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ISS, CSS & vols habités en orbite basse

Séjour encore prolongé dans l’espace pour le Starliner de Boeing

Le 25 juillet lors d’une nouvelle conférence de presse, la NASA et Boeing n’ont toujours pas donné de date de retour sur Terre pour le vaisseau Starliner et ses 2 astronautes, Sunita Willams et Butch Wilmore.

La NASA et Boeing ont souligné à plusieurs reprises que Wilmore et Williams “ne sont pas bloqués dans l’espace” et qu’ils peuvent rentrer avec le Starliner en cas d’urgence. Leur mission à bord de l’ISS devait initialement durer une huitaine de jours.

NASA's Boeing Crew Flight Test astronauts Suni Williams and Butch Wilmore
Sunita Williams et Butch Wilmore participent à la vie de l’ISS pendant leur séjour prolongé. Ici ils préparent le matériel de plomberie à installer à l’intérieur de la “salle de bains” de l’ISS dans le module Tranquility (crédit NASA).

Amarré à la Station Spatiale Internationale depuis 50 jours, le 6 juin, le Starliner CFT (Crew Flight Test) avait connu une anomalie sur 5 de ses 28 moteurs du système de contrôle de réaction (RCS) pendant le vol vers l’ISS et des fuites d’hélium, le gaz qui sert à pressuriser les réservoirs du système de propulsion.

La NASA et Boeing évoquent comme raison principale pour retarder le retour est que le système de propulsion se trouve dans le module de service du vaisseau, qui est largué et désintégré dans l’atmosphère terrestre, et donc, qu’après le désamarrage du vaisseau, il sera trop tard pour comprendre les anomalies rencontrées. Depuis plusieurs semaines, des tests sont réalisés aussi sur Terre.

L’une des principales causes mise en avant pour l’anomalie sur les moteurs est la surchauffe des moteurs ayant entraîné leur désactivation par l’ordinateur de bord. Boeing a testé un moteur similaire sur Terre pour voir si cela avait provoqué une condition déclenchant la désélection des moteurs par l’ordinateur de vol. Les moteurs ont probablement surchauffé car ils ont été allumés à de nombreuses reprises, notamment lors des tests de ce vol de qualification, qui ne sont pas représentatifs d’un vol nominal. De plus, les 5 moteurs mis hors service se trouvaient à l’arrière du vaisseau qui a été exposé au Soleil pendant une grande partie du voyage. La chaleur générée par les impulsions supplémentaires et le Soleil était peut-être trop importante.

Boeing va effectuer un essai “hot fire” sur le Starliner le week-end prochain en allumant (pas tous en même temps) les 27 moteurs utiles à la rentrée (1 moteur sur les 28 n’est plus utilisé). Il y aura aussi une évaluation du taux de fuite d’hélium. Actuellement les collecteurs du module de service amarré à l’ISS sont fermés quand les moteurs sont inactifs, et donc il n’y a plus de fuite. La dernière vérification du taux de fuite remonte au 15 juin.

Sur Terre, Boeing a inspecté un module de service Starliner qui devait être lancé en 2021. Il a été rempli de tétroxyde d’azote (NTO) au cours des trois dernières années et ils ont découvert une “dégradation sévère” dans certains des joints en raison des vapeurs de NTO. À suivre…

NASA astroanuts gather inside the Cygnus spacecraft for a portrait
Dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du bas, les astronautes de la NASA Matthew Dominick, Jeanette Epps, Sunita Williams, Mike Barratt, Tracy C. Dyson et Butch Wilmore posent pour un portrait d’équipe à l’intérieur du vestibule entre le module Unity et le cargo spatial Cygnus de Northrop Grumman. Dyson détient une photographie de l’astronaute de la NASA Patrica Hilliard dont le cargo Cygnus NG-20, SS. Patricia “Patty” Hilliard Robertson, porte le nom (crédit NASA)

Les journalistes à la conférence de presse ont demandé à plusieurs reprises si la NASA envisageait d’utiliser un Crew Dragon pour ramener l’équipage sur Terre. La réponse du directeur du programme d’équipage commercial de la NASA, Steve Stich, a été que Starliner est la principale option, mais il a refusé de confirmer définitivement qu’ils choisiront cette option. Mark Nappi, vice-président et directeur du programme de l’équipage commercial de Boeing, a déclaré que Boeing était convaincu que Starliner pouvait les ramener sur Terre en toute sécurité.

Le programme des semaines à venir sur l’ISS est chargé avec l’arrivée attendue d’un cargo de ravitaillement Cygnus NG-21, le SS Francis R. “Dick” Scobee, début août, du cargo Progress MS-28 mi-août et surtout l’arrivée prévue de Crew-9 en Crew Dragon vers mi-août pour permettre le retour sur Terre de Crew-8, ainsi que le départ de l’équipage de Soyouz MS-25 devant être remplacé par Soyouz MS-26 mi-septembre au plus tard.

Il n’y a que 2 ports d’amarrage sur le segment américain de l’ISS pour les vaisseaux Starliner et Crew Dragon. Starliner devait partir avant le lancement du Crew-9 pour libérer son port. L’une des options est de faire redescendre Crew-8 avant l’arrivée de Crew-9.

À suivre…

Mise à jour 29/07/2024

La séquence d’allumage des 27 moteurs RCS a eu lieu samedi.

Les propulseurs orientés vers l’arrière ont été tirés pendant 1,2 seconde et tous les autres pendant 0,40 seconde.
Tous les propulseurs ont fonctionné à des valeurs de poussée maximales, allant de 97 à 102 %.  Le système hélium est resté stable.

De plus, une vanne d’isolement de comburant RCS qui n’était pas complètement en place auparavant, a été actionnée plusieurs fois au cours des tests et fonctionne désormais normalement.


Un examen de l’état de préparation du vaisseau pour le retour sur Terre (Flight Test Readiness Review) est provisoirement prévu pour la fin de la semaine.

Source

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Une réflexion sur “Séjour encore prolongé dans l’espace pour le Starliner de Boeing

  • Michel Clarisse

    Aux dernières nouvelles, « Butch » et « Suni » ne devraient pas rentrer avant le 10 août… Reste à savoir de quelle année !

    Répondre

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