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Lancement de la semaine : AFSPC5, Atlas 5, X37B et voile solaire LightSail

Une fusée Atlas 5, mission AFSPC-5 (Air Force Space Command 5), a décollé de Cap Canaveral en Floride mercredi 21 mai :

A bord du lanceur, des charges utiles un peu spéciales : une mini-navette automatique et des cubesats dont une voile solaire.

Configuration au lancement de l'Atlas5 AFSPC-5 (source ULA)
Configuration au lancement de l’Atlas5 AFSPC-5 (source ULA)

La mission principale consiste à la mise en orbite basse d’un engin spatial militaire de l’US Air Force qui ressemble à une mini-navette sans pilote : le X-37B. 

Le "X-37B Orbital Test Vehicle" n°1 avant la mise sous coiffe le 5 avril 2010. A l'arrière plan, la demi-coiffe du lanceur Atlas 5. (Source USAF)
Le « X-37B Orbital Test Vehicle » n°1 avant la mise sous coiffe le 5 avril 2010. A l’arrière plan, la demi-coiffe du lanceur Atlas 5. (Source USAF)

Développé par Boeing division Phantom Works, le X-37B est une évolution du projet X-37A de la NASA qui a été conçu pour être déployé à partir de la navette spatiale pour effectuer la réparation robotisée de satellites et des missions de recherche avant de retourner sur Terre de manière autonome.

Cet engin d’environ 8,8 m de long sur 2,9m de haut (environ le quart d’une Navette spatiale), d’un peu moins de 5 tonnes, fabriqué en 2 exemplaires, a déjà réalisé 3 précédentes missions secrètes OTV (Orbital Test Vehicle) : OTV-1 lancé en Avril 2010 et ayant atterri en Décembre de la même année, resta en orbite pendant 225 jours ; OTV-2 lancé en Mars 2011 resta en orbite terrestre pendant 469 jours, jusqu’en Juin 2012 ; OTV-3 lancé en Décembre 2012, est resté en l’air pendant un record de 675 jours, pour finalement atterrir en Octobre 2014.

Cette quatrième mission est appelée OTV-4. Selon des responsables de l’US Air Force : « les principaux objectifs de l’X-37B sont de deux ordres : les technologies des engins spatiaux réutilisables pour l’avenir de l’Amérique dans l’espace, et des expériences qui peuvent être renvoyées et donc examinées sur Terre. Les technologies testées dans le programme comprennent du guidage avancé, de la navigation, des systèmes de protection thermique, de l’avionique et le vol orbital autonome, la rentrée et l’atterrissage, des structures et des joints à haute température, … »

On ne connaît pas la date de retour sur Terre, ni son lieu d’atterrissage. Les 3 précédentes missions ont atterri sur la base de Vandenberg en Californie mais il serait envisagé un retour sur la base de Cap Canaveral, sur la piste d’atterrissage des Navettes spatiales. A suivre…

10 Cubesats ont également été lancés, destinés à la recherche.

Les cubesats lancés à bord de AFSPC5 le 20 mai 2015 (source NRO)
Les cubesats lancés à bord de AFSPC5 le 20 mai 2015 (source NRO)

Parmi eux, un cubesat emportant une voile solaire ou LightSail, de la Planetary Society (organisation à but non lucratif qui favorise l’exploration spatiale). LightSail est un prototype pour une voile solaire plus avancée qui sera lancée à bord d’une fusée Falcon Heavy en 2016.

Le cubesat emportant "LightSail" (Credit: Planetary Society)
Le cubesat emportant « LightSail » (crédit: Planetary Society)

Le principe : utiliser les photons du soleil qui rebondissent sur une surface plane pour faire accélérer un vaisseau spatial, comme une voile de bateau qui attrape le vent. L’idée de base remonte au début du 17e siècle, quand l’astronome Johannes Kepler observe que la matière dans la queue d’une comète semblait être soufflée autour d’une « brise » du soleil.

LightSail de la Planetory Society
LightSail de la Planetary Society

L’intérêt de ce type de propulsion est rappelé par Bill Nye, directeur général de la Planetary Society : « Lorsque vous utilisez l’énergie solaire, c’est là tout le temps. Bien que ce soit une très petite poussée, elle est continue, de sorte que vous pouvez aller, hypothétiquement, aussi loin que vous voulez dans l’espace. » A terme, pourquoi pas des vaisseaux spatiaux équipés d’énormes voiles solaires afin de transporter du matériel vers d’autres planètes ?

Une fois que le cubesat aura atteint l’orbite, et après quelques tests, le vaisseau spatial de 4,93 kg déploiera la voile solaire de 32 m², vers la mi-juin. De minuscules caméras sur le cubesat devraient capturer des images de la voile déployée. Une fois la voile déployée, la mission devrait vite s’écourter en raison de sa faible altitude

L’engin va communiquer avec les stations au sol universitaires américaines. Les radioamateurs pourront également être capables d’attraper le signal de LightSail en réglant leurs récepteurs à 437,435 MHz.

A noter, ce projet a été en partie financé par une campagne de « crowdfunding » (financement participatif) sur Kickstarter.

Pour compléter : 

  • D’autres vidéos du lancement :

Dont celle-ci en slow motion : 

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