Chang’e6 : la Chine atterrit une nouvelle fois sur la face cachée de la Lune pour en ramener des échantillons
A 22h23 UTC ce 1er juin, la mission chinoise Chang’e6 a effectué un atterrissage sur la surface lunaire, côté face cachée de la Lune.
L’agence spatiale chinoise, la CNSA, a annoncé l’alunissage peu après l’évènement. Comme d’habitude, il n’y avait pas de direct.
Après Chang’e3 en 2013 et Chang’e4 en 2018 où la Chine devenait la première nation à réussir un alunissage sur la face cachée de l’astre sélène, puis le retour d’échantillons de la surface par Chang’e5, en 2020, c’est le 4e succès sur 4 tentatives. Aucune autre nation n’a un tel taux de réussite.
Chang’e5 avait ramené 1731 grammes de régolithe lunaire, Chang’e6 (嫦娥六号) vise à ramener sur Terre près de 2 kg d’échantillons.
Chang’e6 est composé de 4 composantes : un orbiteur et un atterrisseur équipé d’un étage de remontée, et d’une capsule de retour d’échantillons à bord de l’orbiteur [lire Chang’e6 : la Chine veut réaliser une première mondiale en ramenant des échantillons de la face cachée de la Lune].
Les communications avec la Terre depuis la face cachée de la Lune se feront grâce au satellite Queqiao-2 lancé en mars dernier.
Chang’e6 était rentré en orbite lunaire le 8 mai, 5 jours après son décollage. Entre le 8 mai et le 30 mai, la sonde a ensuite circularisé son orbite et l’a descendu à environ 100 km d’altitude. Après une séparation de l’atterrisseur de l’orbiteur le 30 mai, l’atterrisseur a commencé à descendre vers la surface à 22h09 UTC, utilisant son moteur à poussée variable de 7500 N.
Puis le lander a effectué des ajustements rapides de position à une altitude d’environ 2,5 kilomètres au-dessus de la surface lunaire avant de poursuivre sa descente. La caméra d’atterrissage LCAM à bord a été utilisée pour la détection automatique et autonome des obstacles lors d’un vol stationnaire à environ 100 m d’altitude. La sonde a également utilisé un LIDAR (système laser tridimensionnel) pour trouver un point d’atterrissage en toute sécurité.
L’alunissage s’est effectué en douceur dans le bassin Antarctique-Aitken à 41,64° de latitude sud et 153,99° de longitude ouest, à environ 16,7 km nord-est de la zone d’atterrissage présélectionnée.
L’analyseur d’ions négatifs de la surface lunaire de l’ESA, l’instrument suédois NILS, et le détecteur DORN de radon lunaire du CNES, sont sur le point de commencer leurs travaux et le réflecteur angulaire laser passif italien INRRI a été déployé [instruments et détails de la mission dans l’article sur Chang’e6].
La perceuse et le bras mécanique devraient commencer à prélever des roches et du régolithe lunaire dans les heures à venir. L’opération devrait durer environ 2 jours.
Les échantillons prélevés pourraient contenir de la matière éjectée du manteau lunaire, fournissant des données pour mieux comprendre la composition de l’intérieur de la Lune, l’évolution de l’astre mais également enrichir les connaissances sur l’histoire des débuts du Système Solaire.
Un petit rover pourrait être déployé à la surface lunaire, mais la CNSA ne l’a pas confirmé à ce jour.
Une fois les opérations de surface terminées, la fusée de l’ascenseur l’élèvera en orbite lunaire pour s’amarrer au module de rentrée. Il transférera des échantillons vers le module, qui les transportera sur Terre. Le retour sur Terre des échantillons est prévu vers le 25 juin.
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