La combinaison lunaire de Neil Amstrong rénovée et exposée à nouveau
En juillet 2015, pour ceux qui suivaient déjà le blog, j’écrivais au sujet de la campagne de financement participatif (ou crowdfunding) #RebootTheSuit qui avait pour objectif de rénover la combinaison spatiale de Neil Armstrong qu’il portait quand il a mis le pied sur la Lune lors de la mission Apollo 11 en juillet 1969. Personnellement, j’y avais participé.
Désormais la combinaison spatiale de Neil Armstrong est de nouveau visible au Air and Space Museum de Washington.
Une rénovation high-tech
La combinaison avait été conçue à l’époque pour résister aux rigueurs de la mission de 8 jours, mais n’a pas été construite pour survivre à l’épreuve du temps. Ses matériaux constitutifs se décomposaient progressivement. En conséquence, la combinaison spatiale de Neil Armstrong a été retirée de l’exposition au musée du Smithsonian à Washington en 2006 et, à l’exception d’une brève exposition du casque et des gants lors du décès de Neil Armstrong à sa mort en 2012, le scaphandre n’a pas été exposé au public depuis.
L’objectif du crowfunding de 500 000 $ avait été atteint en quelques jours, et même dépassé à près de 720 000 $ et un peu plus de 9 400 contributeurs.
Le plus gros de la rénovation a été de retirer du scaphandre la poussière très très fine provenant du sol lunaire.
Les conservateurs ont eu recours à des technologies d’imagerie telles que les rayons X et les tomodensitogrammes pour analyser la composition intérieure de la combinaison et établir les conditions propices à la préservation de la combinaison spatiale pour des décennies. La combinaison elle-même comporte 24 couches de matériaux qui ont protégé Armstrong des intempéries, des radiations et des autres dangers de l’environnement lunaire. Le processus de numérisation de la combinaison a permis d’identifier la composition de ces couches.
Une vitrine à la pointe de la technologie a été créée pour préserver pendant des années la combinaison spatiale. La lumière sera à un niveau bas pour éviter les dommages que l’exposition au soleil peut avoir sur les textiles. Un système de climatisation maintiendra l’environnement frais et sec indispensable à la préservation, et une circulation d’air est aussi entretenue à travers le mannequin spécialement conçu, pour protéger la combinaison.
Exposée à nouveau près de l’avion des frères Wright
Le scaphandre est exposé dans la galerie des frères Wright, pionniers de l’aviation motorisée en 1903, juste en face d’un morceau de tissu et d’une pièce en bois embarqués sur la Lune dans le module lunaire Eagle par Neil Armstrong et Edwin « Buzz » Aldrin.
La combinaison spatiale lunaire A-7L avait été conçue pour offrir à l’astronaute un environnement de vie pendant les périodes de grande activité ou pendant le fonctionnement d’un vaisseau spatial non pressurisé. Elle permettait une mobilité maximale et a été conçue pour être portée avec un confort relatif jusqu’à 115 heures avec un vêtement à refroidissement liquide. Si nécessaire, elle pouvait également être portée pendant 14 jours sans pressurisation interne. Il n’y a pas moins de 21 couches de matériaux ! Chaque scaphandre était fabriqué à la mesure de l’astronaute.
Neil Armstrong n’aura porté sa combinaison spatiale que 2 heures 31 minutes et 40 secondes sur le sol lunaire durant la sortie extra-véhiculaire.
Les gants ont été construits avec une coque extérieure en tissu Chromel-R avec isolation thermique pour fournir une protection lors de la manipulation d’objets extrêmement chauds ou froids. Les bouts des doigts bleus étaient en caoutchouc de silicone pour offrir une sensibilité accrue. Le gant intérieur était composé de caoutchouc et de néoprène, dans lequel le système de retenue était intégré, et ils se fixaient à la combinaison spatiale en utilisant le même mécanisme que les gants intra-véhiculaires.
La combinaison lunaire de Buzz Aldrin est aussi conservée au Smithsonian museum mais n’est actuellement pas présentée au public.
Une représentation 3D disponible en ligne
Le scaphandre a été numérisé en 3D afin de donner tous les détails en ligne à tous. De plus, les techniques de numérisation peuvent être utilisées pour réévaluer l’état de la combinaison spatiale au fil du temps, fournissant ainsi une base de comparaison et un enregistrement numérique de sa préservation.
Et si vous avez une imprimante 3D à disposition, vous pouvez l’imprimer. A découvrir ici : https://3d.si.edu/armstrong
Le musée de l’Air et de l’Espace de Washington est dans le haut de ma liste de visites spatiales à faire. J’espère vous faire bénéficier de cette visite un de ces jours !
Source principale : https://airandspace.si.edu/
Je vais essayer l’impression 3D de la combinaison, c’est cool (et pas gagné)