Artemis II : La mission de retour d’humains autour de la Lune se précise
La mission Artemis II qui doit voir les 4 premiers astronautes autour de la Lune depuis plus de 50 ans est dans les derniers mois de préparation.
La NASA a tenu 2 conférences de presse les 23 et 24 septembre pour partager les dernières informations sur ses préparatifs et les dates de lancement possibles.

SLS et Orion dans les préparatifs finaux
Le vaisseau Orion est actuellement dans le Launch Abort System Facility (LASF) où il a reçu le système d’abandon d’urgence LAS (Launch Abort System), système de sécurité qui se trouve au sommet d’Orion lors du lancement et pendant l’ascension. Si une urgence se produit pendant le lancement, le LAS éloigne Orion et son équipage de la fusée pour un atterrissage dans l’Océan.

Les 4 membres de l’équipage Artemis II, Reid Wiseman (commandant), Victor Glover (pilote), Christina Koch (spécialiste de mission) et Jeremy Hansen (spécialiste de mission de l’agence spatiale canadienne) ont nommé leur vaisseau spatial Orion « Integrity ».
Selon le communiqué de la NASA, le nom « Intégrité » incarne le fondement de la confiance, du respect, de la franchise et de l’humilité au sein de l’équipage et des nombreux ingénieurs, techniciens, scientifiques, planificateurs et rêveurs nécessaires au succès de la mission. Le nom est également un clin d’œil à l’effort intégré considérable des plus de 300 000 composants du vaisseau spatial aux milliers de personnes à travers le monde, qui doit se rassembler pour s’aventurer sur la Lune et revenir, inspirer le monde et mettre le cap sur une présence à long terme sur la Lune.
Le lanceur SLS est presque complètement intégré et n’attend plus que l’adaptateur du vaisseau ou Spacecraft Adapter. C’est un cône qui relie la partie inférieure du module de service d’Orion à la partie supérieure du lanceur SLS, l’étage de propulsion cryogénique provisoire ou ICPS (Interim Cryogenic Propulsion Stage).
Trois des 5 cubesats prévus d’être déployés en orbite haute terrestre ont été installés à bord de cet adaptateur (10 avaient été installés pour Artemis I).

Puis viendra l’installation du vaisseau sur le SLS dans les prochaines semaines, et de nombreux essais du SLS et du pas de tir (communications, configuration du système d’évacuation d’urgence, essai de ravitaillement en carburants, …).
Contrairement à Artemis I, il n’est pas prévu que le lanceur revienne au VAB après les derniers essais sur le pas de tir, notamment la répétition générale « humide » WDR (Wet Dry Rehearsal, soit avec chargement en carburants). Le lanceur devrait décoller quelques jours après ce dernier test.
L’équipage continue son entraînement
En complément des entraînements à la prise de commande manuelle du vaisseau et de la connaissance des systèmes à bord, les 4 astronautes effectueront un dernier essai de compte à rebours en conditions réelles, ou Countdown Demonstration Test (CDDT). Ils revêtiront leurs combinaisons de vol, vérifie les communications, configure le module d’équipage et effectue le compte à rebours jusqu’aux dernières secondes avant d’arrêter le test.

Ils effectueront aussi un dernier essai d’évacuation d’urgence du pas de tir ou Egress demonstration with the Crew.

Un lancement entre février et avril
Le lancement n’est pas prévu plus tard qu’en avril 2026, mais qu’il pourrait potentiellement avoir lieu dès le 5 février. Les possibilités de lancement dépendent de la mécanique orbitale, de la proximité de la Lune et d’autres aspects logistiques au sol. Chaque mois offre entre 4 et 8 jours de lancement.
Le profil de mission unique de la mission Artemis II s’appuie sur l’essai en vol sans équipage d’Artemis I : après la séparation de l’étage central du lanceur, l’étage supérieur ICPS portant Orion effectuera plusieurs manœuvres pour élever son orbite autour de la Terre et placer le vaisseau et son équipage sur une trajectoire de retour libre lunaire. Une fois sur cette orbite, le vaisseau se séparera de l’ICPS et effectuera un essai de démonstration d’opérations de proximité. Après des tests des systèmes de support vie, de communications et de navigation, il sera temps au vaisseau d’aller sur une trajectoire d’injection translunaire grâce au module de service ESM fournit par l’ESA, puis d’effectuer un voyage d’environ 4 jours vers la Lune. Cette trajectoire ramènera naturellement Orion vers la Terre après avoir survolé la Lune. Le vaisseau Orion et l’équipage seront de retour sur Terre après environ 10 jours de voyage.

En cas d’anomalie majeure lors de la phase d’ascension vers l’orbite haute terrestre, il existe plusieurs options d’interruption du vol, dont une qui placerait Orion en orbite terrestre basse. Dans ce scénario, il serait impossible de faire effectuer au vaisseau une boucle autour de la Lune.
Je reviendrais sur les détails de la mission Artemis II au début 2026.
Source principale : NASA
