Le nouveau vaisseau habitable chinois, Mengzhou, a effectué une simulation d’accident, étape cruciale vers le premier vol
La Chine développe depuis une dizaine d’années un nouveau vaisseau habitable pour remplacer le vaisseau Shenzhou utilisé pour le transport d’équipages vers les stations spatiales Tiangong : Mengzhou (梦舟, Vaisseau des Rêves).
Mengzhou a des capacités accrues par rapport à Shenzhou et il serait partiellement réutilisable (la partie capsule). La Chine prévoit de l’utiliser également pour ses missions lunaires [lire La Chine se prépare à retourner sur la Lune et vise aussi les vols habités]. Mengzhou est conçu pour transporter des astronautes (jusqu’à 7 en version orbite basse, jusqu’à 4 en version lunaire) ainsi que du cargo.
Le premier modèle (de test ? ) avait été dévoilé en novembre 2024.

Un prototype inhabité à l’échelle 3/5 de la capsule de retour a été lancé lors du premier vol de la Long March 7 le 25 juin 2016.
Ce 17 juin, le vaisseau a effectué un essai de vol d’évasion à altitude zéro : c’est-à-dire la simulation d’un problème lanceur depuis le pas tir (altitude 0) et l’évacuation en urgence du vaisseau pour extraire l’équipage, s’il y en avait un à bord du vaisseau lors d’un vol réel, de la zone de danger.
Le test a eu lieu au Centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le nord-ouest de la Chine. Il s’agit du premier essai de ce type depuis 27 ans, le précédent ayant été réalisé en 1998 avec la capsule Shenzhou. Contrairement au Shenzhou, Mengzhou intègre toutes les fonctions d’évacuation et de survie dans une architecture unifiée, pour une sécurité accrue, selon les organes de presse étatiques chinois.
À 12h30 heure locale, les moteurs d’évasion à propergol solide de Mengzhou ont été allumés. Le vaisseau et sa tour d’évacuation ont rapidement atteint l’altitude cible en environ 20 secondes.
La capsule de retour s’est séparée proprement de la tour d’éjection, le système de parachute s’est déployé.
La capsule a atterri en toute sécurité à 12h32 heure locale dans la zone de récupération prévue, aidée par un système de coussin gonflable.
Un nouveau pas de franchi pour la Chine pour son objectif de faire alunir son premier équipage d’ici 2029.
Crédit photos : Xinhua

Le premier vol du Mengzhou en orbite basse (avec 7 taïkonautes à bord ? plutôt 3 ou 4 dans un premier temps) est prévu pour 2028 et celui du Mengzhou + Lanyue en version lunaire pour 2029 ou 2030 selon les sources.
Il nous faudra donc bientôt apprendre par coeur les noms des futurs taïkonautes qui iront se poser sur la Lune d’ici 4 ou 5 ans. Ils seront les 13e, 14e, 15e etc.
Au sujet des taïkonautes chinois – et plus précisément des chinoises (« la Moitié du Ciel »), j’ai remarqué que, depuis l’atterrissage de Shenzhou-19, le 30 avril dernier, les trois premières Chinoises, qui sont d’ailleurs pour l’instant les trois seules, classées en fonction de leur durée de vol spatial, à savoir Wang Yaping, Liu Yang (la première par ordre chronologique) et Wang Haoze, ont toutes trois dépassé les trois premières Russes, à savoir Yelena V. Kondakova, Yelena O. Serova et Anna Yu. Kikina.
Elles occupaient alors, dans le classement des femmes qui sont allées dans l’espace (toujours classées en fonction de leur durée de vol spatial) les 16e, 18e et 19e places alors que les trois Russes susnommées étaient 22e, 25e et 27e.
Tout ça pour démontrer une fois de plus la montée en puissance de l’Empire du Milieu.