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Starship : le neuvième vol d’essai n’atteint toujours pas les objectifs de SpaceX

Pour beaucoup, le 9e vol d’essai du Starship devait effacer les 2 échecs successifs des 7e et 8e vols avec la destruction rapide du second étage, le Ship, après la séparation du premier étage SuperHeavy. Ce 9e vol a été un peu plus rassurant sur ce point, mais la route semble encore longue avant un vol opérationnel complet.

Starship IFT-9 sur le pas de tir environ 2 heures avant le début de la fenêtre de lancement. La seconde tour de lancement en cours de finalisation est visible au fond à droite (crédit SpaceX).

Avant le décollage de ce 9e vol d’essai (IFT-9, pour In Flight Test), SpaceX annonçait les objectifs suivants :

  • Démontrer la réutilisation du SuperHeavy B14 qui avait été lancé en janvier sur le 7e vol d’essai (IFT-7), sans rattrapage par la tour de lancement afin de ne pas endommager le pas de tir en cas d’anomalie, mais avec un amerrissage « doux » dans le Golfe du Mexique.
  • Vol en trajectoire suborbitale du second étage Ship 35 et son amerrissage doux dans l’Océan Indien.
  • Déploiement de 8 simulateurs de satellites Starlink V3 sur une trajectoire suborbitale
  • Rallumage d’un moteur Raptor dans l’espace
Profil de vol de IFT-9 annoncé par SpaceX

Après 2 arrêts dans la chronologie de lancement pour des soucis de mise en température d’un des moteurs du SuperHeavy, puis une anomalie avec un système sol, le décollage du Starship a eu lieu à 23h36 UTC.

Décollage du Starship IFT-9 (crédit SpaceX)

Pour les plus optimistes, les réussites de ce 9e vol sont :

  • La réutilisation du SuperHeavy B14 avec 29 moteurs ayant volé sur IFT-7 sur les 33
Les 33 moteurs alumés du SuperHeavy B sont bien visibles sur cette photo de Jerry Pike
  • Le fonctionnement des 6 moteurs du Ship 35 pendant environ 6 minutes et demie, jusqu’à l’extinction des moteurs ou SECO (Second engine Cut Off), atteignant une altitude maximale (apogée) de 189 km, soit plus haut et plus loin que les vols 7 et 8.
Le Ship est photographié au-dessus des Bahamas par Interstellar Gateway
  • L’accumulation de données de vol, de paramètres sur la rentrée atmosphérique et du comportement de plusieurs types de tuiles thermiques collées sur le Ship pour trouver la meilleure fabrication, assemblage et collage de ce revêtement indispensable pour la survie du vaisseau et d’un éventuel équipage au retour sur Terre.

Par contre, ce 9e vol a vu :

  • La non-ouverture de la porte pour l’éjection des 8 satellites Starlink factices
Les satellites Starlink factices sont visibles dans cette vue de la caméra embarquée dans le Ship. La porte à droite ne s’est pas ouverte (crédit live SpaceX)
  • La perte du SuperHeavy durant la phase de descente vers la mer, peu de temps après l’allumage des moteurs pour le freinage, ou « landing burn ».
  • La perte du contrôle d’attitude du Ship au-dessus de l’Océan Indien, due à une fuite de carburant ayant entraîné une perte de pression du réservoir principal pendant la phase côtière et de rentrée, empêchant le redémarrage prévu du moteur Raptor dans l’espace. SpaceX a ensuite décidé de passiver le vaisseau en évacuant le carburant par-dessus bord par mesure de sécurité.
  • La destruction du Ship a eu lieu lors de sa rentrée atmosphérique bien avant la phase finale d’amerrissage. Les communications avec le Ship ont été perdues vers 59 km d’altitude. SpaceX a qualifié cette étape de « Rapid Unscheduled Disassembly » ou RUD.
L’explosion du booster SuperHeavy vu par le satellite météo GOES-16

La FAA, l’agence fédérale de régulation des vols aéronautiques et spatiaux, a rapidement déclaré qu’elle allait investiguer sur l’échec du vol avec SpaceX mais « qu’il n’y a actuellement aucun rapport de blessure publique ou de dommage à la propriété publique« .

Après le lancement, Elon Musk a déclaré sur X qu’il s’agissait d’une « grande amélioration par rapport au dernier vol » et que « la cadence de lancement allait s’accélérer pour les trois prochains vols d’essai avec un toutes les trois à quatre semaines ».

La FAA a récemment approuvé la demande de SpaceX visant à augmenter le nombre de lancements et d’atterrissages à Starbase à 25 par an.

L’enjeu est de plus en plus grand pour SpaceX : Il est la pièce maîtresse pour le déploiement de nouveaux satellites Starlink avec des capacités améliorées et donc plus grands (version 3). Mais surtout, il est l’atterrisseur principal, le Human Landing System (HLS), de la mission Artemis 3 qui doit voir le retour de l’Homme sur la Lune, à ce jour prévu pour mi 2027. Le vaisseau spatial est aussi le fer de lance des ambitions martiennes d’Elon Musk qui a annoncé un premier vol non habité vers Mars pour 2026 […].

Pour parvenir à ces objectifs, il faudra plusieurs vols orbitaux réussis, le ravitaillement en vol dans l’espace du Starship (ce qui n’a jamais été fait à ce jour pour des carburants cryogéniques), et au moins un alunissage réussi sans équipage.

SpaceX aurait déjà transféré du personnel des autres projets sur le Starship pour tenir ces ambitions.

À suivre…


Résumé du vol en vidéos :

Crédit image de couverture : SpaceX

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Une réflexion sur “Starship : le neuvième vol d’essai n’atteint toujours pas les objectifs de SpaceX

  • clear153f5d4c40

    Merci pour ce bon résumé du vol N°9 de spaceX

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