp Electrodynamics Reconnaissance Satellites (TRACERS) de la NASA dans l’espace (crédit : Millennium Space Systems)

L’Agence spatiale européenne (ESA) prévoit de mener un vol d’essai orbital de son cargo spatial sans équipage Space Rider au troisième trimestre 2025. Ce vaisseau spatial réutilisable est conçu pour des expériences scientifiques en orbite terrestre basse.

Illustration de SpaceRider (crédit ESA)

La sonde Hera de l’ESA va effectuer un survol de la planète Mars en mars pour bénéficier de l’assistance gravitationnelle, tout comme Europa Clipper de la NASA en février.

La sonde Lucy de la NASA effectuera le survol de son premier astéroïde, (52246) DonaldJohanson, dans la ceinture d’astéroïdes principale entre Mars et Jupiter en avril 2025.

Ce sera malheureusement la fin de la mission d’astrométrie GAIA de l’ESA, prévue au premier trimestre 2025, comme celle de l’observatoire en rayons gamma Integral. EUCLID devrait fournir sa première grande publication officielle des premières données de sa cartographie de l’Univers.

Une vue de tout le ciel de notre galaxie, la Voie Lactée et des galaxies voisines, basée sur des mesures de près de 1,7 milliard d’étoiles. La carte montre la densité d’étoiles observée par Gaia dans chaque partie du ciel entre juillet 2014 et mai 2016. Les régions plus claires indiquent des concentrations d’étoiles plus denses, tandis que les régions plus sombres correspondent à des taches du ciel où moins d’étoiles sont observées. Cette vue montre la distribution de toutes les étoiles, y compris celles qui sont faibles et éloignées. La structure horizontale brillante qui domine l’image est le plan galactique, le disque aplati qui héberge la plupart des étoiles dans notre galaxie, avec le centre galactique au milieu (crédit ESA/Gaia/DPAC).

Côté observation de la Terre, l’Europe va lancer de nouveaux satellites ou instruments pour le programme Copernicus : Sentinel-4 et 5 respectivement sur un satellite sondeur MTG (Meteosat Third Generation) et Sentinel-5 sur le satellite MetOp-SG-A1. Sentinel-1D devrait remplacer Sentinel-1A en orbite. Le satellite Biomass dont la mission principale est de cartographier la biomasse des forêts tropicales, tempérées et boréales afin d’estimer les quantités de carbone stockées et les flux de celui-ci, doit également s’envoler en 2025, sur Vega C.

Sentinel-6B, mission conjointe ESA et NASA pour fournir des mesures continues de l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale et améliorer les prévisions des courants océaniques ainsi que des conditions de vent et de vagues, devrait également s’envoler en 2025.

En mars 2025, la NASA et l’Organisation Indienne de Recherche Spatiale (ISRO) se sont associées pour lancer la mission NASA-ISRO Synthetic Aperture Radar (NISAR) d’observation de la Terre, qui scannera une grande partie des terres et des glaces de la Terre.

MetOp-SG-A1 en cours d’intégration chez Airbus Space à Toulouse (crédit Rêves d’espace)

Vols habités : ISS, CSS et vols privés

Les rotations des équipages vont continuer à la Station Spatiale Internationale avec les équipages Crew-10, Crew-11, Soyouz MS-27 et MS-28, et si la NASA accorde une nouvelle certification de vol, il pourrait y avoir un nouveau vol de Starliner, avec ou sans équipage, on ne sait pas encore. La mission privée Ax-4 d’Axiom Space devrait rendre visite à l’ISS en début d’année [pour suivre les futurs équipages, voir la page spéciale mise à jour régulièrement].

C’est le cargo DreamChaser de Sierra Space qui devrait faire enfin son vol inaugural en mai 2025 au plus tôt, avec près de 7 ans de retard.

La navette cargo DreamChaser de Sierra Space

Sur la Station spatiale chinoise, il devrait y avoir également 2 rotations d’équipage.

Le premier vol du vaisseau habitable indien pour la mission spatiale indienne Gaganyaan devrait avoir lieu enfin en 2025 (sans équipage), l’Inde ayant commencé l’assemblage du lanceur.

Côté vol privé, une nouvelle mission est prévue : Fram2, pour des orbites au-dessus des pôles.

New Shepard de Blue Origin devrait continuer à faire quelques vols suborbitaux touristiques alors que côté Virgin Galactic, c’est la pause en attendant le nouveau vaisseau de classe Delta.

La station spatiale privée Haven-1 de Vast constituée d’un seul module est prévue pour être lancée fin 2025 [détails à venir]. Cette date de lancement reste toutefois ambitieuse. À suivre !

Illustration de la station Haven-1 visitée par un Crew Dragon (crédit VAST)

Vers 300 décollages en 2025 ? Et de nouveaux lanceurs !

En 2025, on devrait avoir encore plus de 200 lancements.

SpaceX a annoncé vouloir voler Falcon 9 près de 180 fois ! Le Starship devrait réaliser jusqu’à 25 vols, à commencer par les premiers vols orbitaux. Il devrait y avoir les premiers essais de transfert de carburants entre 2 Starship en orbite, étape nécessaire pour les vols lunaires. Il y aura aussi la tentative de récupération du Starship par les bras « Mechazilla » de la tour de la seconde tour de lancement qui est en cours de finalisation.

Illustration d’un test de transfert d’ergols entre 2 Starship sur orbite (crédit SpaceX)

Après 2 vols réussis en 2024, Vulcan d’ULA devrait rentrer dans une cadence de vol d’environ une dizaine par an. Atlas V ne prendra pas encore sa retraite et devrait effectuer une dizaine de vols pour le déploiement de la constellation Kuiper d’Amazon.

En concurrent sérieux en devenir, New Glenn de Blue Origin doit faire son vol inaugural le 10 janvier [article à venir post-lancement].

New Glenn pendant l’essai de répétition générale fin décembre (crédit Blue Origin)

Gilmour Space, une start-up australienne, espère lancer sa fusée Eris au premier trimestre 2025 après avoir annoncé le vol en 2024.

La Chine réalisera-t-elle un nombre de lancements aux alentours d’une soixantaine en 2025 comme en 2024 ? Elle continuera le déploiement de ses « méga constellations » de satellites de télécommunications en orbite basse.

Plusieurs lanceurs devraient effectuer leur vol inaugural : Long March 8A (CALT), Long March 12A (SAST), Zhuque-3 (Land Space), Tianlong-3 (Space Pionner), Gravity-2 (Orien Space), Hyperbola-3 (iSpace), YuanXingZhe-1 ou YXZ-1 (Sepoch), Lijian-2 (CasSpace), Pallas-1, un lanceur capable de placer 5 tonnes en LEO et Ceres-2 (Galactic Energy) et Nebula-1 (DeepBlue Aerospace). Zhuque-3, Tianlong-3 et Nebula-1 sont prévus d’être partiellement réutilisables (premier étage).

De gauche à Droite : Long March 8A, Long March 12A, Zhuque-3, Tianlong-3, Gravity-2, Hyperbola-3, YXZ-1, Lijian-2, Pallas-1, Nebula-1 et Ceres-2

En Europe, Ariane 6 devrait faire son second vol vers fin février avec le satellite CSO-3 de défense française et on espère que d’autres suivront pour une montée en cadence. Il est notamment prévu à l’automne le lancement du satellite européen de météorologie METOP-SG A1 et plusieurs satellites de première génération Galileo (en attendant la seconde génération en 2026). La version la plus puissante de la nouvelle fusée lourde d’Europe, Ariane 64, devrait voler de manière opérationnelle pour la première fois en 2025.

Ariane 6 version 4 boosters ou Ariane 64 (crédit ESA – D. Ducros)

Plusieurs lancements Vega C sont prévus en 2025 pour la mise sur orbite des satellites d’observation de la Terre européens [voir pus haut] et pour le Space Rider.

D’autres lanceurs européens préparent leur vol inaugural pour 2025 : RFA One de l’entreprise allemande Rocket Factory Augsburg, Spectrum de l’allemande Isar Space, Prime de l’anglais Orbex, MIURA-5 de l’entreprise espagnole PLD Space, le vol suborbital de la Zephyr du français Latitude et de la Skyrora L de l’anglais Skyrora.

Les challenges des entreprises européennes de lanceurs (erreur semble-t-il pour Skyrora)

L’année spatiale 2025 va encore être bien remplie ! Abonnez-vous au blog et à mes réseaux sociaux pour suivre l’actualité spatiale à partir de mes articles, des reportages et des live !

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