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Lancements

Kineis décolle et l’Internet des Objets spatial « made in France » aussi

Ce 20 juin, les premiers satellites de l’opérateur français Kineis ont été placés sur l’orbite basse par le lanceur Electron. Des satellites destinés à l’Internet des Objets (IoT, Internet of Things).

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Décollage Electron du 20/06/24 avec 5 satellites Kineis à bord (crédit Jack Beyer)

Le 50e décollage d’Electron se nommait « No Time de Toulouse » [logo sur l’image de couverture] en référence à ses passagers : les satellites « made in Toulouse » de l’entreprise Kineis créée à Toulouse en 2018. Kineis fait partie des entreprises dites du « New Space français ». Kineis hérite toutefois de 40 ans d’expertise du système Argos, fondé par l’agence spatiale française, le CNES, et opéré historiquement par CLS (Collecte Localisation Satellites).

Kineis vient de lancer ses 5 premiers satellites. Il est prévu en tout 5 lancements en 9 mois pour mettre en place une constellation de 25 satellites en orbite basse à 650 km d’altitude. Chaque satellite fera une orbite terrestre en 97 minutes, soit 15 orbites par jour, à 7,8 km/s, afinde couvrir

Illustration de la constellation Kinéis qui permettra de connecter un objet sur n’importe quel endroit du globe et de transmettre des données utiles aux utilisateurs, en quasi-temps réel (crédits : Kinéis)

La durée de vie de la première constellation Kinéis est de 8 ans.

Un concentré d’innovation 100% français

Les satellites ont été construits par l’entreprise Hemeria située à Toulouse également. Ils sont dérivés d’ANGELS, le premier nano-satellite industriel français conçu par Hemeria en collaboration avec le CNES et mis en orbite en 2019.

L’un des satellites Kineis en production avec antenne et panneaux solaires repliés (crédit Kineis)

Chaque satellite pèse 28 kg seulement et représente l’équivalent d’un cubesat 16U, soit 20 cm x 20 cm x 40 cm. Avec les panneaux solaires et l’antenne déployés, il mesure 1,40 m x 1,6 m de long. Pour caser toutes les fonctionnalités du satellite, il a fallu miniaturiser et innover.

La propulsion est fournie par un moteur électrique alimenté par les 2 panneaux solaires. Elle permet au nanosatellite de se maintenir sur son orbite définie et donc au système Kinéis de garder une précision de couverture permanente. Le contrôle d’attitude est complété par un viseur d’étoiles fourni par Sodern avec une tête optique et une carte électronique miniaturisées et des roues à réaction.

Schéma Caractéristiques du Satellite Kinéis

L’antenne déployable est à elle seule un concentré d’innovation et de technologie. Fabriquée par la COMAT en région toulousaine, la double antenne en bande UHF (partie déployable) et bande S (au sommet) permet, avec une très bonne sensibilité, la réception des messages transmis par les terminaux IoT déployés sur Terre. Elle permet également d’émettre des petits messages vers ces mêmes terminaux. Son innovation réside dans ses 4 brins métalliques rigides en cuivre béryllium (un métal dur et léger) ressemblant à une chaîne ADN et qui assurent 2 fonctions : le rayonnement des radio fréquences pour l’IoT et un rôle dans le mécanisme de déploiement de l’antenne.

Antennes UHF Kinéis en production chez COMAT (crédit Kineis)

L’antenne AIS (Automatic Identification System) est dédiée au système maritime d’identification automatique des navires, un système anticollision qui permet aux bateaux et aux systèmes de surveillance du trafic maritime de connaître l’identité du navire, son statut, sa position et sa route, dans une zone de navigation dense ou dans une zone de pêche. Elle est constituée de 6 brins métalliques indépendants en inox situés à la base de l’antenne déployable augmentant le taux de réception des navires jusqu’à 80% (taux de détection journalier sur les gros bateaux) dans les zones à forte densité de navigation (Europe du Nord, Singapour), par rapport à des satellites mono brin qui atteignent 10 ou 20% de détection.

Des services IoT diversifiés

Kineis va proposer un ensemble de services pour connecter n’importe quel objet dans le monde et de transmettre la donnée à l’utilisateur final en quasi-temps réel grâce à ses 25 satellites et à un réseau de 20 stations sols implantées à travers le monde. L’objectif est de relayer les données de ses objets sans zones « blanches ».

Quelques cas d’usage intéressants (et d’autres à découvrir sur le site de Kineis) :

D’autres pays comme la Chine développe un réseau des satellites pour l’IoT. La France est à la pointe du sujet depuis plusieurs décénnies et cela va continuer avec Kineis !

Source principale : site Kineis

Image de couverture : source Rocket Lab (les 5 satellites avant la mise sous coiffe) et Jack Beyer (décollage Electron)

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