5 février 1971, Apollo 14 sur la Lune
Le 5 février 1971, c’est l’alunissage d’Apollo 14 avec Alan Shepard et Edgar Mitchell.
Décollage le 31 janvier
Le décollage de Apollo 14 est effectué le 31 janvier 1971 avec à son bord Alan Shepard, le commandant, Edgar Mitchell, le pilote du module lunaire et le pilote du module de commande Stuart Roosa.
C’était le premier lancement d’Alan Shepard depuis son vol historique Mercury 7 en mai 1961, le premier vol suborbital américain de 15 minutes à bord d’une Redstone. À cette époque, les États-Unis étaient à la traîne de l’Union Soviétique à la fois en termes de puissance de fusée et de capacité d’engins spatiaux. Depuis les choses ont bien changé. Saturn V, est la fusée la plus puissante jamais envoyée et il y a eu 3 alunissages d’hommes. Alan Shepard a failli ne jamais pas revoler en raison de problèmes d’oreille interne lui donnant des vertiges et donc le disqualifiant pour un vol orbital. Finalement après une intervention chirurgicale, il part en 1971 pour la Lune.
Apollo 14, le retour au succès
Apollo 14 se déroule 10 mois après l’échec réussi, comme aiment le dire les Amércains, d’Apollo 13.
Pendant ce temps, des dizaines d’améliorations de sécurité ont été apportées au modules de commande et de service. La NASA a repensé les réservoirs d’oxygène pour réduire la possibilité d’étincelles susceptibles de provoquer un incendie et a installé des systèmes de secours isolés supplémentaires d’oxygène, de batteries et d’eau.
Une forte pression est donc sur les épaules des équipes d’Apollo 14.
Un amarrage difficile du LM au CSM
Mais Apollo 14 a faillit être abrégé aussi : une fois, l’injection trans-lunaire du 3e étage effectué, il faut séparer le module de commande du 3ème étage, qu’il se retourne, s’amarre au module lunaire et le sépare à son tour du 3e étage. Il aura fallu 6 tentatives d’amarrage pour effectuer le verrouillage des 2 modules.
Cependant, les loquets de capture à l’extrémité de la sonde d’amarrage ne parviennent pas à attraper et le CSM rebondit à nouveau. Stu Roosa fait une deuxième tentative qui échoue également (à 03:21 sur la vidéo ci-dessous).
Après 5 échecs, et après près de 2 h de consultation avec le contrôle de mission, Roosa a fait un dernier essai, en continuant à tirer sur les moteurs du module de service pour maintenir le contact tout en déclenchant manuellement le mécanisme de verrouillage. Une inspection télévisée en vol du mécanisme d’amarrage n’a révélé aucune raison apparente du dysfonctionnement et le système semblait fonctionner normalement.
Atterrissage au lieu prévu d’Apollo 13
L’atterrissage de Apollo14 est prévu sur la région des hautes terres lumineuses de Fra Mauro, la même destination qu’Apollo 13, une zone géologiquement intéressante mais pleine de cratères, donc plus à risque pour l’alunissage.
Lors de la descente vers la surface lunaire, Al Shepard et Ed Mitchell ont constaté que l’ordinateur du LM entrait en mode d’abandon de mission. Si le vaisseau spatial avait déjà été dans sa phase de descente, cela aurait amené l’ordinateur à déclencher le moteur principal du module lunaire et à interrompre sa seule occasion d’atterrir.
Les astronautes ont découvert que le fait d’appuyer sur la console près de l’interrupteur réinitialisait temporairement l’alarme suggérant un court-circuit dans le système. Mais cette solution temporaire n’était pas suffisante pour assurer un atterrissage en toute sécurité.
En moins de 2 heures, un patch software est créé par un jeune ingénieur en informatique de 27 ans du MIT, Don Eyles, qui avait travaillé sur le programme d’atterrissage lunaire. Les astronautes le rentrent manuellement dans l’ordinateur du LM. Le patch indique à l’ordinateur du LM d’ignorer la lecture d’abandon pendant la descente. Le correctif a fonctionné (plus de détails ici en anglais).
Le 5 février, Alan Shepard a fait atterrir le module lunaire Antares.
En raison du terrain accidenté de la zone, Antarès est incliné à près de 7 degrés.
Shepard et Mitchell ont effectué 2 sorties à la surface, déployant des instruments scientifiques et collectant des échantillons de roches et de régolithes, totalisant 9 heures et 24 minutes hors du LM.
Ils ont parcouru près de 2,5 km lors de leur 2e « moonwalk », la plus longue excursion lunaire à ce jour. Les astronautes ont utilisé pour la première fois le Modular Equipment Transporter, un nom sophistiqué pour ce qui équivalait à une brouette spatiale, le premier véhicule à roues à la surface de la Lune, qui leur servait de porte outils et échantillons.
Grâce à un peu de bricolage, Alan Shepard s’essai même au golf lunaire :
Après un peu plus de 33 heures en surface, Shepard et Mitchell sont repartis avec près de 46 kilogrammes d’échantillons lunaires.
Ils rejoignent Stuart Roosa resté seul dans le module de commande.
Le reste de la mission s’est déroulé sans incident.
L’équipage a amerri dans l’océan Pacifique le 9 février 1971.
Pour en savoir plus : journal de surface et le rapport de mission.
Plus de photos de la mission sur WikiArchivesSpace
Mon hommage à Edgar Mitchell décédé en 2016 :
Ping : 5 février 1971 – Apollo 14, 3e expédition lunaire habitée des États-Unis, atterrit près de Fra Mauro Alan Shepard et Edward Mitchell marchent sur la Lune pendant 4 heures - Nima REJA