Nouvel échec russe : défaut sur le lanceur Proton et le satellite MEXSAT-1 perdu
Après 1 mois difficile pour le spatial russe avec l’échec du Progress M-27M qui entraîne à ce jour le report de tir des lanceurs Soyouz, c’est au tour du lanceur Proton d’être victime d’une anomalie en vol.
Pourtant, le lancement a bien commencé ce samedi 16 mai : une Proton a décollé nominalement à 7h47 heure française depuis le Cosmodrome de Baikonour
A bord du lanceur, opéré par ILS (International Launch Services, chargé de la commercialisation des lancements Proton), le satellite géostationnaire de télécommunication mexicain MEXSAT-1, ou Centenario en l’honneur du 100e anniversaire de la Révolution mexicaine, construit par Boeing Space Systems, pour fournir des communications sécurisées au gouvernement mexicain ainsi que des données, de la vidéo et d’autres services de communications civiles à travers le Mexique.
La séparation de la coiffe protégeant le satellite s’est déroulé nominalement à T+5 min 45 sec. Mais environ 8 minutes et 10 secondes après le décollage, le lanceur ayant atteint 161 km d’altitude, une anomalie, à priori du 3e étage, a entraîné la destruction dans l’atmosphère du 3e étage du lanceur et du satellite restés attachés. La séparation du dernier étage Briz-M aurait dû se produire environ 9 minutes et 13 secondes après le décollage.
Tous les débris qui ont survécu à la descente à grande vitesse sont à priori tombés à 130km de Tchita, une ville de Sibérie près de la frontière sud de la Russie avec la Mongolie et de la Chine, selon l’agence de presse russe Tass (communiqué)
Le lanceur Proton est construit par Khrunichev, l’un des constructeurs majeurs du spatial et actionnaire majoritaire de ILS depuis 2008. Au cours des cinq dernières années, Proton ou son étage supérieur a subi au moins un échec chaque année, qui a conduit à la perte complète ou partielle des satellites (par exemple, placé sur une mauvaise orbite de transfert, le satellite voit sa durée de vie réduite). En mai 2014, il s’agissait de l’échec du lancement d’EkpressAM4R. L’enquête a conclu : « la cause probable de l’échec a été la perte d’intégrité structurale d’une interface boulonnée qui attache le moteur de la turbopompe directionnelle à l’ossature du moteur principal « , selon un communiqué d’ILS publié en Septembre 2014. La fusée Proton a volé avec succès six fois depuis l’échec de mai 2014. Mais, Proton, c’est aussi 400 lancements depuis 1965.
2 enquêtes ont d’ores et déjà commencé pour déterminer les causes de cet échec menées par ILS et par une commission d’Etat russe demandée par le premier ministre russe Dmitry Medvedev.
Cet échec met en danger ILS mais les satellites qui sont déjà prévus d’être lancés sur Proton n’ont pas de solutions de replis sur Ariane 5 ou la Falcon 9 de SpaceX en raison de leur manifeste de lancement déjà rempli jusqu’en 2017.
Pour compléter, la déclaration d’échecs d’ILS « ILS DECLARES PROTON LAUNCH ANOMALY » ou celle de Roscosmos
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