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Actualités spatiales

Nouvelle explosion du Starship au 8e vol d’essai

Ce 6 mars (UTC), le lanceur géant Starship de SpaceX décollait pour un 8e vol d’essai suborbital. Comme lors du 7e vol, le second étage, le Ship, explosait après quelques minutes de vol.

L’explosion du Starship vue depuis un avion (crédit @Degen_Zee)

Pour ce 8e vol d’essai, les objectifs étaient à peu près similaires au 7e vol qui avait connu l’explosion du second étage, le Ship, le 16 janvier : tester le Ship version 2 (V2), réaliser le premier déploiement dans l’espace de simulateurs de satellites Starlink, effectuer une troisième tentative de récupération du premier étage SuperHeavy avec la tour de lancement, tester de nouveaux systèmes de bouclier thermique, effectuer une rentrée atmosphérique du Starship et un amerrissage en douceur dans l’Océan Indien.

Après le décollage sans soucis apparents à 23h30 UTC, le premier étage SuperHeavy B15 et le Ship SN 34 se sont séparés.

Décollage IFT8 (crédit SpaceX)
Séparation premier étage / second étage (crédit SpaceX)

Le SuperHeavy a réussi pour la 3e fois en l’espace de 4 vols à se faire capturer par le système « Mechazilla » de la tour de lancement.

Capture du B15 de IFT8 par les bras de la tour de lancement (crédit John Kraus)

Mais peu après la séparation du premier étage, 4 des 6 moteurs Raptor de l’étage supérieur du Starship se sont arrêtés rapidement. L’étage a immédiatement commencé à tourner sur lui-même mais a continué à relayer des vidéos, montrant la Terre entrant et sortant de son champ de vue.

Le Ship a explosé après 8 minutes de vol au-dessus des Caraïbes comme de nombreux spectateurs ont pu le voir et relayer des vidéos sur les réseaux sociaux, y compris depuis la Floride.

Vidéo publiée par Jonathon Norcross depuis les Bahamas
Vidéo publiée depuis la Floride par Trevor Mahlmann

Le site de suivi des vols aériens montrait de nombreux avions obligés de dévier de leur trajectoire.

SapceX a rapidement publié un communiqué sur son site web :

Avant la fin de la combustion ascendante, un événement énergétique dans la partie arrière du Starship a entraîné la perte de plusieurs moteurs Raptor. Cela a entraîné à son tour une perte de contrôle d’attitude et finalement une perte de communication avec Starship. Le contact final avec Starship est survenu environ 9 minutes et 30 secondes après le décollage.

Comme pour le vol 7, la FAA, l’agence gouvernementale américaine chargée de la réglementation et du contrôle de l’aviation civile aux États-Unis, a fermé le trafic aérien sur la zone de retombées des débris.

La FAA a également demandé à SpaceX de mener une enquête sur l’accident.

Au-delà de l’anomalie en vol, beaucoup se posent une nouvelle fois la question de la sécurité des avions de ligne sur la trajectoire du Starship qui n’est actuellement pas un modèle de vol éprouvé et fiable.

Mêmes causes que sur le vol 7 ?

Comme pour le 7e vol d’essai, le Starship utilisé était dans sa version n° 2 (ou V2). La V2 emporte de nombreux changements par rapport à la précédente : Une hauteur totale du Starship un peu plus grande à 124 m, une masse d’emport de carburants dans le Ship augmentée de 300 tonnes (+25%), une avionique entièrement revue (ordinateurs de bord, centrales inertielles pour la détection les accélérations et rotations), de nouveaux viseurs d’étoiles (star trackers) pour le contrôle d’attitude, de nouvelles batteries très puissantes (nécessaire pour l’orientation des ailerons et des moteurs Raptor). Les volets (flaps) avant du Ship sont devenus plus fins et sont légèrement déplacés vers le haut et éloignés du bouclier thermique, réduisant considérablement leur exposition au réchauffement de la rentrée atmosphérique tout en simplifiant les mécanismes sous-jacents et les tuiles de protection.

Alors que pour l’échec du vol 7, SpaceX avait annoncé avoir réalisé des corrections sur les causes ayant amené à la destruction du Ship SN33. Les investigations en cours devront déterminer si cette fois l’anomalie est une erreur de design ou un défaut de fabrication inhérent au Ship SN 34.

SpaceX souhaite réaliser 25 vols du Starship en 2025. Est-ce que ce nouveau revers va ralentir la cadence ? En tout cas, il va y avoir de plus en plus de pression sur SpaceX, car le Starship est l’atterrisseur sélectionné à ce jour par la NASA pour la première mission habitée lunaire Artemis 3. SpaceX doit au préalable effectuer des vols orbitaux (ce qu’il n’a pas encore effectué), et démontrer le ravitaillement en vol des Starship pour atteindre l’orbite lunaire.


Crédit photos de l’image de couverture : photo composite de John Krauss et explosion du Ship par Joe B.

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