Vol inaugural réussi pour le lanceur Vulcan
Le nouveau lanceur d’United Launch Alliance, Vulcan, a effectué un beau vol inaugural ce lundi 8 janvier. La mission CERT-1, première mission de certification, est un succès.
Vulcan est un nouveau lanceur qui remplace les Atlas V et les Delta d’ULA. Il hérite de nombreuses technologies déjà utilisées sur ces lanceurs. Ce vol inaugural intervient après 9 ans de développement, et près de 4 ans de retard pour le lancement (initialement prévu en 2020).
Décollant à 7h18 UTC dès la première minute de la fenêtre de tir qui durait 45 minutes, le lanceur a tout d’abord allumé ses 2 moteurs BE-4 puis les 2 boosters solides.
Le premier étage est un booster non récupérable mesurant 33,3 m de haut et propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL) et au méthane. Les moteurs BE-4, produisant chacun 2 400 kN de poussée au niveau de la mer, ont été fabriqués par Blue Origin et ce type de moteurs équiperont aussi le lanceur New Glenn de Blue Origin. Ils remplacent les moteurs russes sur Atlas V.
Les boosters latéraux, fabriqués par Northrop Grumman, génèrent la puissance supplémentaire requise au décollage, chacun fournissant 2 044 kN de poussée. Ils vont fonctionner 90 secondes. Ils sont une évolution de la version 63 qui a fonctionné sur Atlas V.
A 1’50” les 2 boosters latéraux ont été séparés, puis assez vite, c’est le second étage Centaur qui s’est séparé du premier étage à 5’05”, suivi de l’éjection de la coiffe protégeant la charge utile, l’atterrisseur Peregrine. Le lanceur était déjà donc dans l’espace, au-dessus de 100 km d’altitude.
Le Centaur V est un étage cryogénique, alimenté en hydrogène liquide et en oxygène liquide, propulsé par deux moteurs RL10C qui ont effectué près de 400 vols réussis. Construits par Aerojet Rocketdyne, les moteurs RL10C sont redémarrables et présentent de nombreuses caractéristiques similaires des variantes Centaur précédentes, produisant 106 kN de poussée. Le Centaur V mesure 5,4 mètres de diamètre pour s’adapter à la grande taille du premier étage du Vulcan, alors que Centaur III sur Atlas V ne mesurait que 3,05 mètres de large.
L’étage supérieur a commencé un vol de croisière pour circulariser son orbite. Puis avec un allumage à 43’35”, il a placé Peregrine sur une orbite d’insertion lunaire. Le lander s’est séparé du lanceur après 50’26” de vol. L’orbite de séparation attendue (on n’a pas les valeurs de vol) était de 490,09 km.
Le Centaur a continué pendant quelques minutes afin de se mettre sur une orbite héliosynchrone et éviter ainsi une trajectoire vers la Lune. Il a aussi envoyé un petit conteneur “Enterprise Flight” pour le compte de Celestis Memorial Flights où se trouvent les cendres de plusieurs personnes, dont le créateur de “Star Trek”, Gene Rodenberry.
Pour CERT-1, il s’agissait de la variante VC2S de Vulcan avec seulement 2 boosters solides et une coiffe de 5,5 m de haut. Il y a les versions à 0, 2, 4 ou 6 boosters et il y a une version avec une coiffe de 21,3 m de haut pour le lancement de 2 gros satellites par exemple.
La deuxième et dernière mission de certification, CERT-2, est prévue pour le lancement de la navette spatiale automatique Dream Chaser de Sierra Space, qui pourrait avoir lieu en avril prochain [on en reparlera].
ULA a vendu plus de 70 lancements Vulcan à ce jour, dont 38 missions pour la constellation Kuiper d’Amazon et plusieurs missions pour l’US Space Force.
Pour compléter
Le live complet (décollage à 52’20”) :
Explications sur Vulcan en anglais :
Crédit photos : ULA