Actualités spatiales du 13 au 19 mai : Beidou et la science de Chang’e 4
Une semaine encore bien calme côté lancement. En effet, 2 tirs étaient annoncés mais la Falcon 9 de SpaceX est restée au sol. Seuls les Chinois ont lancé.
Et on parle aussi de la Chine sur la Lune.
Long March : la Chine lance le dernier Beidou
Vendredi 17 mai, à 17h48 heure française, une fusée Long March 3C a décollé du Xichang Space Center avec à bord le satellite Beidou-2 G8. Selon la China Academy of Launch Vehicle Technology (CALT), en charge du lancement, le vol et le déploiement se sont bien passés.
La LM 3C est une variante de la gamme la plus puissante des fusées moyennes Long March, les LM 3. C’est la version avec seulement deux boosters latéraux. C’était son 17ème vol depuis le premier en avril 2008. On peut noter que la Long March 3C n’a connu aucun échec. La Long March 3C a déjà lancé 7 autres satellites Beidou-2 (de G1 à G7). La Long March 3C est surtout connue pour avoir lancé la mission Chang’e 5-T1, mission de préparation de Chang’e 5 et de la première tentative chinoise de retour d’échantillon lunaire prévue fin 2019 [lire Chang’e5T1, la sonde lunaire de test chinoise de retour sur Terre].
La Long March 3C a décollé en direction de l’est sud-est, avant de relâcher ses boosters qui, comme d’habitude, sont retombés aux alentours du pas de tir. Finalement, le lanceur a mis Beidou-2 G8 en orbite elliptique de transfert. Le satellite fera pendant les prochaines semaines des dernières manœuvres de circularisation en orbite géostationnaire.
Le réseau Beidou est le réseau de satellites de positionnement chinois, le « GPS chinois » autrement dit. Le tout premier élément était un prototype qui n’est pas resté opérationnel longtemps. Depuis, en comptant G8, la Chine a lancé 45 satellites Beidou. On compte d’abord une première série Beidou-1, puis une série Beidou-2, envoyée dès 2007, pour étendre et remplacer au fur et à mesure la première. G8 était le dernier élément de la série Beidou-2. Désormais la Chine compte passer à la nouvelle génération Beidou-3 (dont elle a déjà lancé quelques satellites) qui, après une transition entre 2020 et 2023/2024, remplacera la série actuelle.
La série Beidou-2 compte 27 satellites en orbite moyenne (autour de 20 000 km de hauteur), 5 en orbite géostationnaire, et 3 en IGSO (orbite géosynchrone inclinée).
Premiers résultats scientifiques pour Yutu-2
Le 15 mai, les premiers résultats scientifiques de la mission Chang’e 4 sont parus dans la revue Nature.
Un résumé dans cet article : Premiers résultats scientifiques pour Chang’e4 et Yutu-2
Montage côte à côte des 2 images dévoilées par la CLEP : à gauche, Yutu-2 a photographié l’atterrisseur Chang’e-4 début janvier 2019 à l’aide de sa caméra panoramique (PCAM) et à droite, Chang’e-4 a photographié le rover Yutu-2 début janvier à l’aide de sa caméra de terrain (TCAM)
En bref
Démarrage de la production des Ariane 6
ArianeGroup a annoncé cette semaine la mise en production de 14 lanceurs Ariane 6 destinés à voler en 2021 et 2023, après les deux modèles de qualification au sol et en vol en 2020. La construction est réalisée à travers treize pays d’Europe.
Artemis pour la Lune
Cette semaine, la NASA a annoncé le nom de son futur programme lunaire : Artemis. C’est la sœur jumelle d’Apollon. Belle référence donc au programme Apollo.
Concept artistique d’un module lunaire (crédit NASA)
Elle a également annoncé avoir sélectionné 11 entreprises américaines pour mener des études et produire des prototypes d’atterrisseurs humains dans le cadre de ce programme d’exploration lunaire. Parmi les sélectionnés, les constructeurs historiques Lockheed Martin, Boeing, SSL et Northrop Grumman, mais aussi des sociétés issues du « NewSpace » comme SpaceX , Blue Origin et Sierra Nevada, et des entreprises moins connues comme Dynetics.
On vous prépare un article complet sur le retour sur la Lune !
NB : article écrit avec Daniel.
Quels sont les 13 pays impliqués dans le programme Ariane 6 ? Il y a aussi environ 600 entreprises.
A ne pas confondre avec « le programme à Polo »…
NB : Artemis (Grèce) –> Diane (Rome). Apollon est commun à ces deux civilisations (ou mythologies).
C’est, bien sûr, dans l’optique de faire alunir au moins une femme (américaine of course) vers 2024.