Le premier observatoire étudiant de France
L’association étudiante d’astronomie UPS in Space, basée à Toulouse, lance aujourd’hui une campagne de financement participatif pour construire un observatoire amateur étudiant au sein du campus de l’Université de Toulouse III Paul Sabatier. L’observatoire devrait ouvrir début 2021. il sera le premier observatoire entièrement géré par des étudiants.
Lien de la plateforme participative (Ulule) : ICI
https://youtu.be/uye50s-APJ8
Est-ce qu’un étudiant peut accéder à un télescope professionnel et l’utiliser pour étudier l’Univers de son propre chef ? Aujourd’hui, c’est compliqué. Les observatoires opérés par des laboratoires ont déjà un planning chargé, et doivent être avant tout à la disposition des chercheurs. Certains télescopes sont utilisables par les amateurs, mais le matériel est souvent trop contraignant. UPS in Space et son projet Félicette, du même nom de la chatte française qui est partie dans l’espace à bord d’une fusée Véronique en 1963, propose un nouvel observatoire indépendant et libre d’utilisation.
La coupole sera installée sur le toit de la future Maison des Etudiants et du Personnel fin 2020, au sein du campus de l’Université Toulouse III Paul Sabatier. Le campus commence à faire des efforts de diminution de son éclairage à partir d’une certaine heure, pour diminuer sa contribution à la pollution lumineuse. Le temps de se familiariser avec le matériel, de le calibrer et de le tester, l’observatoire ouvrira ses portes début 2021. Il sera mis à disposition des scolaires à la rentrée 2021-2022.
Les premiers bénéficiaires seront les étudiants de Toulouse et les membres de l’association (qui accepte tout le monde). Les personnes n’habitant pas Toulouse pourraient aussi utiliser le télescope car l’ensemble de l’observatoire est pilotable à distance. Enfin les lycéens et collégiens d’établissements partenaires à l’association pourront accéder à l’observatoire et ainsi étudier un objet du ciel de leur choix. UPS in Space les invitera, eux et les équipes pédagogiques, à proposer des projets. Déjà deux lycées d’Occitanie sont partenaires : le lycée de l’espace Riquet (St-Orens) et le lycée bagatelle (St-Gaudens).
Les observations seront supervisées par les membres d’UPS in Space qui seront formés à utiliser l’observatoire. UPS in Space a en effet obtenu la promesse d’un partenariat entre l’Université, l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP), et l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP) pour que ses membres soient formés auprès des techniciens, ingénieurs et astronomes de l’Observatoire du Pic du Midi de Bigorre. Lors des ateliers, il pourra aussi y avoir des chercheurs et des doctorants de l’IRAP et de l’OMP pour accompagner les étudiants.
Quelles sciences pourra-t-on faire avec l’observatoire Félicette ? Le matériel est semi-professionnel : télescope de type Dall-Kirkham de 500 mm de diamètre et d’une distance focale de 3500 mm, fabriqué en Italie, et une monture d’une précision de pointage de 20″ d’arc. Ajoutez à tout cela la coupole et du matériel accessoire d’optique et d’imagerie, et vous aurez un ensemble capable de faire de la science de précision : confirmation d’exoplanètes, détection d’astéroïdes et de comètes, étude des planètes, étoiles et autres corps visibles de l’Univers.
L’observatoire pourra aussi servir à faire de l’astrophotographie. Ici des photos prises par Hadrien Dupuis, président d’UPS in Space
UPS in Space est une association étudiante d’astronomie basée à Toulouse dont le but est de partager sa curiosité. Tout au long de l’année, elle organise des sessions d’observations du Soleil ou de la nuit ouvertes au public, mais aussi des conférences de chercheurs de l’IRAP. Les membres font aussi de l’animation et de la médiation scientifique dans les autres campus étudiants ainsi que dans les festivals d’astronomie en Occitanie, comme par exemple à Fleurance. Avec le projet Félicette, UPS in Space a pour objectif de rendre l’espace plus accessible, et que le public soit émerveillé par la beauté de l’Univers en l’observant et en l’étudiant lui-même.
Le projet a gagné, en plus du soutien de la ministre Frédérique Vidal et de l’Université, le soutien du directeur de la Cité de l’Espace et celui de l’astronaute Frank De Winne, directeur du corps des astronautes de l’ESA, responsable du centre d’entraînement des astronautes (EAC), autrement dit le patron de Thomas Pesquet.
Nous vous encourageons à soutenir ce projet formidable !
C’est quand même sacrément pollué par la lumière dans ce coin… même si l’univ fait des efforts, la banlieue de Toulouse, et Toulouse elle même émettent à tout va. Pour l’astrophoto, ça va être difficile. Par contre pour la spectro et les exoplanètes, ça devrait le faire. Bon courage !