Rêves d'Espace

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L’actualité de la semaine du 26 septembre au 2 octobre : PSLV, Rosetta, Europe, Mars

Encore une semaine calme côté lancement, mais riche en annonces et surtout la fin d’une grande mission européenne : Rosetta.

Lancement multiple réussi pour la PSLV indienne

Lundi 26 septembre à 3h42 UTC, le lanceur indien PSLV a réussi le lancement de 8 satellites sur 2 orbites différentes.

Mise sous coiffe des 8 satellites dont Scatsat-1 au sommet, pour le lancement PSLV-C35 (credit ISRO)
Mise sous coiffe des 8 satellites dont Scatsat-1 au sommet, pour le lancement PSLV-C35 (credit ISRO)

Les 8 satellites mis sur orbite basse :

  • ScatSat 1, un satellite de 371 kilos financé et construit en Inde pour rejoindre une flotte internationale de radars en orbite conçus pour suivre les ouragans, les typhons et autres cyclones tropicaux. Il a été mis sur une orbite polaire à 730 km d’altitude.
  • Pathfinder 1, un satellite américain de démonstration de 44 kg, pour BlackSky, pour fournir à terme avec une constellation de satellites des images haute résolution de tout endroit sur la planète.
  • 3 satellites pour l’Algérie : Alsat2B de 117 kg construit en coopération avec Airbus Defence and Space, Alsat1B (103 kg) construit par SSTL, et Alsat-1N, un cubesat construit par le Surrey Space Center.
  • CanX-7, un cubesat canadien, comme démonstrateur d’une voile solaire pour désorbiter les petits satellites.
  • PRATHAM (10kg) et PISAT (2,5kg) des cubesats construits par des étudiants indiens.

PSLV-C35 était la première mission PSLV de lancement sur deux orbites différentes, confirmant l’Inde comme l’un des acteurs majeurs de lancement de satellites.

Pour compléter : La brochure de lancement

Des panaches d’eau sur Europe ?

Cette image composite montre des panaches de vapeur d'eau en éruption au sud de la lune de Jupiter, Europe. Les panaches photographiés par le télescope spatial Hubble ont été vus en silhouette alors que la lune passe devant Jupiter. (credits NASA/ESA/W. Sparks (STScI)/USGS Astrogeology Science Center)
Cette image composite montre des panaches de vapeur d’eau en éruption au sud de la lune de Jupiter, Europe. Les panaches photographiés par le télescope spatial Hubble ont été vus en silhouette alors que la lune passe devant Jupiter. (credits NASA/ESA/W. Sparks (STScI)/USGS Astrogeology Science Center)

La NASA a annoncé la découverte probable de panaches d’eau sur la lune Europe (communiqué). A partir d’images du télescope spatial Hubble, les scientifiques pensent que de la vapeur d’eau jaillit de la surface de la lune Europe de Jupiter, laissant entendre que de futurs engins spatiaux pourraient échantillonner l’eau cachée d’Europe sans avoir à percer à travers des kilomètres de glace dure. En effet, on sait depuis de nombreuses années qu’Europe ou Encelade, une lune de Saturne, sont composées en grande partie d’eau sous forme de glace. Les scientifiques pensent qu’une partie de cette eau est liquide et forme un océan sous la surface vers 10 km de profondeur. Mais aller chercher cette eau c’est compliqué car la température de surface d’Europe est de -170°C, et donc la glace y est aussi dure que du béton.

En vidéo, une vue d’artiste de ce que pourraient être ces panaches d’eau sur Europe :

Deux bonnes raisons de ne pas s’enflammer suite à cette annonce :

  • Les images de Hubble utilisées pour cette annonce sont à la limite des capacités du télescope spatial. Le futur télescope spatial James Webb pourra peut être lever le doute.
  • L’annonce n’est pas nouvelle en fait. En décembre 2013, la NASA avait déjà publié cette hypothèse (communiqué).

En fait, la NASA aime faire ce genre d’annonce qui semble extraordinaire mais qui en fait ne l’est pas tant que ça. Est-ce que cette communication intervient au bon moment alors que le Congrès américain s’apprête à voter les prochains budgets des missions d’exploration lointaine, et donc la NASA souligne-t-elle ainsi son envie de voir acceptée l’une de ses missions vers la lune Europe ? On pourrait le croire, non ?

Quand Elon Musk rêve de Mars

Elon Musk le patron de SpaceX a dévoilé ce 27 septembre à la Conférence Internationale d’Astronautique (IAC) une nouvelle étape de sa conquête de Mars.

Depuis des années, Musk répète que son but ultime est d’aller sur la planète rouge. Avec son « Interplanetary Transport System » (système de transport interplanétaire), Musk, avec SpaceX, veut envoyer des centaines de personnes sur Mars avec un lanceur beaucoup plus puissant que la Saturne 5. Il veut réussir plusieurs objectifs à la fois : créer sur Mars une ville « autonome », une civilisation indépendante d’un million de personnes et réduire le coût du vol à destination de la planète rouge.

Techniquement, certaines briques du programme existent ou sont faisables à plus ou moins court terme : lanceur réutilisable, atterrissage contrôlé avec des rétrofusées (voir l’essai du Dragon V2 en mai 2015), utilisation de carburant comme le méthane, développement en cours des moteurs Raptor, etc… mais rien n’est dit dans son annonce au sujet de la protection contre les radiations, la sélection et la vie des centaines de personnes envoyées sur Mars, … SpaceX a toutefois commencé la construction de ce nouveau lanceur lourd à en croire l’image publiée d’un des réservoirs en développement :

Le planning du projet Interplanetary Transport System de SpaceX présenté le 27/09/2016 (credit SpaceX)
Le planning du projet Interplanetary Transport System de SpaceX présenté le 27/09/2016 (credit SpaceX)

Le plus gros problème sera sans doute le financement et le planning. Elon Musk a annoncé vouloir faire son premier vol habité vers Mars pour 2022. Avec le développement d’un nouveau lanceur lourd, il faudra tout de même beaucoup d’argent, y compris des fonds publics. La NASA, déjà engagée dans son lanceur lourd SLS, va-t-elle le soutenir ?

Elon Musk a certainement réussi à inspirer beaucoup de gens, à la fois dans l’industrie et dans le grand public, sur l’exploration spatiale. De plus, il a déjà surpris beaucoup de monde en réussissant en 10 ans ce que d’autres ont mis plusieurs décennies. Il est le premier à avoir réussi les atterrissages de lanceurs orbitaux par exemple. Donc il a le droit de rêver, et nous avec, non ? De nouvelles aventures à suivre…

La présentation disponible en téléchargement (en anglais) et la présentation à l’IAC :

Rosetta : fin d’une mission européenne d’exception

Le 30 septembre, Rosetta, la sonde en orbite autour de la comète 67P s’est éteinte au bout de 12 ans de mission. Une fin annoncée et riche en émotion à (re)vivre dans cet article : « Rosetta, c’est fini ! Mais la science continue »

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Retrouvez cette actualité sur Youtube en partenariat avec Stardust :

https://youtu.be/s2FKhDQ1TI4

 

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4 réflexions sur “L’actualité de la semaine du 26 septembre au 2 octobre : PSLV, Rosetta, Europe, Mars

  • Clarisse

    Avant d’aller sur Mars, retournons donc sur la Lune, ce ne sera pas déjà si mal !

    Cela fait déjà près de 44 ans, depuis décembre 1972, que j’attends ce retour… et je pense que ce sera cette fois un match USA / Chine (comme dans bien d’autres domaines) avec un petit avantage pour cette dernière à moins que les Américains ne sortent de leur léthargie entamée en 1969 si ce n’est plus tôt.

    Quant aux élucubrations d’Elon Musk, elles sont du même acabit que bien d’autres (Mars One par exemple) qui servent avant tout à lever des fonds et à attirer les gogos. Un million d’hommes (et de femmes) sur Mars !… et pourquoi pas un milliard ?

    ***

    A noter pour demain 4 octobre :

    – un lancement d’Ariane 5 qui, s’il est réussi, égalera le record de 74 missions réussies d’affilée d’Ariane 4 (je me demande bien quel est le record pour les autres types de fusées) ;
    – le 59e anniversaire de Spoutnik-1 (15 ans à un jour près après le 3 octobre 1942, date du premier lancement réussi d’une A-4 alias V-2… Ce fut le 3e tir d’une A-4 après les échecs des 13 juin et 16 août 1942. Elle atteignit 85 km d’altitude, dépassant ainsi l’ancienne limite de l’espace…) ;
    – et celui de Gregory T. Linteris (ex-astronaute US qui devint le 357e homme de l’espace, vols orbitaux seuls, lors de la mission STS-83 / Columbia F-22) qui a eu la bonne idée de naître le 4 octobre 1957 !

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  • yardd

    Su l’image des différents lanceurs, je noté qu le Falcon 9 peut emmener plus de 22t en orbite basse !? Soit plus qu’Ariane 5 et Proton. C’est étonnant quand même. Il me semble que c’est plutôt dans les 12~13t.

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    • Bien vu ! Effectivement, SpaceX semble vouloir jouer avec les chiffres et impressionner tout le monde encore une fois. En orbite basse, la capacité d’emport max annoncée par les experts est de 13,5 tonnes, mais SpaceX annonce sur son site web 22 tonnes. A moins, que le surplus de capacité d’emport soit « juste » réutilisée pour le carburant nécessaire aux atterrissages retour des premiers étages ?

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  • Clarisse

    Capacité de charge utile :

    – Falcon 9 : 13,15 t en orbite basse et 5,3 t en orbite de transfert géostationnaire ;
    – future Falcon Heavy : 53 t en orbite basse et 19,5 ou 21,2 t (selon les sources) en orbite de transfert géostationnaire.

    Faut pas prendre les oiseaux du bon dieu pour des canards sauvages !

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